Actualité en Afrique :
Analyses de la rédaction :
Niger : une nouvelle base d’espionnage USA-OTAN ?
« Le Niger est désormais doté d’un camp d’entraînement pour ses forces spéciales. Inauguré mercredi matin, il se situe à Tillia, dans la région de Tahoua, dans le sud-ouest du pays, vers la frontière malienne. Financé en partie par l’ambassade allemande, ce centre s’inscrit dans la stratégie globale de montée en puissance des forces spéciales au Sahel », c’est ce qu’on lit ce 17 juillet sur RFI.
Mais pourquoi une telle base au Sahel ?
Une base que l’ambassade allemande financerait alors même que Barkhane donnait l’impression de mettre fin à sa mission d’ingérence et de production de guerre quand le président français a annoncé sous forme d’une menace la suspension de sa mission.
La présence de l’Allemagne dans ce projet veut dire le renseignement allemand et donc la capacité de ce renseignement à appuyer les réseaux terroristes en termes d’informations, à créer des cellules terroristes rampantes et donc de faire tout un travail d’espionnage dans la base mentionnée.
La résistance populaire sahélienne a vaincu les armées classiques occidentales, un Occident qui tente en ce moment par ruse à la dénaturer et à proposer une contrepartie, d’où l’activisme du système de renseignent avec l’Allemagne.
Ce n’est pas sans raison si l’Allemagne a soudain décidé de présenter ses excuses après 100 ans de déni au sujet de ses crimes en Namibie. Mais dans le texte de RFI, il y a plusieurs éléments de réponse, à savoir la raison de l’inauguration d’une force spéciale au Sahel.
Premier élément de réponse : échec cuisant du scénario du démembrement des états du Sahel en cours depuis 2013 avec son apogée au Mali où la France vient de retirer ses troupes du Nord malien.
Deuxième élément de réponse : l’émergence à travers les états du Sahel d’une force populaire asymétrique qui a réussi au côté des armées nationales à mettre au pas le projet du terrorisme sahélien, monté de toute pièce par les services secrets US/OTAN et de surcroît de jouer un rôle de complémentarité au côté du couple état-armée.
Troisième élément de réponse : dénaturer cette force populaire en essayant de s’y opposer avec les forces spéciales occidentales qui ont pour mission de recruter des forces au sein des populations sahéliennes, de les réorganiser afin de mener des attaques terroristes et tout ceci dans l’objectif de diaboliser les forces populaires auprès des populations.
La tuerie de Solhan, a été un premier pas dans le sens de ce scénario, d’où les références quasi constantes de tous les médias mainstream, à la supposée faiblesse des forces populaires pour contrer cette attaque terroriste.
RFI de continuer : « L’ennemi est mobile, le terrain difficile, les voies de communication en mauvais état... De petites unités d’élite apporteraient donc plus de résultats que les forces conventionnelles. C’est en tout cas le discours porté par la France, notamment depuis l’annonce de la fin de l’opération Barkhane au Mali, annoncée par le président Macron en juin ».
Ceci explique clairement que l’axe US/OTAN a très bien compris que les forces armées nationales et populaires sahéliennes ont réussi à faire ce que cet axe n’a pas réussi à faire pendant des années ; il change de stratégie : c’est en recrutant ces mêmes forces armées élites que Barkhane tente d’affaiblir ces forces et de les transformer en des antidotes contre les forces populaires et nationales.
Mais cet axe oublie, ou fait semblant d’avoir oublié qu’actuellement, de plus en plus de pays d’Afrique montrent leur volonté de sortir du joug du néocolonialisme afin de préserver leur souveraineté. Les populations africaines, les gouvernements, les armées nationales s’unissent de plus en plus et forment un rempart au néocolonialisme.
Burkina : Kaboré met au pas tout complot
L’attaque d’il y a quelques semaines aux alentours de la base française de Gossi, dans le centre du Mali n’est pas passée inaperçue aux yeux du gouvernement burkinabé, qui, malgré les pressions de part et d’autre a tenu sa ligne de conduite et insiste sur sa politique de soutien des forces populaires.
C’est pour cela d’ailleurs que le Burkina Faso va installer 900 caméras de vidéosurveillance dans les villes d’Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.
Dénommé Smart Burkina, ce système de vidéoprotection proposé par la Chine sera déployé par groupe de trois caméras sur 220 sites de la capitale burkinabée et à Bobo-Dioulasso. 150 kilomètres de réseau en fibre optique seront construits pour interconnecter les différents sites.
Conscient « des inquiétudes quant aux risques d’atteinte à la vie privée des citoyens à travers le système de vidéosurveillance », le Premier ministre a assuré « que ce nouveau dispositif sécuritaire a pour ultime objectif de protéger et non de surveiller, de sécuriser et non d’épier ».
Bien que dans les médias mainstream, on ne parle presque jamais de la capacité du système de renseignement des pays africains notamment sahéliens, le Burkina Faso a très bien compris le jeu occidental et leur volonté de refaire un remake du scénario des attaques terroristes au Moyen-Orient notamment en Irak ou en Syrie.
Les motos vont se faire bientôt remplacer par des pick-up un peu comme en Irak et en Syrie
Kaboré sait très bien que les forces asymétriques sont visées, cette décision de l’installation des caméras de surveillance vise alors à monter la protection dans les grandes villes burkinabées.
En effet cette décision du gouvernement burkinabé est une grande gifle contre Barkhane et cie. Une Barkhane qui, depuis des années tentait d’entraver le processus de sécurisation des zones stratégiques par son soutien aux terroristes interposés, par l’affaiblissement de l’armée en lui fournissant des matériaux dégradés et enfin en fournissant du renseignement aux services secrets occidentaux.
L’axe US-OTAN- Israël devrait comprendre tôt ou tard qu’il est temps qu’il se retire du Sahel non pas pour laisser la place aux Américains ou aux Israéliens, mais tout bonnement aux gouvernements et armées nationales sahéliennes.
Nigeria : nouvelle cible de l’axe US-OTAN ?
Des hommes armés ont abattu un haut gradé de l’armée du Nigeria, le général Ahmed Hassan. Selon les informations, l’attaque a eu lieu le long de la route Lokoja-Abuja.
D’un autre côté, des images ont été publiées de plusieurs attaques récentes qui ont visé les forces gouvernementales et les civils dans différentes régions du Nigeria.
Que se passe-t-il au Nigeria ? Luc Michel, géopoliticien, nous en dit plus.