TV
Infos   /   Europe   /   L’INFO EN CONTINU

Italie: le désir d’indépendance catalane est-il contagieux ?

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
La Lombarie et la Vénitie organisent un référendum le 22 octobre 2017 pour réclamer davantage d'autonomie à Rome. ©AP

Le désir d’indépendance de la Catalogne sera-t-il contagieux ? Pas si sûr. En Italie ce dimanche, la Lombardie et la Vénitie organisent un référendum pour réclamer davantage d’autonomie à Rome.

Souhaitez-vous que votre région dispose de « formes supplémentaires et conditions particulières d’autonomie » ? C’est à cette question que les électeurs sont appelés à répondre.

La Lombardie et la Vénitie représentent 30 % du pays PIB du pays.

Les sondages donnent une nette avance au oui, mais la vraie inconnue reste la participation, qui, si trop faible, ne devrait pas avoir d’impact auprès du gouvernement italien.
Ces deux régions parmi les plus riches d’Italie représentent 30 % du PIB du pays. Elles figurent aussi parmi les plus « vertueuses » en termes d’endettement, de dépenses publiques par habitant et du fonctionnement du système de santé.
Elles présentent à elles deux un solde fiscal -différence entre ce que les habitants versent comme taxes et impôts et reçoivent comme dépenses publiques- de quelque 70 milliards d’euros.

Une somme colossale dont les présidents des régions Lombardie, Roberto Maroni, et Vénétie, Luca Zaia, membres de la Ligue du Nord (extrême droite), entendent réclamer la moitié à Rome si les électeurs sont assez nombreux à voter oui.

Ils estiment en effet que cet argent est mal utilisé par Rome et pourrait l’être de manière beaucoup plus efficace, y compris via des partenariats entre régions. Ils comptent aussi obtenir des compétences supplémentaires dans les infrastructures, la santé ou encore l’éducation, et même des pouvoirs réservés à l’État en matière de sécurité et d’immigration, thèmes chers à la Ligue mais qui nécessiteraient une modification de la Constitution.

Porté par la Ligue du Nord, le scrutin est soutenu par Forza Italia de Silvio Berlusconi (centre-droit), le Mouvement Cinq étoiles (populiste) et plusieurs syndicats et organisations patronales. Le Parti démocrate (centre-gauche, au pouvoir) n’a pas donné de consigne, mais plusieurs de ses ténors, comme le maire de Milan, voteront oui.

Des formations de gauche, comme le Parti communiste, ont en revanche appelé à s’abstenir, dénonçant un « gaspillage d’argent public » pour « un référendum farce ». Contrairement à la Catalogne, ce référendum consultatif est prévu par la Constitution italienne.

La facture devrait s’élever à 14 millions en Vénétie mais frôler les 50 millions en Lombardie qui a choisi le vote électronique avec l’achat de coûteuses tablettes.
En Vénétie, la participation doit dépasser les 50 % pour que le scrutin soit valide. Les habitants de cette région, où l’identité est forte et le tissu économique composé de multiples petites entreprises, semblent mobilisés.
En Lombardie, en revanche, le scrutin ne passionne guère, même si Milan est couverte d’affiches. Aucun quorum n’est prévu : Roberto Maroni assure qu’une participation supérieure à 34 % serait un succès, mais ses adversaires du PD jugent qu’en dessous de 50 %, le scrutin sera un « flop ».

Alors que l’Espagne est dans toutes les têtes, Nicola Lupo, professeur de droit constitutionnel à l’université Luiss de Rome, juge que « les similarités avec la Catalogne sont minimes, le sentiment indépendantiste n’étant pas très diffusé » dans les deux régions.

Avec AFP

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV