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Zoom Afrique du 23 août 2022

Zoom Afrique du 23 août 2022

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Actualité en Afrique :

-Le ministre iranien des Affaires étrangères en visite au Mali

-Les cours du pétrole permettent à Brazzaville de rembourser une partie de la dette intérieure

-Conseil de sécurité ONU : le Gabon milite en faveur du dialogue permanent par la voix de Michel Xavier Biang

-Cameroun : hausse de l’indice des prix à la production industrielle

Analyses de la rédaction :

1. RDC : l’ONU éjectée de Butembo 

Après les manifestations contre la présence de la Monusco en République démocratique du Congo, les forces de la mission des Nations unies dans le pays, ont décidé de fermer leur base dans la ville de Butembo et de quitter la région. 
De violentes manifestations ont éclaté en RDC alors que la population réclame le départ des forces de la MONUSCO, l’accusant d’être incapable de mettre fin à la violence des rebelles. Plusieurs personnes ont été tuées lors de ces manifestations et le gouvernement a assuré que le calendrier de départ des éléments de l’ONU va être revu. Mercredi, la base de Butembo a été officiellement fermée. 

« La Monusco est déjà partie. Quant au matériel encore dans la ville, nous allons rencontrer à Goma les responsables de la mission pour voir comment le transférer, ainsi que le peu de personnel restant à Butembo », a déclaré le gouverneur de la province du Nord-Kivu, le général Constant Kongba Ndima. Il a précisé que les déplacements du personnel et des équipements de la mission onusienne seraient supervisés par les services de sécurité congolais. 

Un porte-parole de la Monusco, Ndeye Khady Lo, a déclaré que la « mission a procédé à un redéploiement temporaire de son personnel hors de Butembo… après concertation avec les autorités locales et nationales ». 

Les manifestants ont-ils finalement eu raison de la mission de l’ONU dans une partie de ce pays d’Afrique centrale ? Tout porte à le croire, compte tenu des dernières nouvelles fournies par le gouverneur du Nord-Kivu.  

Toutefois, l’ONU, par la voix de sa porte-parole intérimaire en RDC, Ndèye Khady Lô, assure que « la MONUSCO ne quitte pas Butembo. Après des consultations engagées avec les autorités locales et nationales, la mission procède à un redéploiement temporaire de son personnel à l’extérieur de Butembo ». Cet épisode intervient après la multiplication des manifestations contre les soldats de la mission de l’ONU en RDC. Depuis fin juillet, trois Casques bleus et une dizaine des manifestants ont perdu la vie. 

En attendant, la Monusco risquerait de ne pas faire long feu. Vu la multiplication des manifestations contre la présence de l’ONU et par la même occasion, la demande des Congolais de se tourner vers la Russie, il est clair que la Monusco ne pourra plus revenir à Butembo. 

Le ministre congolais de la Défense, Gilbert Kabanda Kurhenga, avait saisi l’opportunité de la participation de la RDC à la 10e conférence de Moscou, qui s’est tenu du 15 au 18 août, pour plaider en vue d’obtenir un appui multiforme de la Russie et des autres pays participants. 

Cette conférence a réuni 300 délégués venus de 40 pays pour réfléchir sur la sécurité internationale. La demande congolaise lors de ces assises a pour motivation d’obtenir des moyens nécessaires pour les Forces armées de la RDC. Cet appui est nécessaire pour élargir les opérations contre les groupes armés, les forces négatives, les groupes terroristes et leurs alliés actifs dans les provinces du Nord-Kivu, Sud-Kivu et de l’Ituri où se commettent tous les jours des massacres dans l’indifférence de la communauté internationale. 

La visite en RDC du Secrétaire d’État américain Anthony Blinken n’ayant rien apporté de concret en termes de solution pour ramener la paix à l’Est et la passivité de la Monusco qui exaspère les Congolais, beaucoup de Congolais ont donné de la voix pour demander aux autorités de solliciter l’appui de la Russie. Moscou a joué un rôle déterminant pour stabiliser la République centrafricaine. Le Mali a emboîté le pas et a renvoyé les Français avec l’opération Barkane, qui malgré plusieurs années au sahel et un équipement dernier cri n’a pu obtenir qu’un résultat exécrable. 

