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Zoom Afrique du 18 octobre 2022

Zoom Afrique du 18 octobre 2022

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Actualité en Afrique :

  • Réunion mardi du Conseil de sécurité de l'ONU sur la situation au Mali
  • Projet Pipeline Niger- Benin : environ 600 km de tuyaux posés sur les 2000
  • Guinée-Conakry : arrivée à Conakry d’une mission de la Cédéao

  • La création de l’agence spatiale ivoirienne

 

Analyses de la rédaction :

1- France : Le coup mortel du Mali ? 

Bien curieuse, cette coïncidence entre une réunion au Conseil de sécurité de l’ONU consacrée au Mali ce mardi 18 octobre, réunion qui comme le souligne le secrétaire général de l’ONU, « n’a rien à voir » avec l’appel lancé il y a plusieurs semaines de cela par Bamako à ce que Paris réponde internationalement de sa collaboration avec les terroristes takfiristes tout au long de ces huit dernières années où il occupait le Sahel au nom de la lutte contre le terrorisme, mais avec des « comptes » que demande paradoxalement l’ONU à l’État malien concernant les décisions souveraines que ce dernier prend pour mieux lutter contre le terrorisme !

RFI écrit : « En sa qualité de pays concerné, le Mali, à travers le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Son Excellence Monsieur Abdoulaye Diop, participera à cette séance publique du Conseil de sécurité consacrée à la situation au Mali, afin de partager avec ses membres, les observations du gouvernement sur le rapport et pour partager les attentes des Maliennes et des Maliens. Ce mécanisme existe pour pratiquement l’ensemble des opérations de paix des Nations unies. Cette rencontre n’a, dès lors, rien à voir avec la session d’urgence demandée par le Mali, par lettre en date du 15 août 2022. »

N'est-ce pas que ce double meurtre ayant coûté la vie à deux soldats tchadiens de la Minusma tomberait à point nommé dans la mesure où il pourrait aider la France à mieux plaider sa cause d’une puissance d’occupation qui ayant fait irruption en 2013 dans le nord du Mali avec la complicité de certaines parties maghrébines, a tenté d’amputer l’État malien de son nord touareg et tout ceci sous prétexte de lutte contre les hordes terroristes nés parallèlement à Daech made in US au Moyen-Orient ? La réponse est affirmative surtout si cette réunion ne se passe pas comme le souhaite le duo ONU-/France, une perspective dont RFI s’inquiète vivement.

Il écrit : « C’est une réunion potentiellement explosive sur le Mali. Lors du renouvellement du mandat de la mission des Nations unies dans le pays, en juin dernier, les conditions d'exercice de la Minusma avaient soulevé un certain nombre d'insatisfactions, à la fois côté onusien et côté malien. Le rapport qui sera présenté aujourd'hui, mais que RFI a déjà pu consulter, est donc une forme de « bilan d'étape » capital pour la suite de la Mission dans le pays. Deuxième point : les accusations portées par les autorités maliennes de transition contre la France : depuis le mois d'août, le Mali promet de révéler des preuves sur le soutien de la France aux groupes terroristes. »

Diop ira-t-il faire de cette réunion que l’ONU a tenté de cadrer du mieux qu’elle a pu, un procès contre les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par l’armée d’occupation française contre les Maliens ? Parlera-t-il du pillage systématique de leurs ressources, de l’affaiblissement recherché de l’État malien, des tentatives de démembrement du pays via une crise sécuritaire exogène transformée en une guerre totale ? Depuis l’arrivée au pouvoir du colonel Goïta, la France et ses alliés atlantistes ne cessent de se faire surprendre par un Mali qu’ils ne reconnaissent plus et la réunion de ce mardi 18 octobre, pourra faire date en ce sens que Diop est totalement en droit d’y dresser aussi les exploits de l’État malien à travers ce qui est un tournant de l’histoire inter-africaine marqué par une vraie lutte, non seulement contre les terroristes qu’on sait être les agents des services secrets occidentaux, mais aussi contre leurs vrais sponsors.

Diop pourra à titre d’exemple se référer aux aveux des soldats dits ivoiriens que le Mali détient depuis plusieurs semaines et qui semblent avoir demandé l’asile parce qu’ils refusent d’être les agents des scénarios cyniques de l’Occident, ces soldats visiblement d’origine sierra-léonaise ou libérienne qui auraient dû effectuer un coup de force cotre Goïta, mais qui n’ont pas réussi. M. Diop pourrait peut-être à titre d’exemple révéler aussi les aveux enregistrés de ces soldats qui loin d’accuser uniquement l’ami de la France Ouattara, lèveraient un coin de voile sur un scénario de coup d’État DGSE-CIA ou autres services secrets otaniens. Et ce serait une excelle chose de dévoiler tout ceci en plein conseil de sécurité. 

Mais Diop pourrait aller encore plus loin et parler par exemple du mystérieux crash le 4 octobre d’un Su-25 malien à Gao alors que l’appareil était en pleine mission contre les terroristes. Certes, depuis cette date, les médias mainstream ont souligné la nationalité russe du pilote pour faire croire que l’armée de l’air malienne, c’est la Russie qui en a les commandes, mais les observateurs ont parfaitement compris le manège. Le crash du Su-25 qui pourrait avoir été abattu en vol par les MANPAD made in Occident a visé non pas seulement la Russie, mais ce méga projet qu’est une force de frappe aérienne africaine laquelle après l’affaire de Bouaké a été littéralement reléguée au second plan.

Mais ce n’est pas tout, car le réquisitoire de Diop pourrait contenir d’autres révélations genres les liens DGSE-Aqmi qui en 2021 ont permis à son chef de prévoir qu’en 2022 le Bénin ferait la cible d’attaques terroristes ! … Et tout ceci alors même que la France qui traîne l’attribut d’allié de l’Afrique, fera un séisme propre à s’étendre à travers tout le Sahel. Même le Niger que l’axe France-Occident a occupé pour le transformer en tête de pont du néocolonialisme ne saurait y résister. C’est dans ce contexte qu’intervient l’attaque contre la Minusma, attaque qui a coûté la vie à deux soldats tchadiens. Mais la France et ses paires croient-elles encore à l’efficacité de ce genre d’opération « False Flag » ?! 

2- Haïti: les USA veulent enfoncer la porte ? 

La proposition américaine d'entrer en territoire Haïtien a reçu un certain soutien de l’ONU, mais certains pays ont tout de même exprimé des réserves, soulignant les récentes protestations en Haïti contre l’intervention étrangère et les problèmes majeurs de la précédente force de maintien de la paix de l’ONU dans le pays. Le Conseil de sécurité de l’ONU s’est divisé sur l’envoi d’une force internationale avec à sa tête les États-Unis en Haïti pour faire face au peuple résistant haïtien demandant la démission du Premier ministre ayant demandé la venue des troupes d’occupation occidentale dans le pays, surtout après que le port principal ait été bloqué par des groupes de la société civile bloquant ainsi les livraisons de carburant.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a prétendu lundi 17 octobre que les Haïtiens étaient confrontés à une situation d’urgence dramatique et qu’une intervention « armée » était nécessaire pour ouvrir le port afin de créer un couloir humanitaire pour l’acheminement de l’aide. La semaine dernière, Haïti a demandé l’aide des Nations unies pour rouvrir le terminal pétrolier de Varreux, saisi par des groupes de la société civils à la mi-septembre, entraînant une paralysie croissante de la communauté locale pour mettre la pression sur le Premier ministre. 

Les États-Unis préparaient deux résolutions pour le conseil afin de répondre à cette demande. La proposition a reçu un certain soutien au sein du Conseil de sécurité, mais certains pays ont exprimé des réserves, soulignant les récentes manifestations en Haïti contre l’intervention étrangère et les problèmes majeurs de la précédente force de maintien de la paix de l’ONU dans le pays. Connue sous le nom de MINUSTAH, la force de maintien de la paix de l’ONU a été présente en Haïti de 2004 à 2017 et a notamment été identifiée comme étant à l’origine d’une épidémie de choléra en 2010 qui a finalement tué environ 10 000 personnes. 

La maladie bactérienne a disparu en 2019, mais a fait un retour en force ces dernières semaines, surtout dès le début des manifestations, provoquant des centaines d’infections suspectes et un nombre de décès estimé à 36. Le représentant permanent adjoint de la Chine à l’ONU, Geng Shuang a déclaré que l’organisme devait faire preuve de prudence avant de soutenir une nouvelle force pour Haïti. « À un moment où le gouvernement haïtien manque de légitimité et est incapable de gouverner, l’envoi d’une telle force d’action rapide en Haïti recevra-t-il le soutien compréhensif et la coopération des parties en Haïti, ou sera-t-il confronté à une résistance ou même déclenchera-t-il une confrontation violente de la population ? » a-t-il demandé. 

