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Zoom Afrique du 12 juillet 2022

Zoom Afrique du 12 juillet 2022

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Actualité en Afrique :

-Sanctions économiques contre le Mali : « L’embargo a grevé la trésorerie des entreprises sénégalaises »

-Togo : 7 enfants tués et 2 blessés dans une attaque terroriste

-Tchad : remaniement partiel du gouvernement de transition

Analyse de la rédaction :

1. Burkina : pourquoi Compaoré est-il revenu ?

Après huit ans d’exil en Côte d’Ivoire, l’ancien président du Burkina Faso Blaise Compaoré est rentré à Ouagadougou, malgré sa condamnation à vie pour son rôle dans l’assassinat de Thomas Sankara. Que signifie ce retour au pays ? 

« L’urgence de la préservation de l’existence de notre patrie commande une synergie d’actions qui ne nous autorise pas à nous donner le luxe de perdre du temps en polémiques », a déclaré le chef de la junte du Burkina Faso, Paul-Henri Sandaogo Damiba vendredi dernier. À ses côtés, se tenait l’ancien dictateur assassin Blaise Compaoré. Ce dernier avait pu accéder au pouvoir à la suite de l’assassinat du héros national et continental Thomas Sankara. Un crime qu’il avait commandité, a indiqué la justice, qui l’a récemment condamné à la prison à vie. 

Damiba et Compaoré se sont ensuite concertés, en présence d’un autre ex-président, Jean-Baptiste Ouédraogo. Ce dernier avait également organisé, le 21 juin, une rencontre tripartite avec Damiba et Roch Marc Christian Kaboré. 

Mais Kaboré a refusé de participer à ces « pourparlers sécuritaires », que Paul-Henri Damiba dit vouloir organiser pour « forger une solide cohésion entre les Burkinabés ». Deux autres dirigeants burkinabés condamnés dans l’assassinat de Sankara ont également été absents : Michel Kafando et Isaac Zida. 

Le rapide retour de Compaoré — il est reparti à Abidjan ce dimanche — est un pied de nez aux familles des victimes de l’ex-président. Une question s’impose d’ailleurs : en quoi la réconciliation entre anciens présidents est-elle la solution au terrorisme ? Ouédraogo, Kaboré et Compaoré ne commandent pas les actions des terroristes, et le Burkina Faso n’est pas divisé selon le soutien de tel ou tel ex-président… En tout cas, c’est ce qui se dit. 

Lors du séjour controversé de Compaoré au Burkina Faso, le président ivoirien Alassane Ouattara s’est sans doute porté garant. D’ailleurs, le conseiller du chef d’État ivoirien et ancien ministre des Affaires étrangères, Ally Coulibaly, accompagnait Compaoré. 

En ce qui concerne le contexte, le Burkina Faso organise actuellement une opération militaire d’ampleur historique. En effet, du nord-est au sud-est du pays, une évacuation totale des civils est sur le point d’aboutir, afin de transformer les deux régions en zones militaires. Toutefois, dans cette zone de 13 000 kilomètres carrés, l’armée du Burkina Faso ne pourrait faire efficacement un ratissage sans l’accompagnement des pays frontaliers. 

Si le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Ghana et le Niger avaient accompagné les forces de défense du Burkina Faso lors des opérations Koudanlgou 4, dans le sud, et Taanli 3, dans l’est, leur assistance dans la nouvelle opération est conditionnée. 

Pour le Niger et la Côte d’Ivoire, la demande a été assez simple : si les Français ne font pas partie de l’équation, Ouagadougou devra chercher de l’aide militaire ailleurs… 

Le 22 avril dernier, deux délégations militaires du Mali et du Burkina Faso se sont rencontrées. Du côté burkinabé, les colonels Daba Naon et Yves Didier Bamouni, chef des opérations nationales et porte-parole des états-majors, ainsi que le chef des forces spéciales Serge Kiendrebego ont assisté à la rencontre. Assimi Goïta a quant à lui envoyé son ministre de la Défense Sadio Camara et le chef du parlement de transition Malick Diaw. 

