Mardi 13 décembre, les chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest se sont rendus l’un après l’autre en Gambie pour convaincre l’actuel président Yahya Jammeh de reconnaître sa défaite lors de l’élection présidentielle et de quitter le pouvoir.
Le président de la Commission de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), Marcel Alain de Souza, a affirmé à RFI que l’envoi de forces militaires en Gambie pourrait être la solution dans ce pays.
Le bureau de la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, lauréat du prix Nobel de la paix, qui détient la présidence en exercice de la Cédéao, a déclaré dans un communiqué qu'il présiderait la délégation de la Cédéao en Gambie.
Selon les diplomaties sur place en Gambie, le président nigérian Muhammadu Buhari et l’émissaire des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohammed Ibn Chambas, sont arrivés en Gambie.
Le président du Ghana, John Dramani Mahama, qui était candidat à sa réélection à la présidentielle et qui a reconnu sa défaite, est parti pour la Gambie et le groupe du président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma, rejoindra d’ici quelques heures les autres dirigeants de l’Afrique de l’Ouest à Banjul, la capitale gambienne.
Le Sénégal qui partage la plus longue frontière avec la Gambie, sans cependant entretenir de bonnes relations avec ce pays, sera absent dans la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
Selon les témoins oculaires, grâce aux dispositifs de sécurité renforcés, les rues de Banjul sont calmes. Les forces de sécurité contrôlent le lieu de rencontre entre la délégation africaine et le président gambien élu Adama Barrow.
Après l’annonce de la victoire de Barrow à l’élection présidentielle, Jammeh a reconnu sa défaite et par la suite rejeté le résultat des élections, volte-face qui a suscité la protestation de la communauté internationale.
La protestation de Jammeh contre le résultat de la présidentielle s’est vue confrontée aux prises de position des États-Unis, des Nations unies, de la Cédéao et de l’Union Africaine.
Après les élections présidentielles gambiennes, la Commission électorale a présenté Adama Barrow comme le président élu.
Parvenu au pouvoir par un coup d'État sans effusion de sang, le 22 juillet 1994, M. Jammeh a été élu en 1996, puis constamment réélu depuis, a-t-on appris du Figaro.
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, Jammeh est accusé depuis longtemps de superviser un gouvernement qui incarcère, torture et tue parfois ses opposants.