TV
Infos   /   Afrique   /   Zoom Afrique   /   L’INFO EN CONTINU

Zoom Afrique du 27 juin 2022

Mali: une nouvelle loi électorale qui contrecarre les projets de Paris

Télécharger 📥

Actualité en Afrique :

  • Mali : vers une levée des sanctions de la CEDEAO ?
  • Le Burkina Faso veut assécher les sources de financement du terrorisme à travers la lutte contre la drogue
  • Côte d’Ivoire : la norme « cacao durable » sème la pagaille
  • Projet de Chambre de commerce commune entre la Côte d’Ivoire et le Cameroun

 

Analyse de la rédaction :

1. Mali : une nouvelle loi électorale qui contrecarre les projets de Paris ! 

Le Mali continue de défendre sa souveraineté et son indépendance face au bloc occidental comprenant la France, les États-Unis ou encore la CEDEAO. 

Suivre les exigences du peuple malien, c’est exactement la voie que prennent les autorités maliennes. 

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a promulgué, vendredi dernier, la nouvelle loi électorale dont l’adoption avec 92 amendements a suscité de vives tensions entre les pouvoirs exécutif et législatif. Cette décision a été prise pendant que le médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, était en visite au Mali. 

Durant une semaine, les tensions étaient vives entre le Conseil National de Transition et le Gouvernement après l’adoption de la nouvelle loi électorale avec 92 amendements. C’est le président de la Transition qui devait départager les deux institutions. Il devait choisir entre la promulgation de la loi ou son renvoi pour une seconde lecture. Et le verdict est tombé vendredi dernier. Le colonel Assimi Goïta a promulgué le projet de loi adopté par le Conseil National de Transition. Pour beaucoup, le gouvernement a bien joué son rôle, comme le CNT. Certains observateurs estiment que le président de la Transition devait promulguer cette loi pour montrer la bonne foi du Mali aux chefs d’État de la CEDEAO pour un retour à l’ordre constitutionnel. 

La CEDEAO a exigé des autorités de la transition au Mali de lui soumettre un chronogramme détaillé de fin de la transition. Le Mali pouvait-il élaborer un chronogramme avec l’ancienne loi électorale qui permettait aux Occidentaux d’avoir une main mise sur le pouvoir au Mali ?  

Non ! Il fallait forcément une nouvelle loi électorale. D’ailleurs, selon le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, il est difficile de soumettre à la CEDEAO un chronogramme détaillé sans la nouvelle loi électorale qui a passé 7 mois sur la table du Conseil National de la Transition. Donc, pour convaincre les chefs d’État de la CEDEAO de la bonne foi des autorités maliennes pour un retour à l’ordre constitutionnel, il était raisonnable que le président de la Transition promulgue la loi. Cette promulgation ajoutée à la fixation de la durée de la transition à 24 mois à compter du mois de mars dernier, à la création de la commission de l’élaboration de la nouvelle Constitution au Mali, au début des concertations avec la classe politique et de la société civile…pourrait convaincre les chefs d’État de la CEDEAO. C’est d’ailleurs le cas. « Nous sommes heureux de constater les progrès effectués jusqu’ici par le gouvernement sous la haute autorité du président de la transition. Je suis convaincu que très bientôt les populations maliennes vont se rendre compte du travail abattu par les autorités au Mali pour atteindre ce niveau progrès réalisé dans la marche de la transition ». Cette déclaration du médiateur de la CEDEAO est une preuve. 

Le gouvernement a fait une proposition qui lui semblait bonne pour le Mali. Le CNT, à son tour, a fait des amendements pour rendre la loi meilleure. Chacun d’eux a donc fait son devoir. Et le président de la transition a promulgué ladite loi pour la levée rapide des sanctions contre le Mali. Le temps n’est pas propice à une crise au sommet de l’État, alors que les organes comme la CEDEAO ou la communauté occidentale ne comprennent pas que le Mali doit tout d’abord sécuriser son territoire. Les défis sont énormes et les attentes des populations sont nombreuses. Les deux institutions (Gouvernement et CNT) doivent évoluer ensemble pour la réussite de la transition. Les nombreuses tentatives de la Communauté internationale pour instaurer des divisions au sein des Autorités maliennes ont finalement été un échec. Attendons de voir ce que la CEDEAO peut encore prétexter pour continuer de préserver le régime de sanction contre le peuple malien. 

2. Les USA croient encore pouvoir diriger l'Afrique ? 

Le Secrétaire adjoint au Commerce, Don Graves était face aux médias dans le cadre du point de presse numérique organisé par le Centre média régional d’Afrique du département d’État des États-Unis, le mardi 21 juin. Le Secrétaire Graves a parlé de l’engagement de son pays à renforcer ses liens commerciaux et d’investissement à travers l’Afrique. Il estime que le respect mutuel et la prospérité seront la clé de ce partenariat avec l’Afrique. 