L’envoyé russe à l’ONU, Dmitry Polyanskiy, a déclaré qu’il serait « inacceptable » de soutenir une « ingérence extérieure dans les processus politiques en Haïti » qui soumettrait les intérêts de Haïti « aux intérêts d’acteurs régionaux mondialement connus qui considèrent le continent américain comme leur arrière-cour ». Guterres a demandé une action rapide pour calmer la situation, affirmant que l’arrêt des livraisons de carburant aggraverait d’autres problèmes. Sans carburant, a-t-il dit, l’eau ne peut être distribuée, ce qui aggrave l’épidémie de choléra. 

Le Conseil de sécurité n’a pas prévu de vote sur les mesures proposées, et la question de savoir qui dirigerait un éventuel groupe d’intervention sécuritaire est restée en suspens. Les Haïtiens ont montré à maintes reprises qu’ils sont prêts à se battre pour leurs revendications économiques et l’émancipation du joug impérialiste. Aucune intervention des impérialistes dans le pays, pas même les soi-disant interventions humanitaires qui n’ont eu pour autre objectif que de maintenir le pays sous la domination des pays occidentaux. L’ensemble du mouvement ouvrier des pays occidentaux responsables des ingérences doit se saisir de la lutte du peuple haïtien et s’opposer à l’intervention des gouvernements néocoloniaux. 

3- Mozambique : l'armée rwandaise ; mercenaire de l’UE ? 

À l’heure où l’Europe cherche désespérément à trouver du gaz pour remplacer le gaz russe, le Mozambique reste une des cibles les plus juteuses pour l’Occident. Cela fait plusieurs années que la France, avec l’aide des États-Unis, tente de s’implanter au Mozambique à travers sa multinationale Total. Un contrat de près de 44 milliards de dollars a même été signé pour l’exploitation du gaz mozambicain dans le nord du pays. Mais qui dit gros contrat dit également dispositif de sécurité. C’est pourquoi la France a longtemps cherché à faire venir un gros contingent militaire, histoire de sécuriser l’exploitation. Et le seul prétexte évoqué, était bien la présence d’éléments terroristes affilés à Daech. Maputo a refusé la venue de militaires occidentaux sur son sol, optant pour une coalition militaire régionale et même russe pour venir à bout des terroristes de Daech. C’est pourquoi le Rwanda, le cheval de Troie des Occidentaux a envoyé des troupes au Mozambique pour soutenir l’armée mozambicaine dans sa lutte contre Daech. Maintenant, l’Occident profiterait-il de la présence de l’armée rwandaise pour déstabiliser le pays et ainsi faire venir les troupes d’occupations occidentales au Mozambique ? 

Venues combattre le terrorisme qui sévit dans une zone stratégique pour l’exploitation d’immenses réserves de gaz naturel du Mozambique, les troupes rwandaises ont revendiqué, plusieurs succès depuis leur déploiement. Sans évoquer les succès de l’armée mozambicaine. L’Union européenne envisage d'apporter un soutien financier aux troupes rwandaises qui luttent contre le terrorisme dans la province de Cabo Delgado abritant d’immenses réserves de gaz naturel dans le nord-est du Mozambique où le géant français Total compte s’installer, a rapporté l’agence Bloomberg, lundi 17 octobre, citant des hauts fonctionnaires de l’UE. 

« L'Union européenne discute de la fourniture d'un soutien aux troupes rwandaises déployées au Mozambique », a déclaré le porte-parole de l’UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité. « Nous ne ferons aucun commentaire à ce sujet tant qu'une décision n'aura pas été prise », a-t-elle ajouté. Deux fonctionnaires de l’UE qui ont préféré garder l’anonymat ont, cependant, confié à Bloomberg que les pourparlers entre les États membres du groupe des 27 sont à un stade avancé, indiquant que la proposition reçoit un fort soutien de la France, de l'Allemagne et de l'Italie. « La raison d'être de la proposition se trouve dans la volonté de l'Union européenne d'aider le continent à trouver des solutions africaines aux problèmes africains, tout en préservant la paix et la sécurité et en sécurisant d’énormes réserves de gaz au large des côtes mozambicaines », ont-ils prétendu. 

