La France se veut prudente sur l’authenticité des pièces à conviction présentées hier, jeudi 14 décembre, par l’ambassadrice américaine auprès de l’ONU, lors d’une brève émission télévisée au cours de laquelle elle a accusé l’Iran d’avoir envoyé des armes au Yémen. Le ministère français des Affaires étrangères a déclaré qu’une étude plus approfondie sur les informations de Washington serait nécessaire.
La France a réagi avec prudence vendredi à la prétendue preuve avancée par les États-Unis, qui démontrerait que l’Iran aurait fourni des armes aux Houthis au Yémen.
Paris a affirmé qu’il étudiait toujours les informations en sa possession et que l’ONU n’avait pas encore tiré de conclusions.
Hier jeudi, lors d’une émission télévisée retransmise par CNN, l’ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Nikki Haley, a montré des « tas de ferraille » comme autant de preuves irréfutables de l’ingérence militaire de l’Iran au Yémen et ajouté qu’il serait « inconcevable de laisser l’Iran poursuivre son comportement illégal ».
Lorsqu’on lui a demandé si Paris estimait que la preuve était irréfutable, le vice-directeur du service de la communication et de la presse du ministère des Affaires étrangères, Alexandre Giorgini, a refusé de répondre directement. « Le secrétaire général des Nations unies n’a pas tiré de conclusions à ce stade. La France continue d’examiner les informations en sa possession », a-t-il déclaré.
M. Giorgini a pourtant prétendu que la France restait préoccupée par le programme iranien de missiles balistiques et il a exhorté Téhéran à se conformer pleinement à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies.
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, doit se rendre à Washington lundi prochain pour conseiller les autorités américaines sur la question iranienne. Il se rendra ensuite à Téhéran début janvier.
Gearoid O’Colmain, journaliste, et Pierre Dortiguier, analyste politique, nous donnent plus de détails à ce sujet.