Le président américain est rentré les mains vides du sommet de Hanoï avec Kim Jong-un. Pour la simple raison que le dirigeant nord-coréen, en faisant preuve d’une adresse et d’une fermeté à toute épreuve, a conditionné tout dialogue au sujet de la dénucléarisation de Pyongyang à une levée de toutes les sanctions économiques contre son pays.
Le journal Rai al-Youm, basé à Londres, estime que le président américain a eu tort de prendre le dirigeant nord-coréen pour un pigeon dont il pourrait se servir pour détourner l’opinion publique des multiples crises auxquelles il est confronté à Washington.
Le journal écrit :
« Cette ferme position de Kim s’explique par le soutien des autorités chinoises, à l’origine de l’échec du sommet. Agissant dans les coulisses, elles ont ainsi infligé une gifle à un Trump qui est en pleine guerre commerciale avec Pékin.
Si nous doutons du succès du sommet américano-nord-coréen, ce n’est pas parce que nous pouvons lire l’avenir dans le marc de café, mais parce que nous sommes d’avis que Kim Jong-un est bien conscient que renoncer à ses armes nucléaires le conduira au même sort que Saddam Hussein et Mouammar Kadhafi. »
« Trump, qui a fait 22 heures de vol pour participer au sommet, tâche à présent de se consoler en se disant que Kim lui a promis de ne pas procéder à de nouveaux essais nucléaires ou balistiques. Il disait sans doute vrai, car à l’heure actuelle, Pyongyang dispose d’un nombre suffisant d’ogives nucléaires et de missiles balistiques pour prendre pour cible le sol américain et n’a donc pas besoin d’une quantité plus importante d’armes », écrit Rai al-Youm.
« Nous sommes donc sur la même longueur d’onde avec ceux qui soulignent que le dirigeant nord-coréen, opposé à la dénucléarisation de son pays, a tiré profit de l’inintelligence du président américain », a conclu le journal.