Or, l’UE avait approuvé, début septembre, l’octroi d’un soutien financier de 15 millions d’euros à la mission de la Communauté de développement de l'Afrique australe au Mozambique. L’augmentation du soutien financier européen à la mission de la SADC intervient alors que plusieurs groupes pétroliers dont TotalEnergies et le groupe italien ENI intensifient leurs investissements dans des projets gaziers au Mozambique en vue de réduire la dépendance de l'UE vis-à-vis du gaz russe. 

Le Mozambique est, depuis fin 2017, aux prises avec une insurrection menée dans la province septentrionale de Cabo Delgado par les groupes terroristes affiliés à Daech. Selon les médias mainstream, l’insurrection a fait plusieurs milliers de morts, depuis son déclenchement, et a perturbé le développement de projets gaziers, dont un projet majeur de construction d'un complexe de gaz naturel liquéfié pour un investissement de 20 milliards de dollars annoncé par le groupe français TotalEnergies. 

À la demande de Maputo, plusieurs pays limitrophes comme la Tanzanie, le Zimbabwe ou encore le Kenya et le Rwanda avaient déployé, en juillet 2021, des milliers de soldats pour soutenir les forces armées mozambicaines qui luttent pour reconquérir le Cabo Delgado. Et donc pourquoi l’UE ne compte financer seulement l’armée rwandaise ? Les forces rwandaises avaient revendiqué plusieurs succès depuis leur déploiement, dont la reprise de la ville portuaire de Mocimboa da Praia aux terroristes. Cible de la première attaque terroriste au Mozambique en octobre 2017, cette ville était considérée comme étant le quartier général des terroristes. Mais l’armée mozambicaine avait repoussé les groupes terroristes, qui n’ont cessé de se renforcer, surtout depuis le retour des États-Unis en Somalie.

À cet égard, ce que les médias mainstream omettent de rappeler, c’est que les terroristes appartiennent au groupe terroriste al-Shebab, qui sont eux-mêmes affiliés à Daech. Ce qui met la puce à l’oreille. Les États-Unis, la France, l’Italie et l’Allemagne mettent la pression sur le Mozambique avec l’aide des groupes terroristes, pour ainsi s’accaparer de l’entièreté des projets gaziers avec évidemment une majorité des parts qui est attribuée à la France. Mais beaucoup se demandent pourquoi la France aurait-elle une plus grande part du gâteau gazier au Mozambique ? Simplement grâce à son monopole des îles Eparses dont la souveraineté appartient pourtant à Madagascar.

Eh oui, la France ne veut en aucun cas lâcher ces îles pour pouvoir garder le monopole des eaux dans cette partie de l’océan Indien. Ce qui lui donne donc le monopole des sorties maritimes depuis le Mozambique. Voilà pourquoi la France détient une majorité des parts dans ce projet gazier au Mozambique. Mais qu’est-ce que cela va rapporter au Mozambique ? Eh bien pas grand-chose pour ainsi dire. Au début des négociations entre Total et Maputo, la multinationale devrait verser un petit quelque chose d’une valeur de 300 millions de dollars à l’État mozambicain pour cet énorme projet gazier qui vaut pourtant plusieurs milliards de dollars et qui devrait rapporter donc plusieurs centaines de milliards à ces multinationales et aux États occidentaux.

Cependant, ces 300 millions ne seront pas reversés à l’État mozambicain, car en faisant venir les multinationales, le pays va contracter de plus en plus de dettes qui seront en partie liées à la présence militaire occidentale qui n’a d’autres objectifs que de sécuriser les projets gaziers loin de vouloir combattre le terrorisme. Mais tout cela est aux frais de la princesse. C’est ainsi que fonctionnent les contrats avec les multinationales, et c’est pourquoi le Mozambique a refusé la présence militaire occidentale sur son territoire. Vu les nombreux problèmes qui sont présents actuellement en Europe, il est clair qu’aucuns pays européens n’est prêt à laisser le Mozambique et ses nombreuses sources de gaz. Maintenant que l’armée rwandaise est déjà présente dans le pays, l’Union européenne veut en profiter pour rajouter quelques pressions sur les Autorités mozambicaines, histoire de les forcer à faire venir les troupes d’occupation occidentale comme ce qui s’est passé au Mali.  

En effet, depuis que le Rwanda a ouvertement été accusé par la RDC d’être derrière les groupes rebelles qui déstabilisent l’Est de la RDC, le vrai visage de Kigali a été dévoilé au grand jour. Reste à savoir, comment le Mozambique va gérer la présence du Rwanda sur son territoire. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV