Alain Juppé, favori pour l'investiture présidentielle à droite, a mis en garde mercredi contre la tentation de "l'extrémisme" et du "populisme" en France, après l'élection aux États-Unis de Donald Trump, et appelé au rassemblement "pour faire barrage au Front national".
L'ancien chef de la diplomatie française a invité par ailleurs dans un communiqué le président élu, appelé à prendre ses fonctions le 20 janvier prochain, à favoriser "une démocratie américaine apaisée" et à définir "les axes de son dialogue avec la France et l'Europe".
"Il faut voir maintenant ce que sera la politique de M. Trump, il a fait des déclarations diverses et variées, mais quelle sera l'orientation générale, quelle sera surtout sa vision de la relation avec l'Europe et la France, qu'il a l'air d'assez mal connaître", a-t-il souligné.
Le favori actuel des sondages pour l'élection présidentielle française de 2017 considère que la France doit aussi tirer des leçons du scrutin américain à l'échelle de sa situation politique intérieure.
"Je ne veux pas que la France s'engage dans la voie de l'extrémisme et de la démagogie. Je ne veux pas que l'avenir ce soit le Front national et tous ceux qui sont à la remorque de ses idées", a-t-il affirmé, dans une allusion implicite à son principal rival pour la primaire, Nicolas Sarkozy.
"C'est pourquoi plus que jamais je veux rassembler toux ceux qui se font une certaine idée de la France et de la République, tous ceux qui sont décidés à rassembler un large mouvement pour faire barrage au Front national. Ça me donne encore plus d'énergie pour la préparation du premier tour de la primaire", a-t-il déclaré.
"La réponse n'est pas dans le populisme ; le populisme, c'est mentir au peuple, c'est lui faire prendre des vessies pour des lanternes. La vérité, c'est que nous allons avoir besoin de réformes exigeantes auxquelles il faut se préparer", a insisté Alain Juppé.
"Je ne veux pas que petit à petit deux France se séparent, une France entreprenante, conquérante, ouverte sur le monde, confiante dans l'avenir, qui existe, qui est forte, et puis une France qui se sent délaissée, la France de certains territoires, de la ruralité en particulier, qui se sent décrocher, la France des jeunes qui sont pour 24 % d'entre eux au chômage aujourd'hui", a ajouté le maire de Bordeaux.
Alain Juppé se pose en rempart contre la patronne du Front national, Marine Le Pen, en insistant sur sa capacité à l'emporter contre elle.
Avec Reuters