Des dizaines de milliers de Palestiniens manifestaient vendredi à quelques mètres de la clôture qui les sépare d’Israël. Au moins seize d’entre eux ont été tués par l’armée israélienne.
Tels des champignons de fer, les casques des tireurs d’élite israéliens se dessinent, immobiles, au sommet des collines. Des officiers assurent la liaison radio à leurs côtés. Une jeep passe dans leur dos. Les manifestants palestiniens, réunis près du camp de Bureij, contemplent ce ballet. La distance qui les sépare des soldats se compte en centaines de mètres. Soudain, une balle siffle, un corps s’effondre. On l’évacue. On continue.
Ce face-à-face a duré toute la journée du vendredi 30 mars, le long de la bande de Gaza. Alors que des dizaines de milliers de personnes ont afflué pacifiquement vers les zones prévues par les organisateurs de la Marche du grand retour, au moins seize manifestants ont été tués et près de 1 400 ont été blessés, dont beaucoup par des balles réelles. Un bilan lourd, hélas attendu.
Isabelle Coutant-Peyre, juriste internationale, et Antoine Charpentier, analyste politique, s’expriment à ce sujet.