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Echo Afrique du 20 décembre 2021

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Au sommaire :

1- Collaboration inédite entre la RDC et l’Ouganda 

C'est le genre d'information que RFI n'aime pas mais qu'elle est de plus en plus obligé de rapporter, puisqu'en Afrique il y a désormais la salutaire tendance à se liguer contre les ingérences néfastes des colonialistes. Plus tôt cette semaine, on a appris que le Niger et le Burkina ont lancé des missions conjointes contre les terroristes et ce, au grand mépris de Barkhane, de Takuba et autres. Et voici une autre info qui met du baume au coeur des travaux interafricains infrastructurels indépendants de Bolloré de BM ou du FMI

Dans l’est de la RDC, les travaux de réhabilitation des routes devraient démarrer dans les prochains jours. Les engins nécessaires pour les travaux étaient jusqu'à présent côté ougandais, ils devraient passer la frontière ce mercredi.

Il s'agit d'un chantier capital pour la région, financé par le gouvernement congolais mais aussi par le gouvernement ougandais, en collaboration avec une entreprise de BTP basée à Kampala.

C’est la première fois qu’un chantier de ce type est lancé en RDC et aussi la première fois qu’une entreprise basée en Ouganda, Dott Services Limited, viendra travailler sur le sol congolais. Elle réhabilitera trois axes qui relient plusieurs villes du nord-est du pays. Au total, 223 km de pistes devraient être goudronnés d’ici 2024.

Le fait que les gouvernements congolais et ougandais s’associent sur ce type de projet est aussi une première. L’Ouganda espère ainsi écouler plus facilement sa production en RDC. Le chantier est financé à 40% par ces deux Etats et à 60% par la société privée. « L’entreprise a déjà étudié la sécurité avec les FARDC, les soldats congolais », explique Serge Samvura du ministère provincial des infrastructures du Nord-Kivu.

Reste à savoir qui de l’armée congolaise ou de l’armée ougandaise sécurisera les travaux, prévu pour deux ans. L’UPDF ougandaise opère déjà dans cette zone depuis fin novembre. Une zone déstabilisée par des attaques incessantes de groupes armés depuis plus de vingt ans.

2- Afrique: la souveraineté monétaire

La création d’une ou des monnaies digitales africaines pourrait libérer une quarantaine de pays d’Afrique de la contrainte de payer des imprimeurs français, mais aussi britanniques et allemands. Mais cette évolution présente des défis qu’il faut connaître.

Le lancement d'une monnaie digitale africaine peut aider à réduire les coûts liés à la production des billets de banque et pièces de monnaie en circulation en Afrique, a fait savoir Raymond Gilpin, l'économiste en chef du bureau Afrique du Programme des Nations unies pour le développement, en marge de la 16e édition du Forum économique africain qui s'est déroulé début décembre, à Sal au Cap-Vert

« L'argent liquide est coûteux à imprimer et à conserver. Et c'est le cas particulièrement en Afrique, où le climat fait que les billets se détériorent très vite. On doit imprimer plus fréquemment qu'on ne le fait lorsqu'on se trouve dans un pays où le climat n'est pas aussi défavorable. Le coût de l'impression serait également économisé si les pays digitalisent leurs monnaies », a-t-il fait savoir dans le cadre d'une interview accordée à l'Agence Ecofin.

Cette remarque permet de revenir sur le débat public concernant le fait que l'argent soit produit par des pays étrangers. Dans la zone qui couvre l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), cette situation est l'un des éléments souvent avancés par les défenseurs du sentiment anti-français. Nombreux sont ceux qui estiment que c'est maintenir le lien colonial que de laisser à la France le soin de continuer d'imprimer la monnaie utilisée par leurs pays.

Les autorités françaises ne font rien pour dissiper ces sentiments négatifs. Lors d'une audience qui s'était tenue le 12 février 2020 sur la réforme de la coopération monétaire entre la France et l'UEMOA, Bruno Cabrillac, alors directeur adjoint de la Banque de France expliquait que la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) était « un client important, le deuxième après la zone euro pour l’impression des billets ».

Selon des chiffres consolidés par l'Agence Ecofin sur les rapports financiers de la BCEAO, 242,2 milliards FCFA (418 millions de dollars) ont été dépensés entre 2012 et 2020 pour l'achat des insignes monétaires. Une opportunité qui a été captée en très grande partie par la Banque de France, et qui pourrait disparaître dans le cadre d'une monnaie digitale émise par la BCEAO. La même opportunité existe en Afrique centrale, mais les chiffres ne sont pas disponibles.

Mais une digitalisation des monnaies africaines n’affecterait pas que les performances de la Banque de France. Selon une analyse publiée récemment par le Centre d'étude et de réflexion sur le monde francophone (CERMF), ce sont 22 pays africains en dehors de la Zone franc CFA, qui ont confié l'impression de leurs billets de banque et pièces de monnaie à des entreprises britanniques ou allemandes. On a cependant peu d'information sur le marché que cela représente.

Au regard des enjeux commerciaux et pas forcément politiques, il n'est pas certain que les prestataires de service de production de billets de banque pour l'Afrique acceptent la transition. Le Nigeria a pu accélérer dans la production de son naira digital (e-naira) parce que sa Banque centrale imprime elle-même ses billets. Aussi, selon Raymond Gilpin, même si on se lance dans la production de monnaies digitales africaines, cela ne règle pas les défis liés à la parité avec d'autres monnaies, et par conséquent aux réserves de change.

De même, si la question de la sécurisation peut être réglée grâce à la blockchain, il faudra aussi résoudre le défi en rapport à la valeur de la monnaie créée. Selon certains experts comme Anouar Hassoune, directeur général de l'agence de notation West African Rating Agency (WARA), la valeur des monnaies digitales africaines pourrait être indexée sur ses ressources naturelles.

3- Le Sénégal, le leader en gestion des risques 

Le Sénégal est un leader en matière de préparation et de gestion des risques de catastrophe humanitaire, a déclaré, jeudi, à Dakar, un responsable du réseau Start Network, Amadou Diallo.

"Le Sénégal est en position de leadership en matière de préparation et de gestion des risques de catastrophe humanitaire", a dit M. Diallo en marge d’un atelier consacré à l’évaluation des "réponses" aux risques de catastrophe humanitaire.

"Nous allons identifier les bonnes pratiques en termes d’anticipation, par rapport à la programmation et à la planification des interventions, discuter, pour arriver à la meilleure préparation en cas de catastrophe humanitaire", a expliqué Amadou Diallo, coordonnateur, chargé du financement au réseau Start Network, constitué de plusieurs organisations humanitaires.

Durant ces dernières années, Start Network a renforcé sa mission en travaillant avec le gouvernement sénégalais et un groupe de travail technique composé d’experts, selon M. Diallo.

"Le Sénégal a surtout été confronté, au cours de ces dernières années, à des inondations et à une sécheresse par endroits, mais aussi au Covid-19 qui touche tous les pays du monde", a-t-il souligné. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV