Est-ce l’effet AUKUS ou la perspective d’un hiver sans chauffage ? Le dimanche 18 septembre, juste avant que le président Raïssi ne prenne l’avion à destination de New York où il était attendu pour prononcer un discours devant la 77e Assemblée de l’ONU, le porte-parole de la Diplomatie iranienne a laissé entendre que la délégation accompagnant le président ne compatit pas pour rien le négociateur en chef iranien à Vienne, Bagheri et que si l’intéressé se déplaçait aux États-Unis c’est parce qu’il était disponible à négocier avec les parties européennes, moins les États-Unis. Cette fenêtre ouverte, alors même que les Yankees ont carrément pris en otage la proposition européenne autour du nucléaire iranien et qu’ils font tout pour tuer le temps et pousser au bord de la folie une Europe en manque criant du pétrole et du gaz voulait dire, on s’en doute, que l’Iran est prêt à vendre de l’énergie à l’Europe, et ce évidemment par ses circuits habituels, c’est-à-dire en contournant les sanctions US.
Et voici qu’une information qui vient tout droit des États-Unis évoque une rencontre Macron/Raissi en marge de la 77e Assemblée ; rencontre effectuée à la demande du Français qui a vécu cette semaine la deuxième semaine de grogne anti OTAN dans les rues du pays, grogne qui a mobilisé des centaines de ses compatriotes qui ne comprennent toujours pas pourquoi il faudrait se battre contre la Russie et se priver de son gaz comme ils n'ont jamais compris pourquoi Total a été forcé à quitter l’Iran ou Renault à mettre les verrous sur ses usines pour cause de sanction anti-iranienne alors que le marché de 80 millions de consommateurs iraniens créait des milliers d’emplois en France.
Cette rencontre qu’a demandée Macron s’inscrit-elle dans le cadre d’un front anti-US ou s’agit-il comme toujours d’un Macron porte-voix de la Maison-Blanche qui veut s’entretenir avec son homologue iranien ?
Bernard Cornut, expert des questions politiques et Luc Michel, géopoliticien, interviennent sur ce sujet.