Le ministère russe des Affaires étrangères, a vivement condamné, vendredi 15 décembre, les propos tenus par l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, et le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Diran, qui en envoyant la balle dans le camp du gouvernement syrien l’ont accusé d’être responsable de la paralysie des récentes négociations de paix à Genève, a rapporté l’agence officielle syrienne Sana.
Pour la diplomatie syrienne, « ces propos découlent d’une mascarade en faveur d’une fausse opposition en Syrie avec une couverture médiatique des événements systématiquement tronquée, et cela au prix d’un conflit qui ensanglante le pays depuis maintenant 6 ans ».
Réagissant aux déclarations anti-Damas tenus par l’émissaire de l’ONU et le haut diplomate français, une autorité au sein du ministère syrien des Affaires étrangères a insisté sur les efforts « sincères » du gouvernement syrien pour régler la crise en Syrie et une volonté affichée depuis Damas de mettre en place une interaction positive dans les négociations de paix intersyriens.
Fustigeant le communiqué anti-Damas de Riyad et les positions « partiales » et « prédéfinies » de certaines parties engagées directement ou indirectement dans les négociations, cette source diplomatique syrienne a déclaré que « tous ces gestes contre-productifs visent à saper les pourparlers de paix et à les pousser dans l’impasse, car les ennemis de la Syrie n’ont aucun intérêt à aider au rétablissement de la stabilité et du calme dans ce pays ».
Il revient donc, a-t-il ajouté, à la communauté internationale de saisir cette réalité que les négociations de paix en cours à Genève est un dialogue syro-syrien qui doit être dirigé par les Syriens eux-mêmes.
Cette source diplomatique syrienne a accusé l’émissaire onusien, de Mistura de s’éloigner, avec ses dernières déclarations, de l’impartialité dans l’exercice de sa mission pour la paix en Syrie.
Cette autorité diplomatique syrienne a appelé de Mistura à agir plutôt pour la levée des obstacles dressés par certaines parties qui se sont engagés dans les négociations, mais qui sont soucieux de leurs propres intérêts.
Une huitième série de pourparlers entre les « opposants syriens et les représentants du président Bachar al-Assad s’est achevée jeudi à Genève sur un constat d’échec. L’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, a déploré une « occasion ratée » pointant du doigt la délégation de Damas.
Réagissant à cette position du diplomate onusien, le négociateur en chef de la délégation du gouvernement syrien, Bachar al-Jaafari a accusé certains pays arabes et occidentaux alliés de la délégation qui se prennent pour l’« opposition » aux tentatives systématiques de faire échouer les négociations.
La délégation du gouvernement syrien rejetant le communiqué de Riyad a déclaré que ce communiqué « a pris le processus de Genève en otage » évoquant la conférence organisée fin novembre en Arabie saoudite, au cours de laquelle ladite opposition a réaffirmé sa demande de mise à l’écart du président Assad en préalable à un règlement politique du conflit.
Ce geste contre-productif des « opposants » syriens a suscité la colère de la délégation gouvernementale syrienne, arrivée à Genève avec un jour de retard, manière de protester contre la condition préalable posée par l’autre partie avant toute discussion sur l’avenir politique de la Syrie.