Au centre de ces discussions à huis clos, un éventuel recours du Burkina Faso aux services de la Russie, qui sont déjà actifs au Mali. Mais selon un proche du colonel Bamouni, chargé de conduire l’opération imminente au Burkina Faso, Ouagadougou voudrait tenter le tout pour le tout « avant d’avoir recours au soutien russe ». 

Le 10 juin, le commandant de la force française Barkhane, le général Laurent Michon, a été reçu par Paul-Henri Damiba au Burkina Faso. Il semblerait, en examinant les dernières enquêtes sur le sujet, qu’Abidjan cherche à faire pencher la balance en faveur des Français plutôt que de la Russie. Mais visiblement, le souverainisme du Mali inspire également le peuple burkinabé, ce qui met également la pression sur les Autorités burkinabés. 

Car, commentant la rencontre entre les militaires maliens et burkinabés, certains médias ont révélé : « Les voisins du Burkina Faso surveillent aussi évidemment les choix opérés par Damiba en matière sécuritaire. Nul doute que Mohamed Bazoum et Alassane Ouattara, alliés de la France dans la région, tentent de le dissuader de suivre la voie malienne ». 

Blaise Compaoré n’a-t-il donc été que le messager de Ouattara sur cette question ? L’ancien président du Burkina Faso est celui qui a été le plus soutenu par Paris. En tout cas, si Barkhane soutient le Burkina Faso lors de sa prochaine opération militaire, cela confirmera l’hypothèse. Reste à savoir si les Autorités burkinabés iront réellement à contre sens de la volonté du peuple ?  

Depuis le dernier coup d’État, le peuple burkinabé a récupéré sa souveraineté et à montrer au monde entier et surtout à la France et ses alliés qu’ils ne sont pas les bienvenues sur le territoire burkinabé et même sur le continent africain. 

Il est clair également que la venue de Blaise Compaoré est également une manœuvre pour diviser le peuple burkinabé et les montés les uns contre les autres. C’est exactement ce qui est en train de se produire. Des pro-Compaoré sont descendus dans les rues, et demandent même que cet homme de la France redevienne président. D’autres en revanche, ne veulent plus du tout de ces anciens dictateurs, surtout qu’ils ont aidé à tuer le grand panafricaniste Thomas Sankara et ont piétiné toute son idéologie qui était seulement en faveur de l’Afrique. N’oublions pas une chose, les Burkinabés unis ont montré de quoi ils étaient capables face au passage du convoi militaire de Barkhane. La France ne l’a pas oublié. Ce qui fait qu’outre la pression avec le terrorisme, la France et ses alliés cherchent à semer la division au sein du peuple burkinabé, pour qu’il ne se soulève pas face au déploiement de Barkhane au Burkina Faso. C’est l’une des raisons qui a fait venir Blaise Compaoré au Burkina Faso. Le peuple burkinabé ne tombera pas dans ce genre de piège. Son seul but c’est de ramener la paix et la sécurité sur son territoire. 

2. Mali : le coup d’État d’Abidjan déjoué par Bamako 

Au Mali, nous avons appris qu’un groupe de soldats ivoiriens lourdement armés vient d’être interpellé par les forces armées maliennes à l’aéroport international Modibo Keita. 

L’information a été confirmée par de nombreuses sources, et laissait croire que les Forces armées du Mali viennent d’arrêter à l’aéroport international Modibo Kéita un groupe de 49 soldats armés d’équipements lourds. On apprenait également que ces individus seraient des éléments de l’armée ivoirienne, comprenant 31 soldats des forces spéciales et 18 de l’armée régulière. 

Rien ne filtre sur les intentions de ce commando, mais d’aucuns ont suggéré qu’il ne s’agissait pas d’une idée salvatrice pour le gouvernement de transition du Mali. La proximité de la Côte d’Ivoire et la France un indicateur de ce qu’Abidjan aurait peut-être caressé le vœu, à travers cette expédition de déstabiliser le Mali pour conforter la France et ses autres voisins qui ne voient pas d’un bon œil la témérité du Mali devant la France. 

