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Zoom Afrique du 23 novembre 2022

Zoom Afrique du 23 novembre 2022

Les titres de la rédaction :

  • Côte d'Ivoire-République du Congo : les experts réfléchissent sur le renforcement de la coopération
  • Evacuation sanitaire au Bénin : l’Etat définit sa quote-part des dépenses
  • Flux financiers illicites : le Gabon en quête d’un plan d’action efficace pour la lutte
  • L’ex-PDG suisse de Lundin Energy accusé de crime de guerre au Soudan sera jugé en Suède

 

Les analyses de la rédaction :

1. Le Mali sanctionne encore la France

C’est l’autre face de la lutte anticoloniale que mène d’une main de maître le pionnier malien ! Bamako a interdit ce lundi les activités des ONG financées par la France, une décision qui a pris immédiatement effet et a aussi frappé non seulement les ONG françaises, mais aussi toutes celles « opérant au Mali sur financement de la France », ou même simplement « avec l’appui matériel ou technique de la France ». Pour l’heure, la liste des ONG concernées n’est pas établie. Mais de nombreuses ONG maliennes peuvent être aussi concernées. Cette décision, on s’en doute, est une riposte à la décision de la France de couper l’aide au développement destinée au Mali, mais jamais Paris n’aurait cru que ce qu’il tenait de faire passer pour une « punition collective anti-malienne » finisse par se retourner aussi radicalement contre lui, ou disons-le très clairement, contre sa « nouvelle » stratégie africaine, vieille de plusieurs décennies et qui consiste à faire piller, à trahir, voire à tuer les Africains par les Africains! Car que vient de faire au juste Bamako, si ce n’est mettre le doigt là où ça fait trop mal, à savoir le nerf de la guerre, soit ce vaste, obscur et occulte réseau de financement qui d’ONG en ONG traverse tout le Mali pour maintenir en vie et sous différentes étiquettes le terrorisme armé ?

Cet argent que la France détourne d’ailleurs sur les deniers publics maliens, et ce, à la faveur d’un très profond ancrage dans l’économie de ce richissime pays aux milles ressources naturelles que les multinationales vampirisent tout en laissant que des miettes à ces mêmes ONGs lesquelles ONGs sous prétexte de participer au développement du Mali, au bien-être de sa population, à l’autonomisation de ses femmes, à la lutte contre le réchauffement climatique, à la numérisation du quotidien des gens, et à électrifier, à étendre les infrastructures, agissent de façon tentaculaire pour éviter à tout prix que le calme et la sécurité soient de retour au pays. Aussi, que le Mali mette si radicalement un terme à ce honteux « commerce du sang malien », c’est là, un coup très dur infligé à la machine de guerre franco-occidentale au Sahel et on parie que le choc n’est pas prêt de se dissiper de sitôt. Pourquoi ? Parce que ces ONGs ne sont pas seulement des cache-crimes ou des paravents pour alimenter en sous-main la terreur. C'est aussi un merveilleux moyen à l'aide de quoi la France manipule, insinue, incite et déstabilise. C’est ainsi que ces ONGs auxquelles font régulièrement référence les médias mainstream font en sorte que par exemple de simples revendications sectorielles universitaires comme celles évoquées par l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) prennent soudain l’allure d’un début de grève généralisée brandie à l'adresse du gouvernement. 

RFI écrit : « Au Mali, ils préfèrent parler de « sortie nationale” plutôt que de grève, pour montrer que c'est l'ensemble du territoire qui est concerné. Mais, depuis le lundi 21 novembre, et jusqu'à la fin de la semaine, l'Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) appelle bel et bien à déserter les bancs des collèges, lycées, universités et grandes écoles du pays. Le mouvement porte des revendications purement sectorielles, mais il dénote aussi une grogne sociale montante. »

Et RFI d’ajouter : « Retards accrus dans les paiement des allocations financières, infrastructures en mauvais état, absence de connexion internet, insécurité, classes surpeuplées, manque de professeurs : une vingtaine de revendications aussi précises que diverses justifient cet appel de l'Association des élèves et étudiants du Mali à déserter les cours. Cette association a été créée en 1990 pour mener la lutte contre l'ex-président dictateur, le général Moussa Traoré et pour demander l'avènement du multipartisme au Mali. Aujourd'hui, l'organisation déplore les engagements non tenus des autorités maliennes de transition. »

Mais n'est-ce pas un peu curieux que cet appel à la grève à travers quoi RFI dénote une « grogne sociale » soit lancé juste après que le Mali bloque ses banques sur le flux financier France-ONGS ? Après tout demander à la Transition de remplir, à l’un des moments les plus fatidiques de l’histoire du Mali où le pays a réussi à mettre un terme à près d’une décennie d’occupation militaire française et où il est en quête d’institutionnaliser cette victoire en exigeant que le Monde se penche sur les preuves qu’il possède sur l’implication de l’armée française dans le terrorisme, un retard éducatif qui date de plusieurs décennies, cela ne peut que susciter des interrogations.

RFI ajoute : « Pour Mamadou Maïga, porte-parole de l'AEEM, “cela fait deux ans maintenant que nous avançons les mêmes problèmes au niveau de notre ministère de tutelle, des engagements ont été pris qui n'ont pas été honorés. Pendant deux ans, nous avons écouté et dialogué, nous avons annulé nos mots d'ordre de grève, mais nous voyons que la ligne ne bouge pas.” » 

Ceci étant et n’en déplaise à RFI, trop de lignes sont sur le point de bouger au Mali même si Paris, ses médias, et ses accointances tentent de le renier. En effet, ces dernières 24 heures, Bamako a non seulement fait un pas de plus dans le sens du déracinement de la cinquième colonne française au Mali, mais encore a donné un coup de pied aux espoirs français de vouloir s'offrir sur la côte ce que Paris a perdu au Sahel à savoir le sosie du défunt G5 Sahel :  

« Les dirigeants des pays membres de l’Initiative d’Accra, nous dit RFI, étaient réunis en sommet dans la capitale ghanéenne mardi 22 novembre. Cela pour renforcer la coopération dans la lutte antiterroriste. Étaient représentés le Bénin, Togo, Ghana, Burkina, la Côte d'Ivoire, le Niger et le Nigeria, mais non pas le Mali, pays membre de l'initiative. Le président du Conseil européen a été convié, un signe d'ouverture même si aucune décision importante n'a été annoncée à l'issue de ce sommet. (…) Outre la présence du président du Conseil de l'Union européenne Charles Michel, le sommet a reçu des « messages de solidarité » des Nations unies, du Royaume-Uni, de l'Allemagne, des États-Unis, de l'Espagne, de la Norvège, des Pays-Bas et de la France. »

Et oui sans le Mali rien ne se fait désormais au Sahel. Un Mali qui a non seulement fait échec à la guerre hybride made in Occident qui le vise, lui, mais aussi fait en sorte que tout l'ouest de l'Afrique puisse profiter de cette méga-victoire et y goûter pour le grand bonheur de tout le continent.

2. Afrique : l’Occident doit réparer ses torts !

« Pour nous, Africains au sud du Sahara, le dialogue doit commencer par vider définitivement le contentieux de l’esclavage et de la colonisation qui ont encore des impacts sur l’Afrique et qui alimentent le racisme que nous vivons ». Tel est l’avis de la députée Aminata Touré. Cette dernière intervenait hier, mardi 22 novembre, au Forum mondial de l’Alliance des Civilisations des Nations unies de Fez, au Maroc. 

La députée Aminata Touré plaide pour la cause de l’Afrique. Elle a invité les pays occidentaux à vider le contentieux de l’esclavage et de la colonisation lors de son allocution au Forum mondial de l’Alliance des Civilisations des Nations unies de Fez, au Maroc. 

 « Je félicite les Nations unies pour les efforts pour la promotion du dialogue et de l’alliance des Civilisations, mais pour nous Africains au sud du Sahara, le dialogue doit commencer par vider définitivement le contentieux de l’esclavage et de la colonisation qui ont encore des impacts sur l’Afrique et qui alimente le racisme que nous vivons » a-t-elle notamment déclaré hier, mardi 22 novembre. 

« Il faut que les pays occidentaux reconnaissent leurs torts, demandent pardon et s’engagent à les réparer. Sinon c’est comme votre voisin qui vous doit beaucoup d’argent et fait semblant de ne pas s’en rappeler », a fait savoir l’ancienne Première ministre. 

« Le débat sur les réparations dues à l’Afrique n’est pas un débat d’extrémistes » parce que, selon elle, « l’Afrique a été dépouillée de ses ressources, d’une partie importante de son capital humain. » « Lorsque les pays africains demandent une plus grande attribution des droits de tirages spéciaux du FMI (Fonds monétaire international-Ndlr), ils ont quand même un point de référence historique », a dit en outre Aminata Touré. 

Poursuivant son discours, Mme Touré a prévenu que la jeunesse africaine n’est plus disposée à accepter l’injustice. « L’Afrique est un continent où 70% de la population a moins de 35 ans et cette jeunesse n’est plus prête à accepter les injustices dont le continent continue de souffrir. C’est pourquoi, il est important qu’un dialogue franc soit établi entre toutes les civilisations dans le sens de promouvoir la solidarité, la justice et le respect mutuel », a-t-elle plaidé. 

3. Cameroun : les ingérences US continuent !

Au Cameroun, suite à l’affaire des séparatistes soutenus par les États-Unis, dans les régions anglophones, le diplomate américain, Tybor Nagy lance une nouvelle stratégie pour démembrer le pays. 

Le diplomate américain estime qu’un référendum reste la seule issue pour mettre fin à la crise anglophone. 

Une des crises les plus négligées dans le monde suite aux avancées de l’armée camerounaise contre les séparatistes. Ce conflit en cours depuis de nombreuses années dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun continue pourtant de faire des victimes civiles. Pour mettre fin à cette guerre, le diplomate américain Tibor Nagy croit qu’il faut organiser un référendum d’autodétermination qui permettra aux populations de ces régions de décider de leur avenir en raison des divisions profondes au sein des leaders du mouvement séparatiste. Il prétend que « la communauté de l’Ambazonie est divisée entre les fédéralistes et les partisans de l’indépendance. Mais tout le monde devrait être prêt à soutenir une demande d’un référendum supervisé au niveau international sur le terrain pour laisser le peuple décider de son avenir », a déclaré l’ancien sous-secrétaire américain aux affaires africaines.  

Tibor Nagy compte donc utiliser le principe de référendum pour arriver à ses fins. On a déjà vu des référendums qui ont évidemment été réfutés par Washington, parce que seul, les intérêts de Washington comptent et non l’avis du peuple. Récemment, le référendum mis en place par la Russie concernant les territoires russophones en Ukraine, n’a tout simplement pas été accepté par Washington. Bien évidemment, si le référendum était négatif concernant le rattachement de ces territoires à la Russie, Washington aurait applaudi le référendum. Même plan pour le Cameroun ? 

Encore une prise de position qui n’est évidemment pas bien vue à Yaoundé. Tibor Nagy est connu pour ses prises de positions en faveur de son soutien indéfectible à la minorité séparatiste dans les régions anglophone, qui s’autoproclame « indépendant » et qui ne sont évidemment pas reconnu par les autorités camerounaises. Yaoundé soutient une autonomie desdites régions sous son autorité. Forces gouvernementales et rebelles séparatistes continuent de se livrer une véritable guerre dans ces régions anglophones.  

Les rebelles continuent de s’armer à travers les groupe terroriste de Daech et Boko Haram présents dans le nord-est du Nigéria. Les États-Unis trouvent un intérêt à ce que le Cameroun soit morcelé, histoire de mieux contrôler cette partie de l’Afrique. Quant à la population camerounaise, elle est unanime; il n’est pas du tout question d’un démembrement. Ceux qui réclament l’indépendance des régions anglophones sont bien sûr une minorité. Aucun vrai camerounais n’accepterait le démembrement de son pays ni dans les régions anglophones ni dans les autres régions. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV