La libération de la ville par les forces syriennes constitue une victoire sans précédent pour ces dernières car elle consolide l'emprise syrienne sur les cinq principales provinces que sont Damas, Homs Hama, Lattaquie, et Alep.
Cette emprise permettra aux combats contre les terroristes à Raqqa et à Deir ez-Zour d'entrer dans une nouvelle phase.
L'avancée de l'armée syrienne s’est accélérée après l'ouverture d'un nouveau front à Alep le 19 février dernier. Ainsi, l'armée syrienne a réalisé de nets progrès dans la région de Castillo. Dans la foulée les ministres russe et iranien et syrien de la Défense se sont réunis à Moscou. Ce fut à cette même époque que les experts en stratégie militaire ont jugé possible une attaque directe contre Alep. Ces mêmes experts ont estimé au contraire que Raqqa et Deir ez-Zour ne devraient pas être pris pour cible. Il semblerait que l'Iran et le Hezbollah ont été conviés par la Russie à participer aux combats à Deir ez-Zour et Raqqa, une fois Alep libéré. Les localités du nord de la partie orientale d'Alep sont désormais en grande partie sous contrôle de l'armée syrienne et de ses alliés. Il ne reste qu'à libérer une petite partie du sud de l'aéroport.
Alors que Daech a perdu du terrain à Mossoul en Irak et que ses terroristes fuient vers Raqqa tout semble prêt pour que l'armée syrienne et son allié allié le plus puissant sur le terrain des combats à savoir le Hezbollah lance l'assaut final contre Raqqa. Mais avant cela, il faudrait surtout qu'Idlib et Sahl al Ghab soient repris. Les stratèges militaires affirment que la chute d'Alep provoquera un effet de domino qui s'étendra de Sahl al-Ghab et Idlib à Homs et Deir ez-Zour. Une fois cette étape franchie, l'armée syrienne pourra penser à se réarmer et à prendre d'assaut Raqqa et Deir ez-Zour et là, le bataillon d'élite de l'armée syrienne, à savoir le cinquième bataillon pourra jouer un grand rôle.
Mais pourquoi la bataille dans l'est d'Alep s'est-elle accélérée? Selon les analystes politiques, le comportement d'Ankara n'était pas sans rapport avec la décision de l'armée syrienne d'accélérer les combats dans la partie orientale d'Alep. La Turquie a annoncé être prête à s'engager militairement dans la bataille de Raqqa. Les impacts politiques d'une présence turque dans cette bataille sont imprévisibles dans la mesure où la politique d'Ankara est fluctuante et change en fonction des intérêts conjoncturels de ses dirigeants politiques. On aimerait savoir surtout comment l'armée turque compte s'engager dans des combats et investir le territoire syrien. Et puis une fois présente en Syrie, cette armée va-t-elle oui ou non la quitter ? L'expérience de Mossoul où les forces militaires turques occupent une base militaire et font comme si Mossoul faisait partie intégrante de la Turquie suscite de sérieux doutes sur les vraies intentions d'Ankara à Raqqa.
Un expert syrien en stratégie militaire qui a souhaité s'exprimer dans l'anonymat affirme : "l'armée syrienne est bien déterminée à empecher la Turquie de débarquer à Raqqa. Les frappes aériennes syriennes contre l'armée turque dans la banlieue d'Al-Bab, une localité ultra stratégique, contenait d'ailleurs ce même message : la Syrie a voulu faire comprendre à Erdogan que tout aventurisme turc sur le territoire syrien pourrait s'avérer très coûteux pour lui et son armée. L'armée syrienne, fort du soutien de ses alliés iraniens et russes, n'hésiterait donc pas à entrer en confrontation avec les forces turques. La bataille à Alep-est s'est accélérée puisque Raqqa, situé en plein cœur de la Syrie, devra être libéré au plus vite par les forces syriennes, elles-mêmes. Raqqa, occupé depuis 2014 par Daech, fournit le prétexte nécessaire à davantage d'ingérence en Syrie, ce que Damas et ses alliés ne souhaite pas