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Echo Afrique, 9 avril 2021

Cameroun: le piège électrique!

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Au Cameroun ce n'est pas uniquement la pseudo-crise anglophone qui sert à faire chanter un État rétif à toute forme d'hégémonie. Tout ce qui a partie liée avec le transport et qui pourrait de près ou de loin avoir un rapport avec des mégas projets géostratégiques sert de moyen de pression a ces soi-disant investisseurs consortiumistes néolibéraux occidentaux.

 

Analyses de la rédaction :

1- Pourquoi l'Afrique n'est pas électrifiée ?

Au Cameroun ce n'est pas uniquement la pseudo-crise anglophone qui sert à faire chanter un État rétif à toute forme d'hégémonie. Tout ce qui a partie liée avec le transport et qui pourrait de près ou de loin avoir un rapport avec des mégas projets géostratégiques sert de moyen de pression à ces soi-disant investisseurs consortiumiste néolibéraux occidentaux. 

Voici ce que nous en dit la presse: 

Le gouvernement du Cameroun risque de payer des pénalités financières au consortium qui construit actuellement le barrage de Nachtigal. La fin des travaux de cette infrastructure est prévue pour 2023.

« L’État a déjà anticipé les besoins futurs en énergie électrique à travers la construction de nouveaux ouvrages de production d’électricité, à l’instar du projet Nachtigal d’une puissance installée de 420 MW, dont les travaux sont en cours d’exécution pour un début de la production en mars 2023 », a fait savoir le ministre Gaston Eloundou en charge de l’Eau et de l’Énergie, lors d’une récente conférence de presse.

À cette date-là, le Cameroun devra être capable d'honorer son engagement à racheter l'énergie qui y sera produite, afin de soutenir le modèle économique des investisseurs. Or, pour ne pas acheter cette production électrique à perte, il avait été prévu que la rénovation et le renforcement du réseau de transport d'électricité soient achevés, que le réseau électrique sud soit connecté au réseau nord et même à celui de l'est. Il était aussi prévu que l'extension du réseau dans le septentrion du pays soit portée jusqu'au Tchad qui souhaite devenir importateur de l'énergie électrique camerounaise. 
Et l'info d'ajouter: « Mais des indicateurs montrent que ces préconditions ne seront pas réalisées à temps.  Un projet relatif et doté d'un budget de 375 millions $ depuis 2017, peine à avancer. »

Selon un rapport sur l’avancement des travaux publié le 1er avril 2021, « seulement 19,15 millions $ avaient été décaissés au 15 mars dernier, soit seulement 5,9% du montant global disponible ». Et si on demande pourquoi c’est le Cameroun qui sera reproché pour ce retard, et accusé de tous les maux  et de corruption. Est-ce le cas? 
En février 2015, les bailleurs de fonds partenaires ont approuvé un marché de 48 millions d’euros visant la construction d’une ligne de transport entre la zone de production d’Edéa et la ville de Yaoundé. Mais on apprend aussi que depuis le début du projet, 83,2 millions de dollars de contrat ont été passés et seulement 11,4 millions ont été effectivement décaissés. C'est évidemment en fonction du suivisme de l’État camerounais qui a tendance trop souvent de dire non aux Occidentaux.  
L'info ajoute : «  Le gouvernement évoque aujourd'hui la situation de la Covid-19 et son impact sur la chaîne d'approvisionnement international des biens et des services. Mais avant 2020, très peu de choses avaient évolué. » « Dans l'ensemble, les progrès de la mise en œuvre ont été lents, notamment en raison du processus de passation des marchés prolongé pour les équipements clés et des retards dans la préparation et la finalisation des plans de réinstallation pour l'indemnisation des personnes affectées par le projet. »

Cela veut dire que les entreprises d'investissement abusent des contrats, ne les remplissent pas à temps tout en faisant payer aux Africains des indemnités pour les soi-disant projets de développement en Afrique, si largement prônés pour avoir le beurre et l'argent du beurre...  Alors pourquoi l'électricité est toujours un problème en Afrique? Y trouverez-vous une réponse ?

 

2- Le Cameroun risque des pénalités financières sur le barrage en construction de Nachtigal

Alors où  va toute cette électricité produite en Afrique réputée d'avoir les plus grands lacs, rivières et fleuves du monde ? Voici l’une des réponses possibles : « Pour tirer parti le meilleur parti de leurs ressources minières, tout le monde s’accorde sur le fait que les pays africains doivent penser à développer une industrie de transformation locale des minerais. En effet, sur l’ensemble de la chaîne de valeur du secteur, la production des opérations minières, principale source de revenus du continent, rapporte trop peu en comparaison aux autres parties. Si certains pays ont décidé de se jeter à l’eau en essayant de forcer la main aux compagnies minières étrangères occidentales, disons, ces mêmes entreprises font en sorte que les matières premières ne puissent se transformer sur le sol africain. Comment ? En rendant le coût énergétique des fonderies et des raffineries trop élevé. 

Les problèmes de déficit énergétique chronique sont maintenus en Afrique de plusieurs façons : insuffisante capacité de production, faible connectivité, manque de fiabilité et coûts élevés, et tout ceci malgré un potentiel énergétique énorme (hydroélectricité, gaz, charbon, énergies renouvelables). Au fait, sous prétexte que le secteur minier est très énergivore toute électricité du continent est détournée par les compagnies minières pour extraire les minerais. Et on ne cesse de leur répéter : « Les pays africains ne peuvent mettre en œuvre des politiques durables de transformation locale de minerai sans enlever de leurs pieds la grosse épine que constitue le déficit d’énergie. »

Il est clair qu’installer sur le sol africain des usines de transformation des produits extraits du sous-sol permettrait de décupler les recettes extraites des richesses minières. Or, la question de l’accès à l’électricité doit être d’abord résolue. Mais arrêtons de prendre les Africaines pour des gens simples. Depuis des décennies les colonisateurs détournent d'infinies richesses en sous-sol de l'Afrique tout en lui grignotant son électricité..., de quoi ils ont peur ? D'une Afrique qui brise ce cercle vicieux et qui produit ses propres minerais avec sa propre électricité. 

 

3- RDC : interdiction de tout retrait de 10 000 USD en espèces

Première conséquence économique des accords signés avec les États-Unis ? 

En RD Congo, les banques ont rappelé ce jeudi dans un communiqué que le retrait de 10 000 USD ou plus au guichet d’une banque ou au distributeur automatique des billets (DAB) est interdit dans le pays, dans le cadre de la lutte contre le blanchiment des capitaux et du financement du terrorisme.

« L’Association congolaise des Banques (ACB), se conformant à la loi n°04/016 du 19 juillet 2004 portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme ainsi que l’Instruction n°15 relative aux normes prudentielles en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et financement du terrorisme et l’Instruction 15 bis, modification n°3 du 11 septembre 2020 de la Banque centrale du Congo relative au respect du seuil maximal de USD 10 000 - ou de son équivalent en espèce ou par titre au porteur dans le cadre de la prévention du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme du fait des zones d’ombres concernant la périodicité, la fréquence et le format, rappelle au public l’interdiction de retirer toute somme égale ou supérieure à USD 10 000 - ou de son équivalent de paiement en espèce ou par titre porteur dans les zones desservies par les institutions financières », précise l’ACB dans un communiqué.

Cette instruction ne pouvant souffrir d’aucune entrave, « la dérogation pour paiement en espèce ne concerne que les zones non desservies par un établissement de crédit, une institution de microfinance, un agent bancaire ou un équipement mis en place par ces institutions, telles que les Distributeurs automatiques des billets (DAB) ou les Guichets automatiques des billets (GAB) », souligne l’association. Elle insiste sur le fait que « cette notion n’implique pas la séparation des deux zones ».

À cet effet, « toutes ces dispositions réglementaires s’appliquent à toutes les personnes physiques, personnes morales, entreprises de l’État, institutions gouvernementales, des provinces et des entités territoriales décentralisées sans aucune exception », dit-elle.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV