Les préparatifs de Bagdad pour accueillir un sommet régional des pays voisins de l’Irak, avec un certain nombre de pays occidentaux concernés, ont connu un revers précoce, à la lumière du déclenchement d’un différend interne irakien sur l’invitation de la Syrie à y participer, après que des pressions occidentales ont été exercées sur Bagdad de s’abstenir de lancer cette invitation, craignant un retour victorieux de Damas dans les arènes régionales et mondiales.
Le journal libanais Al-Akhbar écrit : « L’idée du sommet, qui est censé réunir les acteurs régionaux et mondiaux les plus importants, semble trop belle pour être réaliste. »
Le Premier ministre irakien, Mustafa al-Kazemi, réparera-t-il, au cours des deux derniers mois de son gouvernement, ce qui a été gâché par les époques de guerre et de durs conflits au Moyen-Orient, qui ont laissé des inimitiés amères ?
Vu sous cet angle, le sommet qu’al-Kazemi a appelé à tenir à Bagdad le 28 août pour un certain nombre de pays voisins de l’Irak et les pays concernés dans le monde ne correspond pas beaucoup aux espoirs placés en cette initiative, d’autant plus que ce plan a connu un recul précoce en ce qui concerne l’échec de l’invitation faite à la Syrie à y participer en raison des conflits internes irakiens sur cette question, qui ont été rendus publics ces derniers jours. Il existe de nombreuses affinités entre Bagdad et Damas au sujet des dossiers sensibles, mais le Premier ministre irakien a été sous les pressions occidentales pour ne pas inviter les Syriens à cette réunion.
Mais étant donné les conflits qui ont lieu entre différents pays, comme ceux invités au sommet, même une simple rencontre est un grand développement. En effet, l’idée du sommet, en soi, est « belle » dans la mesure où la plupart des observateurs étaient terrifiés jusqu’au dernier moment par la possibilité de son annulation, de son report à une date ultérieure inconnue, de la réduction du niveau des représentations ou du boycott éventuel par certains pays.
Quant aux dossiers lourds et aux problèmes chroniques, ils sont négociés au niveau bilatéral ou tripartite. Si ces problèmes ne sont pas résolus à ces niveaux, ils ne seront pas résolus non plus lors d’un sommet qui durera seulement un ou deux jours. Néanmoins, l’événement peut être l’occasion de rencontres qui peuvent sortir la région de l’impasse et des hostilités.
Ayssar Midani, analyste franco-syrienne des questions internationales et Elie Hatem, juriste international s’expriment sur le sujet.