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Zoom Afrique du 14 août 2021

Niger: nouveau foyer de déstabilisation US ?

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La résistance anti Empire aurait poussé les troupes d'occupation à se doter d'une troisième base à Difa. Après les drones US abattus, qu'est-ce qui fait peur à US/Barkhane 

Actualité en Afrique :

  • L’Iran sympathise avec l’Algérie pour les incendies de forêt massifs ;
  • Le Kenya et l’Afrique du Sud mettent le transport aérien au cœur de l’intensification de leurs échanges commerciaux ;
  • Sénégal : projet de modernisation de l’hôpital de Ivaouane ;
  • Nigeria : Shell va enfin indemniser la communauté Ejama-Ebubu pour une marée noire de 1970 ;
  • Projet des 100 000 logements : l’Iran entend contribuer à la réalisation du programme.

Analyses de la rédaction :

1. Mali : chrétiens et musulmans unis

Au Mali, après plus de 8 ans de tentatives de déstabilisations, mais aussi après deux putschs militaires visant à affaiblir les institutions du pays, le poids de la religion n’a pas pu être affaibli.

En effet durant les 8 dernières années, la puissance néocolonialiste a tout fait afin de saper les accords de paix interethnique et les dialogues de réconciliation. On a longtemps tenté de mettre les Dogons face aux Peuls, les chrétiens face aux musulmans, bref… de mener la politique de désinformation et de mettre de l’huile sur le feu en relayant des informations accusant directement les uns comme les autres d’avoir précédé aux massacres de l’autre ethnie.

Mais cette stratégie de guerre interethnique a pris une nouvelle tournure et c’est en préparant les bases d’une guerre interreligieuse que l’axe US-OTAN tente sa dernière chance.

Cet article de RFI en est la preuve : « Vif émoi dans les rangs du Collectif des intellectuels chrétiens du Mali pour la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la paix. Ses membres ont condamné, jeudi 12 août, les récents propos tenus par le ministre malien des Affaires religieuses et du Culte, Mahamadou Koné. Selon le collectif, lors d’une rencontre publique sur la situation sociopolitique du Mali, ce dernier a qualifié le pays de “République islamique” et laissé entendre que tout projet de loi qui ne serait pas en conformité avec les principes de l’islam pourrait être rejeté ».

On tente clairement de semer une nouvelle crise sous prétexte des différends interreligieux entre musulmans et chrétiens…
Beaucoup de Maliens sont formels, les conflits interethniques ou interreligieux n’existent pas dans la région. Les ethnies vivent côte à côte depuis des millénaires, sans aucun problème.

On tente clairement de faire le remake de la RCA où on a tenté de souffler sous les braises d’un conflit entre les Selekas d’un côté, les anti-balaka de l’autre.

Mais tout ceci n’est que l’œuvre d’une propagande signée l’axe US-OTAN.

De plus, ce sont surtout les ethnies et les religieux qui montrent une certaine hostilité face à la présence massive des militaires d’occupation occidentale sur le territoire malien, qui sont les plus touchées.

 

2. Niger : nouveau foyer de déstabilisation US ?

Au Mali, c’est à travers deux coups d’État militaires, au Tchad, c’est en assassinant directement le président, et au Burkina Faso c’est en menant des attaques inhumaines et dramatiques contre les civils que l’axe US-Israël-OTAN a tenté de faire avancer ses plans et d’attribuer davantage à la déstabilisation et au démembrement de ces pays.

Au Tchad d’ailleurs, l’affaire n’est pas terminée, puisque l’axe n’a pas encore réussi à mettre au pas l’armée nationale, trop fidèle à ses valeurs et à celles de son défunt président, c’est pourquoi on saisit toute occasion possible afin de faire tomber le pays dans le chaos.

Le dernier cas concerne celui de l’ancien président tchadien Hissène Habré toujours détenu au Sénégal, depuis sa condamnation à perpétuité en 2016 pour crimes contre l’humanité notamment.

« À la demande de sa femme, trois organisations de la société civile ont signé un communiqué dans lequel elles demandent que soient revues ses conditions de détention. AfricaJom Center, la Raddho et le Forum du justiciable mettent en avant son âge et le contexte sanitaire lié à la pandémie de Covid-19 ».

La France et ses alliés jouent clairement leur dernière carte. Mais cette opération de déstabilisation ne s’arrête pas là :

« Au Niger, au vu de l’insécurité actuelle qui règne dans la région du sahel, plus particulièrement dans la zone du bassin du Lac Tchad, le gouvernement envisage l’installation d’une base aérienne dénommée “BA 501 de Diffa” pour augmenter la capacité de riposte des Forces armées nigériennes. Actuellement, le Niger compte deux bases aériennes importantes : celle de Niamey [BA 101], où est notamment installée la force française Barkhane, et celle d’Agadez [BA 201], utilisée par les forces américaines qui y ont notamment déployé des drones MQ-9 Reaper. Cela étant, et en l’état actuel des choses, on voit mal quels moyens pourront être affectés à cette future BA 501…. Dans son dernier rapport sur la Force conjointe du G5 Sahel [dont le Niger fait partie], le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, avait justement abordé ce déficit capacitaire dans le domaine aérien », lit-on sur Opex.360.

Cette information annonce clairement que les bases d’Agadez et de Niamey n’ont pu servir à grand-chose quant à la déstabilisation du pays et le déploiement des forces otaniennes et c’est en s’infiltrant dans cette nouvelle base que non seulement Barkhane, mais surtout l’US Army tentera de mener ses opérations contre les pays du Sahel, notamment le Nigeria et le Tchad, qui se trouvent sur les frontières de cette région.

Depuis que la France a aplani le terrain à un déploiement massif des forces américaines, on constate un changement de stratégie qui consiste à mener des attaques simultanées contre les pays du Sahel, dont le Niger et le Burkina Faso. Cette nouvelle base à Diffa servirait donc de base arrière pour les forces US-OTAN de mener des opérations de déstabilisation.

En fin de compte, le fait que le Niger construise sa propre base militaire aérienne est le déclenchement d’un effet domino que l’Occident n’arrive plus à arrêter. C’est pourquoi on assiste à des déploiements massifs de militaires dans le Sahel, qui reflètent la panique dans le camp occidental. Le Sahel reste une région que les Occidentaux n’arrivent pas à gérer ni à contrôler, pour la simple et bonne raison que les populations ne sont pas dupes et rejettent maintenant tout ce qui vient de l’Occident néocolonialiste, mais en plus, elles les poussent de plus en plus vers la sortie de l’Afrique.

 

3. Éthiopie : la France poussée vers la porte de sortie

Il y a deux ans, les pays occidentaux pensaient qu’en accordant le prix Nobel de la paix au Premier ministre éthiopien, ils pouvaient l’avoir dans la poche et s’infiltrer davantage dans la Corne de l’Afrique.

Les mois et les années se sont écoulés et l’axe US-OTAN s’est rendu compte qu’Abiy Ahmed n’était pas l’homme qu’il pensait qu’il était et que ses plans n’étaient pas réalisables dans ce pays de la Corne de l’Afrique.

C’est alors en déclenchant la crise de Tigré, et soutenant les rebelles que cet axe a joué sa dernière carte, mais l’intelligence du PM, l’unité du peuple et de l’armée ont fait que ce plan a également échoué. D’ailleurs lors de son dernier discours, le Premier ministre éthiopien a dénoncé l’« alliance destructrice » dévoilée cette semaine entre les rebelles de la région du Tigré, qui combattent l’armée fédérale depuis plus de neuf mois, et un groupe de l’Oromia, la plus grande région du pays.

En effet mardi, le gouvernement a appelé « tous les Éthiopiens aptes et majeurs » à rejoindre les forces armées.  

« Le gouvernement et le peuple éthiopien déploieront tous les moyens nécessaires pour empêcher le TPLF terroriste de plonger le pays dans une nouvelle instabilité », a déclaré le porte-parole du gouvernement.

Dans ce contexte, la France qui a tenté il y a quelques semaines d’ouvrir la voie à l’acheminement des armements aux rebelles de Tigré sous prétexte de la crise « humanitaire » de cette région, annonce ce 13 août la suspension de l’accord de coopération militaire signé en 2019 entre ce pays et l’Éthiopie. Mais cette décision est d’autant plus ridicule quand on sait que c’est l’Éthiopie qui a expulsé depuis plusieurs mois toutes les forces étrangères et toute ingérence visant à déstabiliser le pays !

En fait, c’est le scénario centrafricain qui se répète cette fois-ci en Éthiopie : après des années de tentatives d’infiltration dans un grand pays comme la RCA, la France a tout perdu dans ce pays suite aux décisions intelligentes du président Touadéra d’accorder l’autorisation officielle de survol du territoire centrafricain aux avions russes et de renforcer ses liens avec l’axe de l’Est. L’Élysée a ensuite annoncé dans un geste ridicule avoir gelé ses aides militaires à la RCA, alors que celle-ci n’en avait plus besoin depuis longtemps !

Le remake de la situation de la RCA pour la France : l’Éthiopie adopte ouvertement un ton anti-occidental depuis plusieurs mois.

Les victoires s’accumulent dans le camp de l’Éthiopie, et tous les Éthiopiens sont pour la paix, la stabilité et le développement de leur pays, et ils en ont marre des bâtons que l’Occident tente de mettre dans leur roue ! 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV