Actualité en Afrique :
-Mozambique : 2,5 millions de dollars pour renforcer la production d’énergies renouvelables
-Le Cameroun et le Pakistan envisagent d’ouvrir des ambassades dans leurs capitales respectives
-Tanzanie : la Chine a construit une université technique et professionnelle de 9,4 millions $
-Tchad : des militants du PLD demandent un congrès pour « fixer l’avenir du parti »
Analyses de la rédaction :
Bénin : la nouvelle cible de Barkhane
C’était il y a une semaine, lorsque le commandant de la force Barkhane a rendu visite au Bénin sous prétexte de « coopération militaire », nous avions mis en garde dans Zoom Afrique d’un avis de tempête contre ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
« Cette visite n’augure rien de bon puisque depuis la première attaque terroriste contre l’armée béninoise que le chef du DSGE avait promise il y a quelques mois d’un ton sarcastique, quand il avait affirmé que selon ses évaluations fin 2021, début 2022, la violence terroriste arriverait à la côte depuis le Sahel, eh bien cette visite est une mise en garde contre le Bénin », a-t-on alors mise en garde dans l’édition du 8 octobre dernier.
À peine une semaine après, la mise en garde de Barkhane s’est réalisée et les frontières entre le Bénin et le Niger sont le théâtre d’intenses déstabilisations.
« Cette zone était jusque-là à l’abri des violences terroristes qui endeuillent le Niger depuis des années. Mais en septembre, des hommes armés ont mené la première attaque contre un poste de la douane de Malanville (nord-est), la ville béninoise la plus proche du Niger, tuant deux personnes. Mamane Sani Harouna, qui vit sur les rives du fleuve, est catégorique : “les terroristes sont sur la frontière des deux pays et s’ils sont traqués au Bénin, ils se replieront au Niger”, lit-on alors sur les médias.
“Pour le moment, c’est calme. Il y a juste de petits bandits qui volent nos animaux pour les revendre aux bouchers”, relève Mariama, calebasse sur la tête, qui part vendre du lait au Bénin en traversant à pied le pont sur le fleuve Niger.
Dosso est jusqu’ici épargnée par les violences attribuées aux groupes armés affiliés à Al-Qaïda et à Daech qui ont fait des centaines de morts dans les deux régions voisines de Tillabéri et Tahoua (ouest) proches du Mali et du Burkina Faso. Les attaques terroristes ont poussé les opérateurs nigériens à bouder les axes routiers menant au port d’Abidjan ou de Lomé via le Burkina Faso, au profit du corridor de Dosso, pour aller prendre du fret au port béninois de Cotonou, selon les syndicats. “À cause de la crise sécuritaire, un de nos corridors Lomé-Burkina-Niamey est quasiment déserté par les camions et cela constitue un frein à la mobilisation des recettes”, a confirmé le ministre nigérien des Finances, Ahmad Jidoud. Ce qui se passe sur les frontières bénino-nigérienne c’est exactement ce que le DSGE avait promis il y a quelques mois quand il avait affirmé que la violence terroriste arriverait à la côte depuis le Sahel. Depuis le redéploiement de Barkhane au Niger après son expulsion du Mali et les maintes mises en garde de l’axe USA-OTAN, on s’attendait à une nouvelle vague de déstabilisation.
En effet l’émergence d’une coalition anti-USA-OTAN-France au Sahel avec au centre le Mali ; coalition à laquelle se rejoindra très bientôt le Burkina depuis que M.Traoré est le prédisent et tout ceci dans un contexte où les puissances comme l’Algérie et la Russie sont pleinement disponibles à appuyer l’Afrique, a forcé la France et l’axe atlantiste, à reculer et aller vers la côte là où toute instabilité pourrait finalement aider au plan US-OTAN et comment ? Avec une région côtière instable où plus personne ne saura aider les pays du Sahel à briser les sanctions occidentales.
De plus, en semant l’insécurité au Sahel, il sera plus facile de faire transiter les terroristes par voie marine dans cette région. Surtout que depuis la construction du plus long oléoduc du continent africain par le Niger qui doit relier, fin 2023, le gisement nigérien d’Agadem au port béninois de Sèmè, cette insécurité et déstabilisation servira davantage à l’axe US-OTAN.
Mais si les peuples s’unissent dans le Sahel et se soulèvent simultanément, il est clair que toutes les puissances occidentales réunies ne peuvent plus rien faire face à une telle vague de protestation.
Afrique/France : le divorce
Année après année, la présence économique française sur le continent africain connaît de plus en plus de recul. Cette perte de vitesse est motivée par plusieurs raisons qui font perdre à l’ancienne puissance coloniale sa place de choix. L’accroissement du sentiment anti-français en Afrique ces derniers mois, ne semble pas non plus lui faciliter la tâche. Récemment, le président de la Chambre africaine de l’énergie, Andrzej Ayuk, dans une interview à RIA Novosti, a déclaré que la France est jalouse de l’Afrique pour la Russie, la considérant comme sa propriété. Il a noté qu’il existe de nombreux candidats à la coopération avec le continent africain, mais qu’il n’y a pas lieu de s’en inquiéter. Le plus jaloux des événements au Burkina Faso, en République centrafricaine (RCA), au Mali, selon lui, c’est Paris.
“Les Européens et les Français ont toujours considéré l’Afrique comme leur propriété, comme un esclave. Mais l’Afrique a dit : ‘Assez, je vais divorcer, j’ai besoin d’être respectée, et rien n’en sortira sans respect’, a souligné Ayuk.Bien que les exportations françaises en valeur absolue aient doublé entre 2000 et 2020, la présence économique française est tout de même en déclin. Elle est passée de 15 à 7,5 % d’après une étude réalisée par Laurent Bansept et Elie Tenenbaum. En quinze ans, la France a laissé de la place à plusieurs concurrents de taille. Une présence économique française vacillante contrastée, c’est ce que sont devenus aujourd’hui les intérêts français en Afrique. Ceci malgré le fait que les exportations françaises en Afrique ont enregistré des progressions incontestables. Cette défection de la présence économique française sur le continent est surtout due à plusieurs facteurs. On peut citer entre autres l’inefficacité de la politique économique extérieure de la France, la baisse des exportations au niveau mondial. À cela s’ajoute l’arrivée de nouveaux concurrents et surtout l’accroissement des besoins des pays africains. Selon Moody’s, la Chine est l’un des principaux investisseurs en Afrique avec 114 milliards de dollars d’échanges. Elle détient plus de 27 % des parts de marché sur le continent, ce qui fait d’elle le premier partenaire commercial du continent. Dans le souci de rattraper l’écart existant, le gouvernement a entrepris de nombreuses démarches. Mais va-t-elle pouvoir retrouver sa position en comblant le fossé ? Pour l’instant la bataille est rude, tant les États africains sont à la quête de nouveaux partenariats plus bénéfique pour eux.
Lors d’une réception solennelle organisée ce 1er octobre à Moscou à l’occasion de la fête nationale du Nigéria, le chef de la mission diplomatique du pays en Russie, Abdullahi Y.Shehu, a souligné l’importance de la collaboration scientifique entre les deux pays et notamment des échanges d’étudiants.
Dans son intervention, il s’est félicité des relations traditionnellement amicales et constructives d’Abuja avec l’URSS et ensuite la Russie, a annoncé une membre de la commission des relations internationales de la Douma russe, Maria Boutina, présente à l’événement.
M. Shehu et Mme Boutina se sont mis d’accord de tenir une rencontre spéciale pour aborder le développement ultérieur de contacts entre des établissements d’enseignement et scientifiques des deux pays.
La Françafrique est morte, tant sur le plan militaire que diplomatique ou économique. L’Afrique est sur une nouvelle voie, la bonne cette fois, et la France et ses acolytes devraient le comprendre.
Analyse du statut spécial aux régions anglophones du Cameroun :
L’octroi du ‘statut spécial’ aux deux régions anglophones du Cameroun semble clairement semer la panique au sein de l’Occident.
‘L’octroi du ‘statut spécial’ à ces deux régions anglophones est loin de faire l’unanimité sur son efficacité à ramener la paix dans cette partie du pays où sévissent, depuis six ans, des groupes armés sécessionnistes’, lit-on alors sur les médias occidentaux.
Qu’est-ce qui fait autant peur à l’axe US-OTAN ?
Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun, afin d’en savoir plus sur la situation.