La mort de trois Algériens, il y a quelques jours en plein Sahara occidental, assassinés dans un raid au drone mené au nom de l’armée marocaine, mais par l’entité sioniste aura été la goutte qui a fait déborder le vase : Alger a promis la vengeance, mais il semblerait que cette vengeance devrait bien prendre au dépourvu le camp d’en face. Le Front Polisario passe à la résistance et pour de bon.
Le Front Polisario a nommé Mohamed Wali Akeik au poste de chef d’état-major. Ce septuagénaire a lutté dès son plus jeune âge contre les armées, d’abord espagnole, puis marocaine avant d’occuper plusieurs postes politiques. Il se voit désormais confier la mission de lancer l’offensive terrestre contre les Forces armées royales (FAR).
Pour nombre d’observateurs du dossier du Sahara occidental, l’arrivée de Mohamed Wali Akeik à la tête de l’armée sahraouie constitue un tournant dans ce conflit. Car sa nomination est un indice de « ce que pourrait être la stratégie militaire sahraouie dans les mois à venir ». Le Front Polisario a en effet fait part de sa désillusion lors de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2602 et a réagi en annonçant son intention d’augmenter l’intensité du conflit armé qui l’oppose au Maroc. Avec cette nomination il faut s’attendre à une montée en puissance du rythme des opérations des unités sahraouies. Le Front Polisario devant passer du pilonnage des positions ennemies, qu’il mène quotidiennement depuis la rupture du cessez-le-feu le 13 novembre 2020, à des opérations terrestres. Cette mission a été confiée à des chefs militaires qui ont fait leurs preuves au combat durant la première guerre contre le Maroc.
Par ailleurs, dans un entretien avec son homologue algérien Ramtane Lamamra, le ministre iranien des Affaires étrangères a salué la position rationnelle de l’Algérie sur le retour de la Syrie dans la Ligue arabe.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a discuté ce jeudi après-midi avec son homologue algérien Ramtane Lamamra du processus des relations bilatérales et des questions d’intérêt commun sur l’échiquier régional et international.
Se référant au vote négatif de l’Algérie pour l’adhésion du régime sioniste à l’Union africaine, le patron de la diplomatie iranienne a salué ce geste d’Alger et a ajouté : « L’Algérie a agi avec sagesse et logique, et votre action, ainsi que votre position rationnelle sur le retour de la Syrie dans la Ligue arabe sont précieuses. »
Pierre Dortiguier, politologue et Luc Michel, géopoliticien s’expriment sur le sujet.