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Echo Afrique du 24 mai 2021

La révolte minière en Afrique ?

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1-Le Bénin lance les travaux de construction de sa section du pipeline Niger-Bénin

La construction du pipeline Niger-Bénin a été retardée pendant plusieurs mois en raison de l’apparition de la pandémie du coronavirus, mais désormais le train est en marche pour réaliser ce projet de grande envergure.

Le 20 mai, le ministère béninois des Mines en partenariat avec la société West African Oil Pipeline Benin Company (Wapco Benin) a annoncé le lancement officiel des travaux de construction des 684 km côté béninois du pipeline Niger-Bénin, dans la commune de Sèmè-Kpodji. L’installation vise l’exportation du pétrole brut du Niger vers le terminal du port de Sèmè, au Bénin.

La construction du conduit sera achevée en 2023 et va inclure une station terminale à Sèmè-Kpodji, deux stations de pompage à Gogounou et Tchatchou ainsi qu’un terminal d’exportation en haute mer.

Ce projet qui va permettre au Bénin de devenir un acteur du secteur pétrolier sans produire une goutte d’huile, aura une longueur totale d’environ 2 000 km. L’infrastructure traversera les départements de l’Ouémé, du Plateau, des Collines, du Borgou, de l’Alibori, et 17 communes dont Sèmè-Kpodji pour un coût estimé à 608 milliards FCFA.

Il faut savoir que la mise en œuvre effective de ce projet contribuera à améliorer davantage les recettes fiscales de l’Etat béninois avec des frais de transit annuels d’environ 25 millions d’euros. Rappelons qu’en mars dernier, le gouvernement béninois avait lancé une plateforme web de recrutement de plus de 2 000 travailleurs pour exécuter lesdits travaux.

(Avec Agence Ecofin)

2- Sierra Leone : le président Maada Bio annonce la révision du code minier

ِDes diamants de sang, on en connait la triste expression; Wikipedia dit qu'ils sont issus du continent africain, et qui alimentent les nombreuses guerres livrées par "des rebelles aux gouvernements" :  Extraits de mines localisées dans des zones où la guerre fait rage, ces diamants sont vendus en toute illégalité et en toute clandestinité, afin de fournir en armes et en munitions les groupes armés qui les exploitent.". Cette même source se plait ensuite à citer une liste des pays "affectées" par ce phénomène " africain" au nombre desquels figurent  Angola , Liberia et Sierra Leone, Côte d'Ivoire, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Zimbabwe. Cela ressemble à peu près à cet autre terme "Orpaillage clandestin" qu refait si largement surface dans les médias mainsteraim. mais qui est derrière ce commerce illégale? Est-ce réellement les rebelles africains? A vrai dire ce commerce illégal de diamant ne pourrait en toute logique qu'être nourri par les parties qui tirent le maximum de profit des ressources minières africaines et qui se sentent royalement offensées à chaque fois qu'un Etat africain décide d'amender son code minier, code minier qui sont souvent un héritage du colonialisme et auxquels les multinationales occidentales se tiennent comme aux prunelles de leurs yeux; En RDC, pays aux milles et une mines, c'est un code minier revisité par l'ex président Kabila qui lui a été fatal. Or ce mouvement de réappropriation des richesses africaines via un changement des codes miniers fait émule, au grand dam des occidentaux. 

Depuis son élection en 2018, le président Julius Maada Bio fustige l’insuffisance des revenus versés par les compagnies minières à l’Etat. Dans sa volonté de développer davantage le secteur, le dirigeant a donc décidé de revoir les règles du jeu.

En Sierra Leone, le président Julius Maada Bio (photo) veut modifier le code minier en vigueur depuis 2009. Il a fait part de ses intentions aux députés réunis en plénière le 18 mai, à l’occasion de l’ouverture officielle de la 4e session du Parlement.

« Notre stratégie de développement pour le secteur comprend la révision de la Loi sur les Mines et les Minéraux afin de garantir une gouvernance et une transparence efficaces dans le secteur », a déclaré, dans son discours, le chef de l’Etat qui veut aussi accroître la participation locale dans le secteur minier.

Ce n’est pas la première fois que le président Maada Bio évoque les insuffisances de la réglementation minière actuelle, accusant même les compagnies minières de ne pas contribuer suffisamment à l’économie nationale. Cela a conduit le gouvernement à retirer plusieurs permis miniers en 2019, dont celui de SL Mining, filiale de l’américain Gerald Group. Le différend né de cette décision a été résolu, il y a seulement quelques jours.

Pour rappel, le sous-sol de la Sierra Leone regorge de richesses comme le diamant, le rutile, l’or ou encore le minerai de fer. Selon l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), le secteur minier n’a pourtant contribué qu’à hauteur de 2,7 % au PIB sierra-léonais en 2016.

(Avec Agence Ecofin)

3- Le bras de fer Côte d'Ivoire/Ghana vs. les multinationales sur le prix du cacao s'accélère

Visiblement, on s’inquiète en Afrique de l’Ouest de l’arrivée dans quelques mois -début octobre- de la prochaine campagne cacaoyère 2021/22 et, notamment, de devoir fixer le prix garanti au planteur. Ce prix est fixé par un calcul sur les ventes anticipées de cacao et donc leur prix.

Ainsi, les discussions continuent d’aller bon train entre les autorités ivoiriennes et ghanéennes d’une part, et l’industrie du cacao et du chocolat d’autre part, afin que le cacao soit payé plus cher, rapporte Reuters. Ceci dit, le patron du Conseil du café-cacao (CCC) de Côte d’Ivoire, Yves Kone, reconnait que la marge de manœuvre des pays producteurs dans ces négociations est faible car les entreprises mettent en avant la baisse de la demande mondiale liée à la Covid-19.

Le point d’achoppement demeure le même : les entreprises rechignent à payer le différentiel de revenu décent (DRD ou LID en anglais) instauré le 1er octobre 2020 sur les exportations de Côte d’Ivoire et du Ghana et la prime qualité habituelle liée aux cacaos de différentes origines vendues sur le marché international. Ainsi, de façon traditionnelle, un acheteur de cacao achète sur le marché à terme de Londres sa tonne de cacao au cours du marché du jour + la prime qui diffère si c’est un cacao du Ghana, de Côte d’Ivoire, du Cameroun, etc.

Ne voulant guère toucher au DRD car intimement lié aux revenus du cacaoculteurs, les négociations portent depuis plusieurs semaines voire plusieurs mois sur  cette prime qualité de marché, sans compter les ristournes ($ 350 la tonne en février) que le gouvernement ivoirien notamment, a accordé aux entreprises, annulant en grande partie l’impact du DRD (lire nos informations : La Côte d'Ivoire, calculette en main, pour dédommager du DRD les exportateurs et La Côte d'Ivoire rembourse € 30 millions aux exportateurs du cacao pour le tort causé par le LID).

« Parce qu’ils ne peuvent pas s’attaquer au DRD, ils préfèrent s’attaquer aux différentiels pays, ce qui revient à exactement la même chose. Nous leur avons demander d’arrêter », a expliqué le patron du CCC.

Son objectif : que les entreprises payent un différentiel de $ 140 la tonne ce qui permettrait de verser « un bon prix » aux cacaoculteurs sur la campagne 2021/22. Actuellement, les contrats d’exportation sont négociés avec une décote de $ 140.

Selon le dernier rapport mensuel de marché de l’Organisation internationale du cacao (ICCO) qui date du mois de mars, depuis août 2020, les différentiels d’origine baissent tant sur les marchés européens que des Etats-Unis, avec l’amorce d’une reprise ou d’une moindre baisse à partir de février 2021. Ainsi, sur ces marchés européens, le différentiel d’origine pour les fèves du Ghana a baissé de 27% entre octobre 2020 et mars 2021, à $ 488, tandis qu’elle chutait encore plus pour les fèves de Côte d‘Ivoire, de l’ordre de 44% sur la même période pour se situer à $ 295 en mars. Le plongeon a été de 59% pour les fèves du Nigeria, à $ 161 en mars. En revanche, sur la même période, le différentiel pour les fèves d’Equateur n’a fait que glisser, passant de $ 472 à $ 415.

La baisse a été moins importante sur le marché nord-américain, de l’ordre de près de -8% pour le différentiel du Ghana, de $ 614 en octobre à $ 566 en mars, mais tout de même de -17% pour la Côte d’Ivoire qui est passé de $ 481 à $ 398 ; le différentiel du Nigeria a baissé de 15% à $ 348 la tonne. A noter que la baisse a été plus importante encore pour l’Equateur, de l’ordre de -19% à $ 187.

Au-delà de ces négociations, la Côte d’Ivoire entend contenir sa production à 2 millions de tonnes (Mt) afin de maintenir les cours ; actuellement la production oscille entre 2,15-2,2 Mt. Cette réduction de la production devrait se faire quasi naturellement avec l’interdiction de produire du cacao dans les forêts protégées, une interdiction déjà en cours mais qui n’a pas encore produit tous ses effets.

D’autre part, le CCC poursuit l’idée d’exporter directement des fèves et des produits semi-finis du cacao au cours des deux prochaines années, se rapprochant ainsi du modèle ghanéen et ce qui lui permettrait de réduire l’influence qu’exercent els multinationales sur cette filière, précise encore Yves Kone.

(Avec Commod Africa)

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SOURCE: FRENCH PRESS TV