Le président Poutine qui a donné une conférence avec le président congolais Tshisekedi a parlé de renforcer la sécurité sur le territoire, sur toute l’étendue de la RDC. Et pour beaucoup de Congolais, cette collaboration est très bien reçue. 

Selon eux, la Belgique est coupable de la division qui règne en RDC et la coopération avec la France ou la Belgique n’a fait qu’appauvrir le pays et entretenir les divisions nationales. 

« Quand on veut s’allier à la France, à la Belgique ou à l’Union européenne, tout ce qu’ils ont fait, c’est de nous piller et de nous rendre pauvres. Cette division, c’est la politique de la Belgique. Si aujourd’hui, on parle des divisions nationales en RDC, c’est la Belgique qui a créé ces divisions entre les pauvres et ils savent qu’ici, ils peuvent continuer. La Monusco ou les États-Unis comptent renforcer ces divisions pour maintenir la RDC dans un état d’insécurité.  

Les Congolais sont bien décidés à reprendre leur destin en main. C’est pourquoi ils tracent la voie à suivre pour le gouvernement congolais. 

2. Mali : le PM qui fait peur à l’Élysée 

Ce dimanche, le colonel Abdoulaye Maïga a été désigné Premier ministre par intérim en remplacement de Choguel Maïga, hospitalisé. Une nomination plus symbolique qu’il n’y paraît. 

Le 10 août dernier, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maïga était hospitalisé après un accident vasculaire cérébral. Interdit de voyager en Europe, Maïga devait alors se rendre au Maroc, en Turquie ou dans le Golfe persique pour y être soigné. Mais en attendant, les affaires courantes doivent être expédiées. Et un nouveau Premier ministre été désigné. Assimi Goïta a choisi de nommer à ce poste le colonel Abdoulaye Maïga. 

Certes, Abdoulaye Maïga hérite de ce poste par intérim. Mais l’hospitalisation de Choguel Maïga arrive à un moment où le Premier ministre était de plus en plus contesté, aussi bien au sein de la classe politique qu’au sein du Conseil national de transition. Le Cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie, le M5 et l’Adema-PASJ ont en effet exigé, en juillet, la démission de Maïga. Une requête présentée trois mois après que le CNT du colonel Malick Diaw avait demandé à Choguel Maïga de présenter son bilan, jugé trop faible. 

Choguel Maïga peut-il encore revenir aux affaires ? 

Abdoulaye Maïga peut-il remplacer définitivement le Premier ministre hospitalisé ? En attendant d’avoir des réponses à cette question, le choix du colonel pour remplacer Choguel Maïga est un message fort adressé par Assimi Goïta, notamment à la communauté internationale. 

Car celui qui était jusqu’ici ministre de l’Administration territoriale et porte-parole du gouvernement est l’un des fers de lance du discours anti-Occident des autorités maliennes. On se rappelle qu’en juillet, Abdoulaye Maïga a par exemple demandé à la France de quitter “définitivement sa posture néocoloniale, paternaliste et condescendante”. Il a également été l’un des fervents partisans du retrait de l’opération Barkhane du Mali. 

Surtout que, selon le protocole, Goïta aurait dû désigner, en tant que Premier ministre par intérim, le colonel Sadio Camara, ministre de la Défense. Selon certains médias, ce dernier aurait refusé le poste. 

Alors que Choguel Maïga représentait la société civile au sein du pouvoir, c’est donc un militaire qui est aux commandes du gouvernement. Et alors que le CNT est lui aussi dirigé par un membre de la junte, les civils semblent désormais exclus des hautes fonctions du pays. 

Reste désormais à savoir si Choguel Maïga a définitivement perdu son poste. D’un côté, c’est l’omerta autour de son état de santé. Si certaines sources affirment qu’il est en bonne voie de guérison, d’autres sont plus sceptiques quant à un retour aux affaires dans les semaines à venir. 

En attendant, ceux que cela dérange que les militaires incorruptibles et patriotes soient au pouvoir au Mali, c’est bien les pays de la Communauté occidentale, particulièrement la France. Ce sont les seuls à montrer leur mécontentement quant à la présence de militaire au sein du pouvoir malien. Pour rappel, les nombreuses manifestations du peuple malien en soutien aux militaires au pouvoir ont bien démontré que la France et ses alliés occidentaux n’ont strictement plus rien à dire.  

