Au sommaire :
1. Incendie à l'imprimerie de la Banque de France de Chamalières
Cette entreprise française colonialiste et esclavagiste qui constitue au premier rang un instrument d’exploitation des pays de la zone franc a été ravagée par le feu en date du mercredi 9 février. Une occasion pour les africains de démarrer enfin l’impression de leur propre monnaie.
La banque des Chamalières, du nom de la structure incendiée, est le principal levier du pillage de l’Afrique. Située au nord de la France, son rôle consiste à produire le Fcfa puis à le redistribuer aux pays africains à la guise du colon français, seul décideur de la valeur de cet outil d’assouvissement économique, financier et monétaire. L’incendie de cette banque pourrait-il accélérer la fin de l’utilisation de la monnaie coloniale par les africains et leur permettre d’imprimer leurs propres devises de manière autonome ?
Si l’on s’en tient aux adages populaires selon lesquels « À quelque chose malheur est bon » ou encore « Le malheur des uns fait le bonheur des autres », on conclura que cette situation bénéficierait aux africains dans ce sens qu’ils peuvent s’inspirer du handicap de ladite institution pour se libérer de ce joug qui n’a fait que trop durer.
Au-delà de cet événement sans doute triste pour la France mais qui ne suscite aucune sympathie chez la grande majorité des africains, c’est tout le système de sécurité de la structure qui mérite d’être remis en question.
En réalité, les pertes enregistrées en termes de billets et de petites monnaies détruites par les flammes vont directement toucher les pays du continent grands perdants historiques de la collaboration avec Paris. L’évocation de la pseudo protection des lieux tant vantée par la France montre aux yeux du monde la faillite de la République française, de plus en plus éloignée du milieu des Nations fortes.
De plus, cela peut montrer encore une fois que c’est bel et bien la France et ses alliés qui ne sont rien sans l’Afrique et non le contraire. Que se passerait-il si les pays africains abolissaient le Franc CFA et lançaient leur propre monnaie ? Associez cette nouvelle monnaie au lancement de l’exploitation de l’or par des entreprises exclusivement nationales, et vous aurez déjà une réponse.
Mais, ceci lancerait pas mal de choses. Par exemple, actuellement, le Niger ne gagne que 146 milliards de fcfa pour l'exportation de son uranium et pensez-vous que ce soit beaucoup ? ça fait juste quelques millions en euro...Et si le Niger transformait cet uranium chez lui, en centrales nucléaires qui industrialiseraient le pays et ceux de la région ? Évidemment, sans énergie pas de développement...
Encore une fois, imaginez que le Niger vende son uranium au prix normal. Surtout dans le contexte actuel des choses. Le président français Emmanuel Macron, a annoncé cette semaine, la fabrication de 6 nouveaux réacteurs EPR2, les EPR de nouvelle génération. Pensez-vous réellement que la France pourrait se permettre de mettre en place un tel projet sans l’Afrique ?
Il serait grand temps que l’Afrique brise ses chaînes dans sa totalité, et pour ce fait, l’union des Africains, de l’entièreté du continent et de la diaspora, briseront ces chaînes une bonne fois pour toute.
2. Une institution de l'Union africaine rejette la note spéculative accordée par Moody's sur la dette du Ghana
La note spéculative accordée par Moody’s sur la dette du Ghana est au cœur d’une polémique. Si la base de l’analyse est la même pour le gouvernement et les experts de l’agence de notation, les conclusions sont jugées « inappropriées ».
Le mécanisme de revue par les pairs, une institution rattachée à l'Union africaine (UA), a rejeté la pertinence de la note spéculative accordée par l'Agence de notation Moody's sur la dette internationale du Ghana.
« Moody's devrait examiner l'appel interjeté par le gouvernement du Ghana contre une dégradation inexacte de la note de crédit, comme le prévoient les procédures et les méthodes utilisées par l'agence pour déterminer les notes de crédit », peut-on lire dans le communiqué de l'institution.
Il a aussi été reproché à l'agence de n'avoir pas une présence suffisante au Ghana pour avoir une connaissance parfaite de la situation. L'institution déplore enfin, un jugement rapide qui pourrait coûter cher au gouvernement du pays. Le 4 février, Moody's a publié sa décision sur la note souveraine du Ghana estimant qu'elle posait un niveau élevé de risque, de nature à compromettre un remboursement facile.
Sur la base des données collectées auprès de la Banque centrale du Ghana, Moody's a réalisé que la dette publique du pays devrait atteindre les 83,4% de son produit intérieur brut (PIB). Cette prévision est au-dessus du seuil communautaire que s'est fixé la CEDEAO, dont il est membre, à savoir 70%. Dans le même temps, on note que la dette représente 5 fois les capacités du gouvernement à mobiliser des ressources. Ces données qui ont soutenu l'argumentaire de Moody's sont présentes sur le site Internet de la Banque centrale du Ghana.
Dans un contexte où l'inflation est de nouveau au-dessus de 10% et que le coût du financement est élevé, élargir l'assiette fiscale est un choix difficile pour le gouvernement. Des options qui ont été explorées à travers notamment la taxe sur les transactions financières digitales ont conduit à des disputes entre députés, lors d'une séance parlementaire.
Si les choses restent en l'état, le gouvernement ghanéen, à partir de 2023, devra choisir entre rembourser sa dette quitte à y faire passer 60% de son budget ou mener une politique budgétaire nécessaire à la réalisation de la croissance économique et la juste répartition des richesses. L'action des agences de notation fait de plus en plus l'objet de critiques en Afrique.
Il leur est reproché de pratiquer une politique du deux poids deux mesures, lorsqu'elles font des évaluations et conclusions sur les capacités des pays africains à honorer leurs remboursements de dettes. A contrario, des pays comme les Etats-Unis ou ceux de la zone euro, où la dette aussi bien des ménages que des entreprises dépasse les 100% du PIB, ont toujours les meilleures notations.
3. Vers le retour de Sonatrach en Libye
Avant la chute de l’ancien guide libyen Mouammar Kadhafi et la crise politique qui en a découlé, Sonatrach était l’une des compagnies les plus actives dans l’amont libyen, avec plusieurs actifs de qualité et d’importantes découvertes à son actif.
Le jeudi 10 février, la société publique algérienne des hydrocarbures (Sonatrach) et son homologue libyen (NOC), ont signé un protocole d’accord portant sur la reprise des activités du producteur algérien en Libye, après plusieurs années d’interruption.
L’accord vise également à permettre à Sonatrach de remplir ses obligations contractuelles en Libye, à développer des gisements découverts, à stimuler la coopération et s’investir dans la formation. L’accord a été paraphé à Tripoli par les patrons des deux compagnies, Toufiq Hakkar (Sonatrach) et Mustafa Sanallah (NOC).
Sonatrach s’est en effet retiré de Libye en 2014, au plus fort de la crise politique qui déchirait le pays et qui empêchait les opérateurs pétroliers de produire, car les combats étaient pour la plupart concentrés autour des bassins de production. Sonatrach annonçait son retour depuis plusieurs mois, mais ce n’est qu’à travers la signature de cet accord qu’il est officiel.
En janvier dernier, Hakkar avait indiqué qu’il travaille avec ses partenaires libyens pour créer un environnement de travail sûr pour ses employés et ses équipements et a conditionné le retour de Sonatrach à l’apaisement total de la situation politique.
« La visite des responsables de Sonatrach est une preuve de la stabilité de la situation en Libye […]. Elle est aussi porteuse d’espoir compte tenu de ses efforts pour développer les champs existants et en explorer d’autres », s’est ravi Sanallah.
En Libye, Sonatrach est présente dans le bassin de Ghadames, notamment les zones contractuelles 65 et 96/95 et le bassin de Murzuq. Le retour de Sonatrach représentera une bouffée d’oxygène pour un secteur pétrolier libyen qui a besoin de nouveaux investissements pour être plus performant.