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Même à Aden, Riyad n'a plus aucune assise : la spectaculaire attaque contre l'aéroport du port stratégique du sud du Yémen qui donne accès au détroit de Bab el-Mandeb et que contrôle militairement et sécuritairement le pantin des Émirats et chef du conseil sudiste le dénommé Ben Brik, vient de prouver que Riyad et Abou Dhabi, MBS-MBZ ne peuvent pas s'entendre.
Sauf que l'impératif de l'axe US-Israël l'exige pour l'heure et que les deux hommes liges golfiens ne sont rien pour oser s'opposer au diktat de l'Empire. Au fait l'attaque aurait visé, à l'aéroport international d'Aden, les ministres pro Riyad fraîchement tirés du chapeau de Ben Salmane et elle se serait prolongée encore le soir quand ces mêmes ministres au nombre desquels ne figure curieusement pas le ministre de la Défense se sont retrouvés en pleine réunion au palais présidentiel. Mais il semblerait qu' à travers eux, la cible aura été l'entité sioniste.
Le mercredi 30 décembre s'est effondré à Aden, l'un des piliers de l'accord dit d'Abraham que le duo finissant Trump-Pompeo tente de sauver des eaux troubles post-présidentielle US, pilier qui consiste à provoquer la scission du Yémen en deux entités Nord/Sud via un déplacement de la capitale Sanaa à Aden, avec en perspective la transformation des ports stratégiques d'Aden et de Mocha et de Socotra en un méga complexe navale israélo-américain, non loin du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, du golfe d'Aden, de la mer Rouge et évidemment de l'océan Indien.
Aucune revendication ni réclamation n'est venue de Sanaa, Bukhaiti, membre du conseil politique d'Ansarallah ayant au contraire rejeté les allégations indirectes de Riyad et les insinuations de ses mercenaires.
Ceci étant, le coup semble avoir été fatal, le président-Pantin Hadi ayant déjà quitté Aden et ses ministres ayant promis ne plus rester que pour quatre semaines, histoire de ne pas perdre la face. Évidemment le nervi des Émirats Ben brick et gouverneur d'Aden se réjouit d'avoir à se débarrasser d'un gouvernement dont seuls cinq portefeuilles sur 24 lui revenaient à lui et à ses clans, n'empêche que c'est une joie bien inquiète.
En juin 2020, Israël Hayom se félicitait qu'un "gouvernement pro-Israël venait de voir le jour à huis clos au sud du Yémen", un gouvernement dont la tête (Ben Brik) n'hésiterait pas de s'inspirer de l'exemple des Sud-Soudanais d'ici quelque temps". Mais depuis le 30 décembre, ce pari s'avère bien hasardeux.
Certains observateurs y voient une claire allusion aux surprises que cacheraient les fonds marins du détroit stratégique de Bab el-Mandeb, lesquels ne permettront jamais aux USA et à Israël et à leurs acolytes de les occuper. Déjà les eaux territoriales saoudiennes ne sont plus sûres, celles du Yémen ne le seront pas non plus pour Tel-Aviv.
Luc Michel, géopoliticien et Philippe Hugon, reporter de guerre, s'expriment sur le sujet.