À l'occasion du 43e anniversaire de la victoire de la Révolution iranienne, l'une des questions constamment posées est la suivante : cette révolution a débuté à l'apogée du capitalisme occidental puis du libéralisme et du néolibéralisme et sur fond d'un effondrement du protectionnisme version soviétique et maoïste qui a laissé place à l'économie émergente de la Chine et de la Russie.
Or, durant toutes ces phases, l'économie iranienne a été soumise et à un rythme accéléré et amplifié aux sanctions américaines/occidentales jusqu'en 2018 où elles ont littéralement pris la forme d'une campagne dite de pression maximale. Alors pourquoi cette économie ne s'est-elle pas effondrée devant plus de 4 décennies de pressions financières à multiples facettes ?
La question mérite qu'on y réponde en évoquant ne serait-ce que brièvement les fondements de l'économie de la Résistance. Mais commençons par l'extraordinaire boom de la vente de pétrole iranien ces dernières semaines, qui rend fous tous les analystes économiques occidentaux.
Les pétroliers iraniens naviguent librement vers la Chine et le Venezuela, les États-Unis ne peuvent rien faire...Pour la première fois, après l'intensification des sanctions contre l'Iran, la Chine a publié les données sur les premières importations de pétrole brut iranien en un an, depuis décembre 2020, malgré les sanctions continues du gouvernement américain.
La Chine a importé 260 312 tonnes de pétrole brut iranien en décembre, selon les données de l'Administration générale des douanes de Chine, qui a enregistré pour la dernière fois les entrées de pétrole iranien en décembre 2020 à 520 000 tonnes. Officieusement, les importations chinoises de pétrole iranien se sont maintenues à plus de 500 000 barils par jour en moyenne entre août et octobre.
La nouvelle de l'augmentation des exportations de pétrole iranien a été précédemment affirmée par le PDG de la National Iranian Oil Corporation (NIPC) Mohsen Khojasteh-Mehr.
Cette augmentation des ventes de pétrole iranien intervient à un moment où les États-Unis projetaient de réduire à zéro les exportations de pétrole iranien. Il y a presque trois ans, le secrétaire d'État Mike Pompeo de l'administration Trump, avait déclaré : " Nous annonçons aujourd'hui que nous n'accorderons plus d'exemptions. Nous voulons réduire à zéro les exportations de pétrole iranien. Nous continuerons donc à appliquer les sanctions et à contrôler leur respect. Tout pays ou institution qui a des relations avec l'Iran, à partir de maintenant, doit faire attention à cela et s'assurer qu'il respecte les termes des sanctions." Et cet objectif n'a pas changé, même après l'entrée en fonction de l'administration Biden.
En effet, en restant fidèle à ses principes et à ses valeurs, l'Iran a tenu bon et constitue un modèle pour tout autre État-nation qui voudrait s'opposer à l'empire.
André Chamy, juriste international, et Pierre Dortiguier, politologue, s'expriment sur le sujet.