Les analyses de la rédaction :
– Alors que les médias dominants parlent désormais des « manifestations massives à Alger contre la tenue de la présidentielle », les publications et les Think Tank US, connus pour leurs rôles centraux dans la politique étrangère américaine font montre d’un regain d’activité et d’intérêt pour l’Algérie et pas de n’importe quelle manière. Il en va ainsi de Foreign Policy, magazine du théoricien du choc des civilisations Huntington qui estime très curieusement que le président de l’Algérie « ne préside pas réellement le pays », mais qu’il fait plutôt comme « un gérant d’hôtel la nuit ».
« Sur le papier, être président de l’Algérie est une opportunité d’emploi comme peu d’autres. Vous dirigez l’un des plus grands pays d’Afrique. Vous profiterez probablement d’une longue carrière, aidé par l’une des plus grandes réserves d’hydrocarbures du continent pour vous aider à gérer votre budget. En raison du système trop centralisé du pays, vous aurez la possibilité de nommer tout le monde, des ministres aux juges, en passant par plusieurs directeurs d’entreprises et d’autres institutions. De plus, ce qui est inhabituel pour une époque obsédée de jeunesse, la seule discrimination d’âge que vous subirez dans le processus de sélection sera la tendance à favoriser les septuagénaires et plus. Le poste est actuellement vacant et, au grand dam des Algériens eux-mêmes, les candidatures ont été rouvertes », explique Foreign Policy dans un article consacré à la crise politique qui dure en Algérie depuis des mois.
Qu’insinue le texte ? Le mal supposé qu’est « le système centralisé du pouvoir », ce qui veut dire que les États Unis s’en prendront désormais à la notion même d’État en Algérie quitte à en provoquer d’abord la décentralisation ensuite l’implosion. Il y a évidemment cette envie folle, cette insatiable convoitise des richesses pétro gazières algériennes qui constituent, le pétrole schiste aidant à la fois une menace et une opportunité par les Américains. L’entreprise du bousillage de l’État dans lequel est tombée malgré elle, la puissante armée algérienne ne saurait aboutir sans que la jeunesse, déviée par les médias y participe plus activement. D’où ce mépris et haine suggérée du texte contre la « vieille génération » qui malgré tout représente des valeurs comme l’indépendance, la révolution anticolonialiste entre autre. En comparant la présidence algérienne à un poste de gérance d’hôtel, les États Unis d’Amérique dont l’ambassade prêche sans cesse l’amitié avec Algérie et Algériens laissent révéler le fond de sa pensée qui est formulée un peu plus loin ainsi : « Sur le papier, l’Algérie est gouvernée par un régime présidentiel. Mais depuis son accession à l’indépendance de la France en 1962, le pays est géré dans l’ombre par un bric-à-brac de chefs des armées, d’officiers des services secrets et de vieux politiciens …. L’élection d’un nouveau président dans le cadre du système de gouvernance en vigueur ne ferait que donner un autre visage au régime en place, maintenant ainsi le contrôle des forces armées sur le pays. Au lieu de cela, de nombreux Algériens continuent d’exiger dans la rue un remodelage de l’ensemble du système de gouvernement » … Tout est dit : l’Amérique veut une Algérie d’abord fédérale ensuite démembrée et elle fera tout pour y arriver.
– C'est tout de même extraordinaire autant de mauvaise foi alors qu'en France la manifestation des Gilet Jaune fêtera bientôt sa première année et ce, au milieu du silence de mort des syndicats français, ces mêmes collectifs en quoi les travailleurs français ne voient qu'un obstacle dressé contre la restitution de leurs droits, se mobilise pour la libération de Louisa Hanoune, secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) en Algérie. Non pas que la prolongation de la détention de Mme Hanoun soit défendable mais le fait que la CGT et Force ouvrière larguent complétement les travailleurs français et les français tout court qui se démènent par millions pour boucler leur fin de mois pour s'intéresser au sort de MMe Hanoun est tout simplement paradoxal. Une internaute algérienne qui suit régulièrement le zoom Maghreb en commentant l'ACTE 47 des gilets jaunes organisé 5 octobre à Paris et à Toulouse, nous a lissé ce commentaire :
"Où est Mathilde Panot qui s’est déplacée vers l’Algérie , Mélenchon et les syndicats français qui se mobilisent et multiplient les appel pour les manif algériennes , où il y a 0 blessé , 0 arrestation en dehors de l'oligarchie mouillée dans des affaires économiques. Ils sont où pour briser le tabou sur la situation chez eux en France, plus de 500 manifestants en prison, plus de 300 éborgnés par la police, et autant qui ont les mains arrachées, des policiers qui tabassent les femmes, les enfants, et même les handicapés…" Tout est dit dans ce commentaire.
Tunisie
– Peu visible médiatiquement depuis qu'il est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle tunisienne le 15 septembre dernier, le candidat indépendant Kaïs Saïed (18,4% des suffrages) a décidé samedi de ne pas battre campagne pour le second tour prévu le 13 octobre.
–On s’y attendait : en dépit de multiples concessions faites par le souverain marocain au camp US/Atlantiste et alors que l’Algérie voisine n’a toujours pas connu un retour au calme la presse mainstream revient à la charge et évoque le Hirak de rif.
Cette presse écrit : « Alors qu’aucune éclaircie humanitaire ne semble poindre à travers les barreaux de la prison de Fès, Nasser Zefzafi, le leader embastillé du mouvement contestataire Hirak, s’est à nouveau adressé aux Rifains dans une longue lettre, où le mot « capitulation » est banni de son vocabulaire » …
À l’approche de la marche du 26 octobre, à Rabat, organisée en mémoire du défunt Mohcine Fikri, un marchand de poissons qui connut une fin tragique il y aura trois ans de cela – il fut broyé par une benne à ordures après s’être opposé à la saisie de sa marchandise – l’insurgé du Rif lance un vibrant appel à tous les « Rifains et Rifaines libres » pour faire de la commémoration de ce triste anniversaire un moment fort et mémorable. » fin de citation.
Et bien comme toujours ce sont les réseaux sociaux qui colportent la nouvelle et qui provoquent la première étincelle. L’article poursuit : « Dans sa missive publiée par son père sur la page Facebook de l’Association Tafra pour la solidarité et la fidélité, Nasser Zefzafi tente d’insuffler de sa force et de sa capacité de résilience à ses concitoyens, en les exhortant à ne pas succomber au « désespoir », à « s’armer de patience », tout en mesurant combien « est longue et difficile la voie » conduisant à « la liberté ».
« Notre peuple passe par des moments difficiles, mais nous pourrons les surmonter si nous laissons de côté tout ce qui mène à la division et la discorde. Et sachez que la victoire de nos ancêtres sur le colonialisme était d’abord la conséquence de la mise en sourdine des conflits tribaux. Vous devez resserrer les rangs, parce que l’intérêt du Rif est au-dessus de toutes les considérations », a écrit le plus célèbre prisonnier politique du royaume de l’Atlas. »
Pour l’observateur qui suit les évolutions en Afrique du nord la grande question est celle-ci : quel péché a commis Abdellah du Maroc ? n’est-ce pas qu’il y quelques jours Les États-Unis saluent la vision du Roi en matière de pluralisme religieux et relèvent le travail « exceptionnel et exemplaire » mené par le Maroc pour la préservation des sites juifs à travers le Royaume sur fond de ce colossal achat d’armes de Rabat aux Américains qui totalise quelque 1 milliard de dollars ? Et bien la réponse est claire : aussi servile que soit un allié, il n’est qu’une simple case dans le puzzle US. L’instabilité en Afrique du nord étant la principale stratégie US, le Maroc ne restera pas à l’abri des tentatives de déstabilisation américaines.
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