Alors que la presse arabe a fait part d'une médiation pour la solution des différends saoudo-égyptiens, lors de la visite aux Emirats arabes unis des deux dirigeants égyptien et saoudien, le président Abdel Fattah al-Sissi a quitté Abu Dhabi sans rencontrer le roi Salmane.
Le chef d'Etat égyptien, Abdel Fattah al-Sissi a achevé samedi matin à Abu Dhabi, sa visite de deux jours aux Emirats arabes unis sans attendre le roi Salmane d'Arabie saoudite qui y est arrivé, samedi après-midi, a rapporté Fars News.
Ce départ inattendu de Sissi, les analystes l'évaluent dans le cadre d'un programme déjà décidé par Le Caire pour éviter toute rencontre avec le roi d'Arabie saoudite. Ils ont alors exclu la normalisation des relations, ternies à la suite de l'annonce officielle par Le Caire de sa position envers la crise syrienne et son vote positif au Conseil de sécurité en faveur du plan russe concernant Alep.
En réponse, le porte-parole de la présidence, Alaa Youssef a annoncé que le déplacement d'al-Sissi aux Emirats arabes unis avait pour l'objectif de s'entretenir avec les responsables émiratis et d'assister à la cérémonie de commémoration de la journée nationale de ce pays et qu'aucun changement n'y a été introduit sinon la reconduction d'un jour de cette visite.
Pourtant, le quotidien koweïtien al-Rai avait annoncé la décision de quelques pays arabes dont le Koweït, Bahreïn et les Emirats arabes unis d'œuvrer pour le règlement des différends "occultes" de l'Egypte avec l'Arabie saoudite.
Le journal égyptien, al-Youm avait prétendu qu'une réunion tripartie était prévue entre le roi Salmane et le président égyptien en présence du prince héritier d'Abu Dhabi.
Le retour en Egypte d'al-Sissi a suscité diverses analyses. Selon quelques analystes, al-Sissi a reconduit sa visite pour pouvoir rencontrer le roi Salmane qui a, pour sa part, retardé son déplacement aux Emirats arabes unis pour éviter de se rencontrer avec al-Sissi. Pour d'aucuns, de telles informations et analyses visent à nuire à l'image du président égyptien. Mais d'autres estiment qu'il y a effectivement un gel des liens qui s'amplifie de part et d'autre. Le refus de Riyad de livrer du pétrole à l'Egypte entre dans son troisième mois et en dépit des démentis officiels , on parle de plus en plus d'une présence des pilotes égyptiens en Syrie, aux côtés des forces syriennes. Et ce, mis à part des deux îles Sanafir et Tiran qu'al-Sissi avait promis de restituer à l'Arabie, promesse qu'il n'a pas tenue.
L'Arabie et l'Egypte vont-elles vers une rupture définitive?