Le secrétaire d’État américain, John Kerry, tient le Royaume-Uni pour responsable du refus du président américain, Barack Obama, de mettre à exécution sa menace contre le gouvernement syrien en 2013.
En donnant, à l’occasion d’une conférence de presse, un compte rendu des activités qu’il a menées en tant que haut diplomate durant son mandat de 4 ans, le secrétaire d’État américain, John Kerry, a considéré le Royaume-Uni comme étant à l’origine du refus d’Obama d’intervenir militairement en Syrie.
En 2012, Obama avait prétendu que l’utilisation d’armes chimiques en Syrie était sa ligne rouge et qu’elle aurait des conséquences énormes si elle venait à être transgressée.
Lorsque les opposants armés soutenus par l’étranger ont accusé le président syrien, Bachar al-Assad, d’avoir utilisé le 21 août 2013 des armes chimiques dans la banlieue de Damas, Obama a subi une forte pression pour mettre à exécution sa menace.
Damas a pour sa part rejeté cette accusation en affirmant que cette attaque avait été menée par les opposants armés, pour ainsi pointer un doigt accusateur sur les forces gouvernementales syriennes.
« Barack Obama, président américain, avait décidé de mener une intervention militaire. Dans le même temps, le Premier ministre britannique, David Cameron, s’est rendu au Parlement pour faire adopter une loi autorisant l’adhésion de la Grande-Bretagne à cette intervention », a déclaré jeudi Kerry.
En 2013, les parlementaires britanniques ont voté contre une intervention militaire américaine en Syrie. Par ailleurs, plusieurs congressistes se sont opposés à une intervention militaire américaine.
« Alors que les autorités de l’administration américaine et moi étions en train de convaincre le Congrès d’autoriser une intervention militaire en Syrie, plusieurs congressistes américains disaient que l’administration d’Obama devait parcourir le processus constitutionnel et demander l’autorisation des représentants », a précisé Kerry jeudi.
Kerry, qui tentait de défendre le président américain dans cette aventure considérée par certains comme une tache d’opprobre sur l’héritage d’Obama, a par ailleurs reconnu que le fait d’imaginer que celui-ci soit revenu sur sa décision porterait déjà atteinte au prestige du pays aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur.
En formant finalement une coalition anti-Daech, Washington a entamé en 2014 ses raids aériens en Syrie sous prétexte de lutter contre le terrorisme.