C'est de loin un royal pied de nez ! Après avoir miné tout le Sahel à l'aide de ses alliés africains contre un axe US/OTAN/Israël trop sûr de son projet "Grand Maghreb", l'Algérie goûte sa victoire sur la quasi-totalité des fronts qu'elle a subtilement ouverts l'un après l'autre contre l'international sioniste : l'UA a suspendu sa décision d'accorder à l'entité sioniste le statut d'observateur au sein d'une Afrique en pleine mutation anticolonialiste.
« Nous avons estimé que l'Afrique ne doit pas être divisée par un sujet qui lui est étranger », a déclaré à sujet le président sénégalais, Macky Sall, qui prouve à quel point l'Afrique se sent solitaire d'une Palestine dont l'histoire ressemble à plus d'un égard à la sienne.
La clairvoyance l'a donc remporté sur toute autre considération à travers ce Non à un Israël qui cherche à s'infiltrer en Afrique non pas pour lui apporter son assistance hi Tech ou agricole, mais pour préparer le terrain à une pérennisation de l'instabilité dans un continent où l'Occident pille tout retranché qu'il est derrière la vraie fausse lutte contre le terrorisme qu'il parraine lui-même. Mais ce n'est pas tout : l'alliance pro Résistance comprenait outre l'Algérie, le Nigeria, la Tunisie et l'Afrique du Sud, un autre poids lourd dont le vote surprend plus d'un l'Égypte de Sissi dont la politique tend de plus en plus à l'éloigner de l'axe US/Israël. On a vu lors de l'Epée de Qods comment Le Caire a joué subtilement en faveur de la Résistance puis dans le sens d'une révision des premiers accords de normalisation de l'histoire Camp David de façon à ce que le Néguev lui revienne et que l'entité soit acculée dans ses derniers retranchements. Et c'est là que se manifeste un autre aspect de la victoire du front anti sioniste en Afrique.
Luc Michel, géopoliticien et Habib Tawa, analyste politique s'expriment sur le sujet.