Actualité en Afrique :
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La Bdeac va financer 14 projets dans la Cemac et au Burundi à hauteur de 161,86 milliards de FCFA
Le Kenya, nouveau paradis du minage de Bitcoin ?
Analyses de la rédaction :
Burkina Faso : qui pille l’or burkinabé ?
On le voyait venir : le coup d’État au Burkina a coïncidé avec un affaiblissement des forces populaires et partant une multiplication d’actes terroristes téléguidés par les services secrets occidentaux non seulement sur les frontières avec le Mali et le Niger, mais encore et surtout dans des régions aurifères. Le But ?
Dessaisir l’État de son droit de disposer de l’or burkinabé, et ce, dans la foulée d’une fronde parfaitement préméditée et planifiée des multinationales. Voici ce qu’en dit RFI :
« Plusieurs attaques en trois jours visant un convoi et des installations des sociétés minières au Burkina Faso inquiètent les sociétés minières industrielles et aussi les exploitations artisanales de l’or. L’Office national de sécurisation des sites miniers (Onassim), censé assurer la protection des mines, a du mal à mener à bien sa mission. Sur une dizaine de mines industrielles, l’Onassim n’assure que la sécurité sur trois sites. Les autres sociétés ayant déjà contracté avec d’autres services de sécurité, comme la police ou la gendarmerie. Avec la mobilisation des forces de défense et sécurité, sur le champ de bataille contre le terrorisme, difficile en ce moment de mettre à la disposition de chaque société minière un nombre important de forces militaires pour la sécurisation de leurs personnels et installations, fait-on savoir », lit-on sur RFI à ce sujet.
Mais avant cette affaire, c’était le cas de huit mineurs piégés dans la mine de Perkoa qui a été à la une des médias mainstream.
Ces affaires s’agissent clairement des mines qui s’enrichissent sur le dos des populations burkinabées sans assurer la sécurité des travailleurs et tout en faisant tout pour contrer ce que les Occidentaux appellent l’exploitation clandestine des mines.
Selon les données de l’ITIE, les mines représentent plus de 8 % des recettes de l’État burkinabé et contribuent à 12 % au PIB. De ce point de vue, la poursuite des activités minières participe au bon fonctionnement de l’économie.
« Le secteur des mines est le secteur le plus dynamique qui crée de l’emploi dans notre pays. Il faut qu’on lui accorde son importance pour lui permettre de jouer pleinement son rôle au niveau du secteur privé », avait déclaré l’ex-Premier ministre burkinabé Christophe Joseph Marie Dabiré à l’ouverture de la Semaine des activités minières d’Afrique de l’Ouest (SAMAO) en 2019.
La production de l’or a atteint 51,63 tonnes en 2018 contre 46,39 tonnes en 2017, soit une hausse de 11,3 %, tandis que les flux d’investissements directs dans le secteur de l’or ont atteint 1 462 milliards de FCFA en 2018 contre 1 388 milliards de FCFA en 2016.
La part de ce sous-secteur dans le PIB est passée de 7,9 % en 2015 à 11,4 % en 2017 puis à 10,6 % en 2018 dépassant ainsi l’objectif de 10,2 % visé en 2020.
Ce que les médias mainstream tentent de donner pour des abrutis qui détruisent les mines pour stopper les pillages, ce sont les locaux, les Burkinabés et les réels propriétaires de cette terre. Ils s’opposent aux pillages de leurs ressources naturelles et ne sont évidemment pas prêts de se laisser faire ! Les Burkinabés ne souhaitent pas et ne laissent pas une partie tierce piller leurs ressources et l’ont fait savoir à plusieurs reprises.
Mali/Constitution : Barkhane bloqué de partout !
Dans la nuit de vendredi 10 à samedi 11 juin, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a signé un décret portant création de la commission de rédaction de la nouvelle constitution. Les membres de cette commission qu’il va nommer vont travailler sous son autorité pour présenter un avant-projet de loi portant constitution du Mali « dans le cadre de la refondation ».
L’équipe de rédaction de la nouvelle constitution, qui va être formée par le colonel Goïta, comprend notamment un président, deux rapporteurs et des experts.
Dans le cadre de son travail, elle pourra consulter « l’ensemble des forces vives » de la nation, dont les partis politiques et la société civile. Les groupes armés signataires de l’accord pour la paix dans le nord du Mali, les syndicats, les organisations religieuses, ainsi que les autorités traditionnelles pourront également apporter leurs contributions, précise le décret présidentiel déjà publié au Journal officiel.
Mais pourquoi un changement de constitution quand on est au Mali et quand on est dans un état qui agit de manière à mettre au pas la présence étrangère au Sahel et qu’on bénéficie en outre d’une alliance avec la Russie et l’Algérie. Et bien la réponse est simple : pour bloquer davantage la route aux ingérences occidentales.
Qu’est qu’il ya dans une constitution ? L’autorisation à signer des alliances avec les pays étrangers, mais aussi les conditions pour les rompre !
Goïta chercherait donc à institualiser la fin de l’alliance contre nature avec l’Occident.
Mais il y a un autre aspect dans chaque constitution : les multinationales et leur modalité d’action qui ont depuis toujours été au désavantage du peuple malien.
Mais aussi une constitution décide de la monnaie nationale et cette monnaie pourrait ne plus être le FCFA !
D’ailleurs c’était il y a quelques mois, lorsque le Mali avait annoncé le début de coopérations intenses avec la Mauritanie, pour l’évacuation de l’or blanc malien afin de contourner sanctions de la CEDEAO qui empêchent le pays d’utiliser les canaux traditionnels que sont les ports de Dakar, d’Abidjan et de Lomé.
Cette décision pourrait être un début pour la mise en cause du FCFA, le Mali étant capable d’entrer dans des systèmes d’échange basé sur le troc, et éviter tout recours au FCFA.
Alors qu’à travers le coup d’état au Mali, l’Occident croyait pouvoir briser entièrement la Constitution du pays, et donc briser entièrement par la même occasion la souveraineté du pays, la donne semble avoir totalement changé et tous complots anti-maliens se retournent contre ses commanditaires !
Cameroun : le faux pas de trop de la France !
Wilfried Ekanga, le militant du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a interpellé le président français le mercredi 8 juin 2022 en région parisienne. Lors des échanges, les deux hommes ont parlé de la transition démocratique.au Cameroun… Ce qui n’a pas du tout plu aux autorités camerounaises.
Dans un communiqué de presse publié hier vendredi, René Emmanuel Sadi a indiqué que « le président Paul Biya n’a de leçon à recevoir de personne et qu’il est et demeure le principal artisan de la démocratie au Cameroun. »
Mais qui est la France pour s’ingérer ainsi dans les affaires intérieures d’un pays indépendant ?
Nous avons contacté Pierre Claver Nkodo, éditorialiste et directeur de la publication Horizons nouveaux, magazine international paraissant à Douala au Cameroun à ce sujet.