Dénonçant les atteintes aux droits de l’Homme et aux libertés des Palestiniens, cinq anciens ministres européens ont, dans une lettre ouverte, qualifié de crime d’apartheid la politique d’Israël à l’encontre des Palestiniens, compte tenu des crimes et des exactions perpétrés par les forces d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien.
"La politique et les actions d’Israël contre les Palestiniens constituent un crime d’apartheid", ont déclaré les ministres, critiquant le silence de la communauté internationale, qui est restée sans réagir devant les graves violations du droit international constatées dans le conflit israélo-palestinien.
Dans cette lettre publiée jeudi par le quotidien français Le Monde, les anciens ministres européens évoquent la « solution à deux États » proposée par les États membres de l’UE pour mettre fin à un conflit vieux de plusieurs décennies :
« La réalité sur le terrain, en Israël et dans le territoire palestinien occupé, évolue dans une direction totalement opposée. Et notre inaction pourrait avoir de lourdes conséquences dans la région et sur la validité et l’efficacité de la diplomatie européenne dans le monde ».
Ces responsables insistent notamment sur le fait que la communauté internationale a trop souvent gardé le silence et n’a pas agi face à de graves violations du droit international.
Sont signataires de ce document, l’ancien ministre danois des Affaires étrangères Mogens Lykketoft, l’ancien ministre finlandais des Affaires étrangères Erkki Sakari Tuomioja, l’ancien ministre slovène des Affaires étrangères Ivo Vajgl, l’ancien ministre français des Affaires étrangères Hubert Vedrine et la ministre britannique des Affaires étrangères Sayeeda Warsi.
Cette démarche intervient à un moment où le régime sioniste est particulièrement préoccupé par les conclusions du rapport de la Commission internationale d’enquête des Nations unies sur la situation dans les territoires palestiniens occupés, rapport qui risque de qualifier Israël de régime d’apartheid en raison des crimes qu’il a constamment commis contre les Palestiniens.
Depuis maintenant deux ans, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies et les organisations internationales de défense des droits de l’Homme ont en effet reproché à Israël de se livrer à une politique d’apartheid.
Selon un nouveau rapport rendu public cette semaine par le ministère palestinien de la Santé, Israël a tué au moins 183 Palestiniens depuis le début de l’année 2022 en Cisjordanie et dans la bande de Gaza occupées, dont 26 rien que depuis le début du mois d’octobre.
Des groupes de défense des droits internationaux ont condamné l’usage excessif de la force par Israël et sa « politique de tirer pour tuer » contre les Palestiniens, au moment où les grands médias et les puissances occidentales ferment les yeux sur les atrocités commises quotidiennement par les forces d’occupation israéliennes.