La région semi-autonome du Kurdistan irakien pourrait envisager un report du référendum sur sa séparation de l'Irak, si le gouvernement central de Bagdad acceptait de faire des concessions financières et politiques.
Mala Bakhtiar, l’un des responsables du bureau politique de l’Union patriotique du Kurdistan, a annoncé qu’une délégation kurde se rendrait à Bagdad pour faire cette proposition aux autorités irakiennes.
« Sur le plan économique, le gouvernement central de Bagdad devrait être prêt à aider les Kurdes à surmonter la crise financière et à régler leur dette publique », a déclaré Bakhtiar à Reuters depuis la ville kurde de Suleimaniya.
Il a estimé que la dette était de 10 à 12 milliards de dollars, presque le montant du budget annuel du gouvernement régional du Kurdistan. Il semble à cet égard que les salaires des combattants peshmergas n’aient pas été payés intégralement depuis des mois.
Bagdad a coupé les subventions au budget du Kurdistan irakien depuis 2014. Cette suspension de l’aide s’est produite après que les Kurdes ont commencé à exporter du pétrole via un pipeline vers la Turquie, en contournant Bagdad.
Selon le fonctionnaire kurde, au niveau politique, Bagdad devrait s’engager à résoudre le problème des régions contestées, telles que la région pétrolière de Kirkouk, où vivent également les communautés arabe et turkmène.
« La délégation kurde transmettra ensuite les propositions aux partis politiques kurdes pour décider si elles sont suffisamment bonnes pour justifier un report du référendum », a renchéri Bakhtiar, qui a ajouté : « Nous n’acceptons pas de reporter le référendum contre rien en retour ! »