Après une enquête minutieuse, les détails de sources crédibles ont confirmé qu’« Il n’y a pas eu d’arrestation. Ils ont été conduits à l’école de gendarmerie pour des vérifications », a assuré un responsable de l’armée ivoirienne. Le dicton le dit si bien, il n’y a pas de fumée sans feu ; les forces armées Maliennes sont désormais prêtes à toutes les éventualités, surtout lorsqu’on sait que la France ne lâche jamais facilement même lorsque toutes les issues se sont dérobées comme c’est le cas au Mali. 

Grâce au professionnalisme des Forces de Défense et de Sécurité maliennes, il a été établi que les 49 militaires ivoiriens se trouvaient illégalement sur le territoire national du Mali. Par conséquent, ils ont été immédiatement interpellés et leurs armements, munitions et équipements ont été saisis. 

Des premiers constats effectués, il ressort que ces militaires, dont une trentaine des forces spéciales, étaient en possession d’armes et de munitions de guerre, sans ordre de mission ni autorisation. La profession réelle des militaires était pour la plupart dissimulée. Sur la majorité des passeports des militaires interpellés, les professions inscrites étaient étudiants, chauffeurs, maçons, mécaniciens, vendeuses, électriciens, vigiles, peintres, etc. 

Quatre versions différentes ont été avancées par les militaires interpellés pour justifier leur présence sur le territoire malien, à savoir la mission confidentielle, la rotation dans le cadre de la mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au mali (Minusma), la sécurisation de la base logistique de la compagnie aérienne « sahelian aviation services » et la protection du contingent allemand. 

Pour en savoir davantage, des responsables des Forces de Défense et de Sécurité maliennes ont contacté immédiatement leurs homologues ivoiriens. Ces derniers ont affirmé qu’ils ignoraient tout de la présence des militaires ivoiriens interpellés au Mali. 

Les homologues ivoiriens des soldats, contactés par l’armée malienne, ont affirmé qu’ils ignoraient leur présence, révèle le gouvernement malien. De son côté, la MINUSMA a indiqué qu’elle n’avait pas de rotation prévue le 10 juillet 2022. 
Le gouvernement malien affirme les considérer comme des mercenaires. Ils sont mis à la disposition des autorités compétentes. « Le dessein funeste des personnes interpellées était manifestement de briser la dynamique de la refondation et de la sécurisation du Mali, ainsi que du retour à l’ordre constitutionnel », indique le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga. C’est principalement la cohésion et l’union au sein du Mali qui est maintenant une cible aux yeux de la France et de ses alliés. Car évidemment, si cette union fonctionne bien au Mali, elle va entraîner également d’autres pays voisins sur la même voie. En d’autres termes, ce serait un nouveau G5 Sahel qui pourrait se former, mais cette fois-ci, sans aucune interférence de la France. 

Quoi qu’en disent les Autorités ivoiriennes, depuis l’arrivée du gouvernement malien au pouvoir, une chose a été perçue, c’est que le gouvernement ivoirien n’a, à aucun moment, soutenu le Mali dans ses démarches de sécurisation du territoire, mais également dans sa politique souverainiste. 

Avec la présence de la Minusma sur le territoire malien, il est clair que ce genre de scénario devait et devrait encore se produire. C’est pour cela d’ailleurs que le Mali reste sur leur garde et déjoue les nombreux plans qui sont montés contre le pays. 

3. Sénégal: la campagne pour les élections législatives du 31 juillet a officiellement commencé dimanche pour 21 jours

Un début calme et timide, car ce jour coïncidait – hasard du calendrier - avec la fête de la Tabaski, l’Aïd-el-Kébir dans le pays à 95 % musulman. Mais les différents camps politiques n’ont pas manqué de prendre la parole pour marquer le coup d’envoi de la compétition électorale.

Voici un entretien réalisé avec le géopoliticien Luc Michel à ce sujet.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV