Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Niger : Barkhane, le grand intrus !
Au Niger, ce pays où en décembre dernier, alors que le convoi français tentant de surpasser la résistance de la population, n’a pas hésité de tirer sur les manifestants causant une colère incontrôlable de la population, l’armée française se réjouit « de la cohabitation entre les soldats français déployés sur place et leurs hôtes nigériens à la base militaire de Ouallam, à une centaine de kilomètres au nord de la capitale Niamey, non loin de la frontière malienne ».
« Même si chacun occupe un espace spécifique, la planification et la conduite des opérations se font en étroite collaboration. Déployés ici au nord de Niamey, aux côtés des forces armées nigériennes dans le cadre de l’opération Almahaou, le colonel Guillaume et ses hommes viennent en appui à leurs partenaires nigériens pour lutter contre les groupes armés terroristes, mais pas que », lit-on sur RFI
« Cette opération Almahaou vise à sécuriser la population. Donc, chacune de nos opérations, de nos déploiements avec nos camarades nigériens, est accompagnée de prises de liaisons en permanence avec les autorités locales, ensuite, d’études sur différents projets de soutien à la population que nous pourrions faire : réfection d’école, réfection d’appui », explique le colonel, selon RFI.
Mais la force Barkhane, cette force déjà expulsée du Mali, contesté au Niger et au Burkina et désavoué au Sahel, a-t-elle réellement le droit de s’emparer d’une région entière et agir librement comme si c’était leur terre ? L’inverse de cette situation serait-il possible ? Des soldats nigériens dans des régions françaises, faire des opérations et « des études sur différents projets : réfection d’école, réfection d’appui » ? La réponse est claire : jamais !
Comment se fait-il alors que cette force interventionniste agit librement au Niger ? En effet, le déploiement d’une force étrangère dans un pays tiers devrait se faire strictement sous surveillance de l’état de ce pays et non pas comme si ce pays appartenait à ces forces !
D’ailleurs, il y a près de deux semaines, plusieurs centaines de personnes ont manifesté pacifiquement dans les rues de la capitale nigérienne Niamey, pour protester notamment contre la force française Barkhane.
Aux cris de "Barkhane dehors", « À bas la France », "Vive Poutine et la Russie », les manifestants ont sillonné quelques rues de la capitale avant de tenir un meeting devant le siège de l’Assemblée nationale.
"Dégage l’armée française criminelle » ou "l’armée coloniale Barkhane doit partir", pouvait-on lire sur certaines pancartes dans cette manifestation autorisée par les autorités municipales de Niamey.
Poussée hors du Mali, quelque 3 000 militaires français sont toujours déployés dans le Sahel, tout particulièrement au Niger, l’un des principaux alliés de la France dans cette région. En avril, les députés nigériens avaient largement voté en faveur d’un texte autorisant le déploiement de forces étrangères sur le territoire, notamment françaises, pour combattre les terroristes.
La présence française est en train de marquer sa sortie définitive du continent africain. La fin de la Françafrique est très proche, mais les États-Unis tentent de reprendre la place. Et il est clair que leur politique n’est vraiment pas différente de celle de la France. La souveraineté du continent africain doit arrêter d’être constamment bafouée, les Africains ne comptent plus se laisser faire et montrent qu’ils sont prêts à défendre leur pays et leur continent face au néocolonialisme.
Les contingents onusiens pour la paix : Forces sincères ou agents du néocolonialisme ?
Par Mikhail Gamandiy-Egorov.
La Force de maintien de la paix de l’ONU, couramment appelée les Casques bleus, se trouve sous l’emprise d’innombrables critiques dans le cadre de son action, plus particulièrement sur le continent africain. Manque d’actions efficaces, divers abus et vol des ressources naturelles des pays concernés par lesdites missions – représentent les quelques des multiples accusations visant les contingents. Nombreux sont ceux qui appellent au départ pur et simple de ces forces.
Les manifestations à divers endroits de l’Afrique contre la présence des forces onusiennes de maintien de la paix ne datent pas d’hier : Centrafrique, Mali, République démocratique du Congo, entre autres. En RCA, la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) était souvent accusée d’inaction face aux groupes rebelles, surtout durant la période où ces groupes contrôlaient près de 2/3 du territoire centrafricain.
Aujourd’hui et alors que l’autorité nationale a été restaurée sur l’écrasante majorité de la République centrafricaine suite aux nombreuses réformes efficaces des Forces armées nationales (FACA) et d’autres structures sécuritaires avec l’implication d’instructeurs russes, nombreux des citoyens centrafricains considèrent qu’après les longues années de présence sans résultat notable sur le terrain, mis à part pour certaines forces africaines composant la Minusca, le temps serait venu de mettre fin à cette présence.
Le Mali est un autre exemple. Et à l’instar de la RCA, nombreux sont les citoyens maliens qui souhaitent le départ pur et simple de la MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali), comme le rappelle la télévision panafricaine Afrique Média.
Dans le cas de la République démocratique du Congo – les récentes manifestations de fin juillet à l’encontre cette fois-ci de la MONUSCO (Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo), dans les villes de Goma et de Butembo, avaient été endeuillées par des tirs visant les manifestants congolais, ayant fait de nombreuses victimes (mort et blessés) de la part des forces onusiennes. Il y aurait eu pas moins de 30 morts parmi les habitants et plus de 70 blessés.
Beaucoup d’observateurs auraient évidemment plutôt souhaité voir la rage des contingents onusiens à stabiliser sincèrement les pays concernés, en mettant en déroute les nombreux groupes armés présents ne serait-ce qu’en RDC, qui ne cessent d’y maintenir l’instabilité et la violence, que de tuer des civils venus exprimer leur colère en qualité de citoyens du pays où ces éléments onusiens se trouvent. Cela sans oublier les nombreuses accusations d’abus sexuels commis par le personnel de l’ONU en RDC, comme à d’autres endroits des missions en Afrique.
Mais pourquoi un tel manque d’efficacité ou manque de volonté à jouer réellement un rôle stabilisateur des dites missions onusiennes en terres africaines ? Pour répondre à cette question, il faut certainement comprendre deux aspects primordiaux. Le premier étant lié à des intérêts économiques, sachant que les pays africains regorgent de matières premières stratégiques. Le cas encore une fois de la RDC ne fait que le confirmer. Il est donc évident qu’une stabilisation rapide de la situation sur le terrain ne rentre pas dans les intérêts de certains représentants onusiens, ayant directement ou indirectement des intérêts économiques dans les pays concernés. Cela évidemment sans remettre en cause l’engagement de tous les éléments onusiens prenant part dans ces missions dites de stabilisation et de paix. Il n’empêche que la morale annoncée est loin de faire l’unanimité au sein des preneurs de décisions des diverses structures de l’ONU et de leurs principaux représentants sur place.
L’autre problème, que nous avons déjà soulevé dans le passé, est que les divers secrétariats onusiens restent fermement liés aux intérêts d’une extrême minorité planétaire, à savoir l’establishment occidental. Mais une extrême minorité qui s’obstine à refuser de perdre son hégémonie internationale.
Ce qu’il en ressort ? Le fait que lorsque cet establishment occidental n’est aucunement intéressé par la résolution des défis sécuritaires dans tel ou tel pays, notamment d’Afrique, il en va de son intérêt à faire prolonger les conflits autant que possible. Et ce aussi bien dans un but géoéconomique que géopolitique. Et compte tenu de cela, il est évident que lorsqu’un citoyen d’un pays occidental, ou simplement affilié à l’Occident collectif, est nommé responsable de missions de stabilisation et de maintien de la paix – il ne fera qu’appliquer ce pourquoi il a été adoubé par l’élite pour laquelle il est au service, d’où encore une fois l’énorme importance d’une réforme profonde des différents instituts de la machine onusienne, à défaut de quoi les grandes organisations régionales, continentales et internationales non occidentales, devront prendre leurs responsabilités et ne plus donner le feu vert aux activités macabres d’éléments n’ayant rien à avoir avec de véritables missions de paix et de stabilisation.
La Guinée sous pression !
Le président de la Confédération africaine de football, Patrice Motsepe, a informé la junte au pouvoir en Guinée que le pays n’organiserait pas la CAN-2025, a-t-on appris vendredi. En cause, des infrastructures et équipements « pas adaptés ou prêts » pour accueillir la compétition.
Que cherche l’Occident à travers ses pressions contre la Guinée ? Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.