Accusée de "négligences graves" ayant permis de détourner des fonds publics, l'ancienne ministre française de l'Économie et des Finances de Nicolas Sarkozy est convoquée devant la Cour de justice de la République (CJR), juridiction d'exception, mi-parlementaire mi-judiciaire, qui juge les ministres pour des crimes et délits commis "dans l'exercice de leurs fonctions". Le procès doit se dérouler du 12 au 20 décembre.
Ces "négligences" seraient intervenues d'abord lorsque Mme Lagarde a accepté à l'automne 2007 de recourir à un arbitrage dans un vieux contentieux entre Bernard Tapie et l'ancienne banque publique Crédit lyonnais ; ensuite lorsque la ministre a décidé, en juillet 2008, de ne pas faire de recours contre la décision du tribunal arbitral. Cette sentence privée avait alloué 404 millions d'euros à l'homme d'affaires pour mettre fin au litige avec l'ancienne banque publique Crédit lyonnais sur la vente d'Adidas en 1994. La décision est aujourd'hui au cœur de lourds soupçons. Les juges d'instruction, qui ont achevé leur enquête, suspectent un "simulacre" organisé pour favoriser l'homme d'affaires.
Ce délit de Christine Lagarde peut être puni d'une peine allant jusqu'à un an de prison et 15 000 euros d'amende. Ses avocats affirment qu’elle rejette toutes les accusations et fera appel. Elle a déclaré avoir agi sous l’ordre de Nicolas Sarkozy, alors président de la République.
Il va sans dire que ce délit de « négligence professionnelle » porte un coup dur à la directrice générale du FMI.
L’ex-chef du FMI, le Français Dominique Strauss-Kahn, avait été arrêté par la police après s'être vu accusé de viol, le 14 mai 2011, par une femme de chambre de l'hôtel Sofitel à New York. Les poursuites pénales avaient été ensuite abandonnées, un accord financier ayant réglé l'affaire au civil.
Avec AFP et L'Express