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Mea-culpa d'Israël: échec de stratégie de sécurité nationale face à l'Iran

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Un soldat israélien dans les hauteurs occupés du Golan, mai 2018/AFP

Israël est-il capable de déclencher une guerre contre ses ennemis déclarés et de la gagner ? Depuis que la presse israélienne évoque l’idée d’une possible confrontation Israël/Résistance, les voix se multiplient au sein de l’armée israélienne pour mettre en garde contre une guerre qu’Israël pourrait déclencher, mais ne pourrait pas finir. Pour le brigadier général Udi Dekel, Israël se heurte de plein fouet à deux obstacles de taille : le conflit avec les Palestiniens et la présence grandissante de l’Iran sur « sa frontière » et ces deux obstacles sont loin de pouvoir lui faciliter la tâche en cas de confrontation.

Le brigadier général Udi Dekel, directeur général de l’INSS (Institut des études de sécurité nationale d’Israël), propose des évaluations de la situation de sécurité d’Israël au début de 2019 dans le cadre d’un article publié le 28 février par Jerusalem Post.

Faisant référence aux 12 points importants évoqués lors de la 12e conférence internationale annuelle de l’INSS, le directeur de l’institut écrit  :

« À l’exception des efforts de Tel-Aviv d’empêcher l’Iran de consolider son pouvoir et son influence en Syrie et d’acheminer des armes au Hezbollah - Israël a choisi de maintenir le statu quo plutôt que d’adopter une approche proactive qui contribuerait à la réalisation de ses objectifs stratégiques. Ces réflexions, liées aux réalités locales, régionales et internationales affectant la sécurité d’Israël, ont été parmi les principales réflexions discutées lors de la 12e conférence internationale annuelle de l’Institut des études de sécurité nationale (INSS) qui s’est tenue les 28 et 29 janvier à Tel-Aviv, avec la participation de dizaines de conférenciers israéliens et étrangers. »

Le général de l’armée israélienne fait allusion par la suite à certains autres obstacles, risquant de mettre en cause les stratégies israéliennes pour la sécurité interne, examinées lors de la récente conférence en Israël : 

 

1. Bataille entre les guerres

1. Le brigadier général israélien appelle la « Campagne entre les guerres », le récent militarisme d’Israël en Syrie, en soulignant :

« Il y a toujours des doutes concernant le succès militaire d’Israël dans la “campagne entre les guerres” sur le front nord qui suivait le double objectif stratégique de retirer l’Iran de la Syrie et d’arrêter le transfert d’armes perfectionnées au Hezbollah. En fait, il peut même avoir fait reculer ces objectifs, car les dirigeants politiques se sont abstenus d’utiliser cette campagne comme base pour faire avancer une action politique complémentaire. »

 

2. Maintien de la dissuasion

Le deuxième défi pour la sécurité nationale d’Israël est pour Dekel, est l’insistance d’Israël sur le maintien de la dissuasion militaire, à un moment où l’Iran et Israël ne cessent de renforcer leur potentiel militaire. Dans ce cadre, il prétend:  

« Israël et ses ennemis - l’Iran, le Hezbollah et même le Hamas – cherchent de maintenir la dissuasion. Ils ne veulent en vérité pas de guerre. La dissuasion mutuelle a été maintenue.

Cependant, la course aux armements et la montée en puissance militaire de l’Iran, du Hezbollah et d’autres représentants indirects dans l’arène nord se sont intensifiés et ont provoqué des incidents qui augmentent le risque d’escalade. »

 

3. La tendance des États-Unis à retirer ses troupes du Moyen-Orient

La dissonance est particulièrement importante dans la politique du président Donald Trump. D’un côté, Trump se bat pour le statut de première superpuissance mondiale des États-Unis. De l’autre, il a défié ses alliés, sapant les alliances qui constituaient l’une des bases du pouvoir américain, en abandonnant le Moyen-Orient à la domination russe.

Pour atteindre l’objectif critique d’Israël, qui consiste à mettre fin à l’implantation de l’Iran en Syrie et même à le faire sortir de la Syrie, il est nécessaire que les États-Unis s’impliquent. (Le directeur de l’INSS prétend que Tel-Aviv s’inquiète en vérité des retombées négatives du retrait unilatéral des États-Unis de la région et l’abandon de l’arène aux mains de l’Iran et de la Russie qui rendraient donc très difficile la réalisation de l’objectif israélien de forcer l’Iran à quitter la Syrie).

 

4. Relations États-Unis et Israël à l’époque de Trump

Concernant les conflits israélo-palestiniens, le haut gradé israélien fait référence aux relations étroites entre Israël et les États-Unis à l’ère de l’administration Trump, qui reflètent, pour lui, le renforcement de l’alliance entre les deux pays. Dekel précise :

« Malgré ses relations fortes avec Tel-Aviv, Trump pourrait pourtant changer d’avis sur Israël s’il prenait des mesures poussant les États-Unis à impliquer les États-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient et mettre les forces américaines en danger. L’administration Trump travaille sur un plan de paix pour la résolution du conflit israélo-palestinien, ce qui, apparemment, serait bénéfique pour Israël, et a pris des mesures pour que les États-Unis ne remplissent plus leur rôle de médiateur impartial accepté par les deux parties. »

L’analyste israélien reconnaît en conclusion que le régime israélien n’avait aucun mécanisme sur le plan militaire pour empêcher l’Iran à étendre sa sphère d’influence en Syrie en affirmant : « La campagne entre les guerres menées par Israël contre la consolidation du pouvoir iranien en Syrie pourrait créer des situations qui pourraient changer l’attitude de Moscou à l’égard d’Israël et de ses activités en Syrie, et conduire à des mesures décisives par la Russie avec l’intention de bloquer la capacité d’Israël à opérer dans l’espace aérien syrien. »

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV