Un rapport officiel révèle la vente, par le Royaume-Uni, de 500 bombes à fragmentation à l’Arabie saoudite, durant les années 80. Bombes qui ont été plus tard utilisées par l’aviation saoudienne contre la population yéménite.
Le ministre britannique de la Défense Michael Fallon a reconnu, dans une lettre, destinée au député conservateur Philip Hollobone, la livraison de 500 bombes à fragmentation BL755, de fabrication britannique, à l’Arabie saoudite, conformément à un accord, signé entre Londres et Riyad en 1986.
Michael Fallon avait fait état le 20 décembre 2016, à la Chambre des communes de l’utilisation par l’Arabie saoudite d’un « nombre limité » de bombes à fragmentation britanniques pour bombarder le Yémen. Dans le même temps, le régime saoudien, lui aussi, a reconnu l’usage des armements britanniques contre son voisin du sud.
Dans ce droit fil, Tobias Ellwood, ministre responsable de l'Afrique et du Proche-Orient dans le gouvernement de Theresa May, a déclaré, mardi 10 janvier, lors d’une session de la Chambre des communes, que l’Arabie saoudite n’avait jamais confirmé le démantèlement des bombes britanniques bien qu’elle ait promis à Londres de ne plus les utiliser.
Quant au responsable des Affaires étrangères des LibDems, Tom Brake, « Il est vrai qu’un grand nombre de bombes à fragmentation britanniques, vendues à l’Arabie saoudite, sont aujourd’hui larguées sur la population yéménite. Ça, c’est une tache de honte pour le crédit du Royaume-Uni dans le monde entier. »
Tom Brake a appelé Michael Fallon à geler, le plus rapidement possible, la vente d’armes à l’Arabie saoudite et à mettre sous pression cette dernière pour qu’elle n’utilise plus ces armes contre les civils.
« La majorité du peuple est hostile au bombardement des civils innocents au Yémen. Notre gouvernement devra se retirer de cette affaire », a souligné Tom Brake.
La vente des armements britanniques à l’Arabie saoudite a été, pendant les derniers mois, examinée à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur du Royaume-Uni, en raison du bilan lourd de victimes civiles, causé par l’utilisation des bombes à fragmentation britanniques au Yémen.
Amnesty International a réclamé, lundi 9 janvier, le gel de la vente d’armements à l’Arabie saoudite.
Cette ONG de défense des droits de l’Homme accuse Theresa May du laxisme envers la violation des lois internationales des droits de l’Homme au Yémen.