Israël recule en retirant détecteurs de métaux et caméras sur le site de l’esplanade des Mosquées. Mais le Parlement s’apprête à adopter une loi visant à compliquer le passage sous souveraineté palestinienne de certaines zones de Qods dans le cadre d’un futur accord de paix.
La situation reste tendue et la crainte d’une éruption de violence n’est pas complètement écartée. Mercredi, les musulmans refusaient toujours d’entrer sur le site et priaient dans les rues adjacentes comme ils le font depuis plus d’une dizaine de jours. Tout a commencé le 14 juillet lorsque deux policiers israéliens ont été tués par des Arabes israéliens. Les autorités israéliennes avaient alors justifié l’imposition d’un dispositif de sécurité par le fait que les assaillants avaient dissimulé des armes sur le site.
Cinq Palestiniens avaient trouvé la mort la semaine dernière au cours d’affrontements après l’installation des détecteurs. Trois Israéliens ont également été tués pendant la même période par un Palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée. Pour les autorités religieuses musulmanes, les portiques à détecteurs de métaux violent l’accord de statu quo qui régit l’organisation du culte et de la sécurité sur le site.
Selon la chaîne d’information libanaise Al-Manar, le régime israélien a installé un important dispositif de sécurité à Qods occupée et aux alentours de la mosquée al-Aqsa.
À la suite de l’intensification des affrontements à Qods, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a ordonné, le 27 juillet, le renforcement des mesures de sécurité dans la périphérie de la mosquée al-Aqsa.
La prière de ce vendredi s’est faite en l’absence des jeunes Palestiniens, puisque seuls les femmes et les hommes âgés de plus de cinquante ans étaient autorisés à entrer dans la mosquée al-Aqsa.
Jeudi, l’esplanade des Mosquées a été la scène d’affrontements violents opposant les militaires israéliens aux Palestiniens qui étaient enfin autorisés à pénétrer sur les lieux après une quinzaine de jours d’interdiction.
Ces accrochages ont laissé des dizaines de blessés, côté palestinien.
À la suite de ces échauffourées, les militaires israéliens ont de nouveau interdit l’accès des fidèles à al-Aqsa.
Le mouvement de résistance islamique de la Palestine, le Hamas, a publié le mercredi 26 juillet un communiqué et appelé toutes les couches de la société palestinienne à participer aux manifestations du « Vendredi de la colère » en signe de protestation contre les mesures adoptées par Israël aux entrées de l’esplanade des Mosquées à Qods occupée, dont l’installation de caméras de surveillance et les fouilles corporelles des fidèles palestiniens.
Imad-e Din Hamrouni, expert de la question palestinienne, et Philippe Hugon, reporter de guerre, expriment leurs points de vue sur ce sujet.