3. Mali/Iran : le respect mutuel prime !

En prélude à la première session de la Commission mixte de coopération Mali-Iran devant se tenir en présence des ministres des Affaires étrangères des deux pays, les experts des deux parties ont examiné hier les nouvelles opportunités de partenariat bilatéral autour de plusieurs axes. 

À l’invitation de son homologue malien, le ministre des Affaires étrangères de la République islamique d’Iran, Hossein Amir-Abdollahian, à la tête d’une importante délégation comprenant des représentants de départements ministériels et structures ainsi que d’opérateurs économiques iraniens, effectuera à compter d’aujourd’hui une visite de travail de deux jours dans notre pays. 

Au cours de son séjour, Hossein Amir Abdollahian aura des entretiens en tête-à-tête avec le ministre Abdoulaye Diop et devrait être reçu par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. 
En marge de cette visite, se tiendra la première session de la Commission mixte de coopération Mali-Iran. Ladite session interviendra dans un contexte marqué, de part et d’autre, par les effets pervers des sanctions économiques et financières illégales et illégitimes imposées à l’encontre de ces deux pays à cause de leur choix politique. 

Pour le Mali, la tenue de cette session s’inscrit en droite ligne de la politique de diversification de ses partenaires stratégiques prônée par les plus hautes autorités de la Transition consécutivement aux enjeux géopolitiques et géostratégiques de l’heure ainsi qu’à la détermination du peuple malien de prendre son destin en main. 
Les travaux de cette session ont été précédés, hier au département des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, par une réunion des experts des deux parties. Cette rencontre a été coprésidée par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Tounkara, et le directeur du département du centre et de l’ouest de l’Afrique du ministère des Affaires étrangères d’Iran, Allakbar Rezael. 

Les questions examinées ont porté sur les nouvelles opportunités de coopération bilatérale s’articulant autour de plusieurs axes. Il s’agit des propositions et offres de partenariat de la partie iranienne y compris celles faites lors de la visite du ministre Diop à Téhéran en février dernier dans les domaines de la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la santé, l’enseignement supérieur, la recherche scientifique, la technologie, l’agriculture et l’élevage. La partie malienne devrait présenter des projets prioritaires identifiés. Aussi, il était prévu une rencontre entre opérateurs économiques maliens et iraniens. 

Dans son intervention, Abdoulaye Tounkara énoncera que les travaux des experts, préparatoires de la Commission mixte de coopération Mali-Iran, visent à renforcer les relations bilatérales. Mais aussi une occasion de passer en revue les acquis de la coopération bilatérale, économique et technique depuis l’établissement des relations entre nos deux pays. Selon lui, les échanges entre les deux délégations permettront non seulement de donner une nouvelle impulsion aux relations dans les domaines politiques, économiques et sécuritaires, mais aussi et surtout de jeter les bases de la tenue de cette Commission mixte. 

De son côté, Allakbar Rezael, retiendra que la création de ladite Commission mixte est le fruit du déplacement du ministre Abdoulaye Diop à Téhéran. Ajoutant que cela témoigne le sérieux des deux parties à développer la coopération pour améliorer les intérêts de part et d’autre. Le diplomate iranien s’est dit sûr que les obstacles pourront être déterminés et remontés avant de rappeler que son pays est intéressé de pouvoir partager ses connaissances avec le peuple frère du Mali. 

Les deux parties conviendront de la mise en place d’un comité conjoint de suivi de la mise en œuvre des recommandations issues de la Commission mixte. Et un communiqué conjoint de cette visite officielle ainsi que le procès-verbal de la première session de la Commission mixte de coopération Mali-Iran seront signés par les deux parties. 

Pour le Secrétaire général, la nouvelle stratégie des plus hautes autorités maliennes visant à élargir et à diversifier le partenariat du Mali est en marche, comme en témoigne la présente réunion des experts dont l’objectif est de passer en revue les acquis de la coopération avec l’Iran, un pays important avec lequel le Mali voudrait renforcer ses relations d’amitié et de solidarité. 

Il est à préciser que la première Commission mixte Mali-Iran est prévue les 22 et 23 août 2022 à Bamako sous la coprésidence du ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop et son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian. D’importants Opérateurs économiques iraniens y sont également attendus en vue d’amorcer un véritable essor des relations bilatérales marquées par l’accroissement des investissements étrangers et la promotion des échanges économiques et commerciaux dans un esprit de coopération gagnant-gagnant et de respect mutuel. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV