Au terme de longs débats sur le projet de loi interdisant la vente d'avions de ligne à l'Iran, le vote a été reporté à une date ultérieure à cause des divergences qui persistent entre les démocrates et les républicains.
Selon Fars News, ce projet de loi, qui a été présenté le 7 novembre par le président du sous-comité de la Chambre des représentants des États-Unis, Bill Huizenga, veut interdire au Trésor américain de permettre aux institutions financières de faire des transactions portant sur des importations d'avions de ligne en Iran.
Selon les représentants démocrates, la ratification d'un tel projet de loi prive d'une part les États-Unis d'un bénéfice juteux et, d'autre part, elle n'apportera comme résultat que l'annulation de l'accord nucléaire conclu avec l'Iran.
Ce projet devait être voté hier, mercredi 16 novembre 2016. Après en avoir débattu pendant deux heures, les membres de la Chambre des représentants ont reporté le vote à une date ultérieure.
Le représentant démocrate Earl Blumenauer a critiqué le projet de loi sur l'interdiction de la vente d'avions de ligne à l'Iran, allant jusqu'à le juger stupide.
Soulignant que la capacité nucléaire iranienne avait été restreinte, le démocrate Blumenauer a indiqué : "La mise en cause de l'accord nucléaire et l'éventuel effort des dirigeants républicains et de Donald Trump lui-même pour le rompre entièrement résultent de la mauvaise gestion américaine à l'égard de la plus ancienne civilisation du Moyen-Orient."
"Leur histoire remonte à trois millénaires. Les Iraniens sont des Perses, ce ne sont pas des Arabes. Ils ont leur propre identité et leurs propres intérêts. La superficie de l'Iran est deux fois plus vaste que l'Irak et l'Afghanistan et l'Iran est plus peuplé que ces deux pays", a-t-il ajouté.
"Si l'accord nucléaire entre l'Iran et le groupe 5+1 est rompu, les Iraniens achèteront néanmoins leurs avions", a-t-il prévenu.
"Rappelez-vous que les États-Unis, avec la coopération de la Grande-Bretagne, ont reversé en 1953 le Premier ministre Mohammad Mosadegh, qui jouissait d'un soutien populaire, avant de faire revenir au pouvoir Mohammad Reza Pahlavi, l'ancien shah d'Iran. Washington s'est tenu aux côtés de Saddam Hussein, qui était un tel voyou que, pour le chasser du pouvoir, nous avons dû déstabiliser le Moyen-Orient, si bien que nous avons déclenché cette guerre catastrophique et destructrice. Alors que Saddam Hussein utilisait des armes de destruction massive, nous l'avons soutenu et sommes restés à ses côtés. Nous sommes nous-mêmes à l'origine du regard négatif que les Iraniens portent sur nous."