A en croire le Secrétaire adjoint Graves, les États-Unis voient l’Afrique comme une énorme opportunité de partenariat, de croissance économique qui, selon lui, est une question de mutualité. Il s’agit pour lui, d’un partenariat partagé qui vise à fournir l’investissement, les ressources, le savoir-faire, les compétences pour que l’Afrique puisse continuer à croître afin de trouver la stabilité et être un partenaire économique à long terme pour les États-Unis. « C’est tout ce que nous demandons », explique-t-il. 

Le conférencier a fait savoir qu’il dispose d’un certain nombre d’outils qu’il utilise pour stimuler son engagement commercial en Afrique, dont l’initiative Prosper Africa, qui se concentre sur l’augmentation du commerce bilatéral entre les États-Unis et de nombreux pays du continent. Depuis son lancement en juin 2019, cela a déjà généré 50 milliards de dollars d’engagements commerciaux, directs, de partenariats commerciaux directs dans 45 pays différents du continent. 

Il y a également Power Africa, qui s’attache à aider le continent à faire la transition vers un endroit où il dispose du type d’infrastructure électrique dont il a besoin, pas seulement pour s’assurer que chaque communauté est connectée comme elle le souhaite. Mais aussi pour passer à un avenir axé sur les énergies renouvelables pour réduire l’impact du changement climatique. « Et cela a déjà eu un impact énorme », explique-t-il. 

Le pays a aidé à créer 1,3 gigawatt, ou 1 300 mégawatts, de nouvelle électricité pour le continent dont 95 % proviennent de sources renouvelables. Il se réjouit de voir que cela a eu un impact énorme sur la réduction de la dépendance au charbon, en supprimant environ 6,8 milliards de livres de charbon de la production, « ce qui signifie que nous réduisons cet impact sur le climat, améliorant bien l’environnement », a-t-il indiqué. Par ailleurs, le Secrétaire adjoint au Commerce dira que son département est sur le point d’annoncer sa nouvelle cohorte du Conseil consultatif du Président sur la conduite des affaires en Afrique. 

Pour rappel, les États-Unis se sont engagés à travailler avec les gouvernements africains en utilisant l’AFCFTA, l’Agoa, Prosper Africa, Power Africa, le PACDBIA, le Conseil consultatif du Président pour faire des affaires en Afrique et tous les différents outils du gouvernement fédéral pour développer son commerce à la fois bilatéral et le travail que le pays fait de manière multilatérale à travers le continent. Mais toutes ces initiatives apportent seulement des bénéfices pour les États-Unis et non l’Afrique.  

Les États-Unis veulent détruire le monde pour récupérer leur hégémonie. 

L’Europe, l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie, tous les continents à travers le monde sont touchés par la politique de Washington, qui cherche en fait à affaiblir les puissances dans le monde afin de garder leur hégémonie. 

Mais là où Washington veut frapper fort, c’est quand même en Afrique. 

En effet, on ne s’en rend pas bien compte, mais l’Afrique reste le continent le plus stratégique aux yeux des États-Unis et des Occidentaux en général. 

L’offensive américaine sur ce continent est très remarquée. En Afrique de l’Ouest, Centrale et dans la Corne de l’Afrique. 

Monopole des eaux, recolonisation des territoires, extension des bases militaires de l’Africom, ingérences en tout genre et surtout l’appauvrissement du continent, font partie des politiques américaines en Afrique. 

On a pu constater par exemple ces dernières années que Washington et ses alliés européens veulent prendre le monopole des eaux et surtout celui du golfe de Guinée. Ces dernières années, Washington a montré une présence accrue de navires de guerre dans le golfe de Guinée et en plus, on voit également, comme par le plus grand des hasards, une montée de la piraterie dans la région. Ce qui justifie bien sûr la présence des navires militaires américains et européens dans les eaux du Golfe de Guinée. La piraterie était surtout concentrée du côté du golfe d’Aden et dans l’océan indien, au large de la Somalie. Mais maintenant, comme par miracle le problème de la piraterie s’est arrangé dans la région de la Corne pour visiblement s’implanter dans le golfe de Guinée. 

Tout comme le terrorisme Daech, Al-Qaida en Afrique de l’Ouest, particulièrement dans le Sahel, mais aussi avec les terroristes en Somalie ou encore au Mozambique. Dès que Washington parle, les attaques se multiplient. 

Car évidemment, il faut quand même un prétexte de taille pour justifier une intervention militaire de nos jours. 

Grâce à ce terrorisme ou à la piraterie Washington, continue tout de même de croire que grâce à ça les pays africains vont crier leur désarroi et vont appeler l’Occident à la rescousse. 

Et bien non, les pays africains ne rentrent pas dans ce jeu. Ces dernières décennies, le monde entier a été témoin d’une chose primordiale, c’est que partout où les militaires américains ou européens sont passés, la situation n’a fait qu’empirer. Pas un pays ne s’en est sorti concrètement. C’est tout le contraire, c’est le chaos le plus total. Alors avec ces initiatives commerciales qui existent pourtant depuis des décennies, pourquoi l’Afrique n’a jamais pu se développer comme il se doit ? 

Bref, avec tout ça, y aura-t-il encore des pays dans le monde qui seraient assez fous pour demander une intervention militaire américaine ou française afin de régler le problème de l’insécurité ou économique dans leur pays ? 

Cela est très peu probable, c’est pour ça que les Occidentaux ont recours à des pratiques comme des sanctions économiques, des embargos sur les armes, problème de droit de l’homme, soutien aux groupes rebelles ou terroristes, etc… afin de les obliger à se tourner vers les Occidentaux plutôt qu’à des puissances du bloc de l’Est comme la Russie, l’Iran ou encore la Chine. Mais si l’environnement ou l’électrification de l’Afrique sont si importants pour Washington, pourquoi vouloir à tout prix empêcher l’Éthiopie de mettre pleinement en route le projet du Grand barrage de la Renaissance ? Pourquoi ne pas aider l’Afrique à utiliser l’énergie nucléaire pour l’électrification du continent ? Pourtant, ce ne sont pas les ressources qui manquent en Afrique. 

Bref, il serait sage pour le continent africain de sortir de ces instances imposées à l’Afrique soi-disant pour aider à son développement, pour se développer avec ses propres outils et ressources.  

3. Les dirigeants africains ont snobé Zelensky

Par Andrew Korybko

En snobant Zelensky, l’Afrique a donné plusieurs exemples très importants au reste du monde.

Zelensky a été complètement humilié puisque seulement quatre dirigeants africains sur les 55 pays du continent ont écouté sa réunion virtuelle avec l’Union africaine, dont l’un était le président du groupe et a donc dû le faire en raison du protocole. Ce ratio ne serait jamais reproduit dans le milliard d’or puisque les dirigeants de ces pays font des heures supplémentaires pour dépeindre leur homologue ukrainien comme le « deuxième Jésus », ce qui fait partie de leur plan pour contrôler leur peuple par la création d’une nouvelle « religion laïque » après que la précédente liée à COVID-19 ait finalement commencé à perdre son emprise sur les masses.

Les Africains, cependant, n’ont aucun intérêt à rejoindre ce culte post-moderne et ne se sentent donc pas obligés d’écouter ce faux « dieu », d’autant plus qu’ils n’ont aucun intérêt à entendre ses mensonges sur la Russie. Même si certains d’entre eux ont voté contre Moscou à l’ONU sous la pression de l’Occident, pas un seul ne s’est joint aux sanctions à son encontre prises par cet hégémon unipolaire en déclin. En outre, le président Macky Sall a rencontré le président Poutine début juin, période au cours de laquelle il a condamné les sanctions anti-russes de l’Occident comme contribuant à la crise alimentaire mondiale, ce qui contredit le faux récit des États-Unis à ce sujet.

À peu près au même moment, l’ambassadeur ukrainien en Turquie a révélé par inadvertance la nature artificielle de cette crise lorsqu’il a déclaré que son pays ne reprendrait pas l’exportation de céréales par voie maritime s’il ne recevait pas d’abord certaines armes. Aucun pays qui se respecte ne pourrait plus respecter Zelensky après cela, car il ne fait aucun doute que certains de ses habitants risquent de connaître une plus grande insécurité alimentaire uniquement parce que le dirigeant ukrainien fait du chantage au Sud en exigeant des armes de l’Occident en échange de l’exportation de blé vers l’Afrique et ailleurs.

En snobant Zelensky, l’Afrique a donné plusieurs exemples très importants au reste du monde. Premièrement, bien qu’ils soient relativement pauvres, ces pays ont suffisamment de respect de soi pour ne pas écouter quelqu’un dont le pays fait chanter certains de leurs habitants en les menaçant de famine. Deuxièmement, leurs dirigeants sont suffisamment rationnels pour ne pas adhérer à la nouvelle « religion séculaire » du milliard d’or qui se forme autour de Zelensky, ce qui démonte le stéréotype raciste selon lequel les Africains sont facilement manipulables. Et troisièmement, ils risquent courageusement la colère de la guerre hybride de l’Occident en « blasphémant » avec son « nouveau dieu » afin d’exprimer collectivement un point de vue de principe.

Les observateurs ne doivent pas oublier que plus d’un milliard de personnes vivent en Afrique, ce qui représente une grande partie de l’humanité. En s’unissant pour rabrouer Zelensky au moment où il s’y attendait le moins, leurs dirigeants envoient le message qu’ils ne se manqueront pas de respect à eux-mêmes et à leur peuple en témoignant du respect à quelqu’un qui ne le mérite pas après que son ambassadeur en Turquie a admis qu’il faisait chanter le Sud en exigeant des armes en échange de blé. D’un seul coup, ils ont montré au milliard d’or qu’ils refusent le statut de « partenaire junior » envisagé par leur pays et qu’ils continueront à lutter pour leur souveraineté.

 

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV