Dans ce numéro de Zoom Afrique :
L’actualité en Afrique :
Électricité : la Côte d’Ivoire fournit ses voisins ;
Massacre de Sobane au Mali : deuil national de trois jours et premières sanctions ;
Cameroun-Nigeria : la route du business.
Les analyses de la rédaction :
Mali : Barkhane prise de panique
Après plus de six ans de jeu de cache-cache destiné à dissimuler les vrais criminels qui, au nom de la lutte contre le terrorisme, occupent le territoire malien, en pillent les richesses et y sèment la guerre interethnique et interreligieuse quitte à démembrer le pays, les masques tombent. La force d’occupation française a ouvert le feu sur les civils maliens... Désormais, l’occupant est entré dans la phase de la confrontation, mais il a peur. Voici un article de Libération qui prouve cette crainte.
Dans le nord du Mali, l’accrochage qui a coûté la vie samedi à trois civils dans un véhicule qui refusait de répondre aux tirs de sommation des forces françaises de Barkhane, intervient dans un contexte difficile. Loin de se résorber, l’insécurité s’accroît dans le pays et place la France dans une position délicate.
Ce n’est, en apparence, qu’un épisode malheureux dans une guerre interminable. Celle qui oppose depuis six ans les forces françaises aux groupes armés dans l’immensité du désert malien.
Samedi vers 18 heures, à une trentaine de kilomètres à l’ouest de Tombouctou, dans le nord du Mali, une colonne des forces françaises Barkhane a détruit un pick-up jugé suspect, après plusieurs tirs de sommation. À l’intérieur du véhicule, les trois passagers n’ont pas survécu à l’explosion, « non intentionnelle », et due à « une importante quantité de carburant », selon le communiqué publié mercredi par l’état-major des armées à Paris.
Dès dimanche, le chef de la communauté touareg locale, Mohamed Ali Ag Mattahel, a posté une vidéo dans laquelle il s’adresse directement « au président de la France et au secrétaire général de l’ONU, pour que lumière soit faite ». Filmé à quelques mètres du véhicule calciné, le chef de la communauté Kel Razzaf, dénonce « un acte odieux », évoque même « un crime de guerre », avant de réclamer justice. Vêtu d’une gandoura bleu ciel, le visage dissimulé par un chèche et des lunettes, sa colère est palpable. « La communauté est très choquée, meurtrie », confirme Muthtah Ag Inorene, le directeur de l’école située à une vingtaine de kilomètres du site où s’est produit l’accrochage. Joint par téléphone jeudi, il confirme que des tirs ont bien été entendus jusqu’au campement voisin.
Mais sur place, c’est une forme d’incompréhension qui semble dominer. Les trois passagers du véhicule appartenaient à la même famille, au même campement : Ahmad Ag Assadek était éleveur et transporteur. L’un de ses neveux âgé de 18 ou 19 ans lui servait de chauffeur. Un jeune cousin de douze ans se trouvait également dans la voiture.
« C’était un gamin qui servait souvent d’apprenti au propriétaire du véhicule, il aimait bien l’emmener avec lui », précise le directeur de l’école. Lequel insiste : « Ce ne sont pas des jihadistes ! Le propriétaire était un notable bien connu, qui faisait vivre son campement. Il laisse une veuve et huit enfants. »
Ghana : les USA ont menti pendant 10 ans aux Ghanéens !
À l’heure du prêche du séparatisme au Ghana, une nouvelle bien étrange fait la une des médias. Les USA ont menti pendant 10 ans aux Ghanéens !
Les États-Unis, première puissance mondiale, ont laissé prospérer une fausse ambassade américaine au Ghana pendant dix ans.
C’est le département d’État américain qui a révélé le pot aux roses. Une fausse ambassade américaine a fonctionné au Ghana pendant dix ans sans que personne apparemment ne s’en inquiète au sein des services américains. Il a fallu une dénonciation d’un particulier pour que la machine diplomatique américaine se mobilise enfin.
Le bâtiment était situé dans une simple maison à un étage, rose et délabrée, d’un quartier populaire d’Accra, la capitale ghanéenne. Un drapeau américain bien visible était planté à l’entrée. Les bureaux fréquentés par des Africains des pays voisins étaient ouverts trois fois par semaine. Des visas apparemment authentiques étaient délivrés, mais aussi des permis de conduire et des diplômes d’universités américaines dont on peut avoir besoin outre-Atlantique.
Soit 6 000 dollars par document, ce qui fait au total un superbe pactole. Les « clients » de cette vraie fausse ambassade, dont on ignore le nombre, se voyaient mettre à disposition des voitures avec chauffeurs et de confortables chambres d’hôtel.
Durant l’enquête, une fausse ambassade des Pays-Bas au Ghana a été découverte qui fournissait également de vrais-faux papiers à destination de l’Europe.
Tshisekedi au Burundi : le grand enjeu d’une première rencontre avec Nkurunziza
Si le menu des discussions n’est pas encore connu, cette première entrevue devrait vraisemblablement aider Félix Tshisekedi et Pierre Nkurunziza à renforcer la normalisation des relations entre leurs pays.
C’est le vendredi 14 juin que le président de RDC devrait atterrir à l’aéroport international de Bujumbura, ainsi que l’annoncent des médias burundais et congolais. Félix Tshisekedi sera accueilli par son homologue burundais Pierre Nkurunziza.
Cette entrevue va intervenir quelque deux semaines après la réunion des chefs des services de renseignements qui s’est tenue à Kinshasa. Censées réunir les agents des renseignements des quatre États de la région des Grands Lacs africains afin d’élaborer « une action régionale coordonnée et concertée » contre des groupes armés actifs à l’est de la RDC, ces retrouvailles avaient été marquées par l’ostensible absence des Burundais.
Un détail certes. Mais il en dit long sur l’état des relations qui existent entre le Burundi et les pays voisins, dont la RDC et le Rwanda. C’est surtout entre Kigali et Kampala qu’il y a de l’eau dans le gaz. « Le Rwanda est le principal facteur de déstabilisation de mon pays et par conséquent, je ne le considère plus comme un pays partenaire, mais comme un ennemi », dénonçait en décembre dernier, Pierre Nkurunziza.
Si des spécialistes n’ont pas encore établi une quelconque relation de cause à effet, le boycott de la réunion de Kinshasa par les Burundais est quasiment une sorte de mécontentement du rapprochement entre Kigali et Kampala. Surtout que Tshisekedi qui, ayant déjà visité tous les pays des Grands Lacs dont le Rwanda, n’a jamais rencontré Pierre Nkurunzinza.
Du coup, à Bujumbura, on semble s’appuyer sur le principe selon lequel l’ami de mon ennemi peut être mon ennemi. « Paul Kagame est partout, Tshisekedi le fait applaudir dans un stade à Kinshasa, sa propre femme paradait encore ce week-end à Kigali », indiquait récemment une source proche de la présidence burundaise citée par RFI.
Déterminé à « mettre fin » aux violences dans l’est de son pays, Félix Tshisekedi sait mieux que quiconque que la réussite de cette ambitieuse entreprise dépend en grande partie d’une implication conjointe de tous les pays voisins, dont le Burundi.
Et il faudra aplanir tous les différends avec Bujumbura pour que le projet soit un début de solution à tous les malheurs enregistrés dans les Grands Lacs depuis des lustres.
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