Sur le front nord d'Alep, les terroristes d'Al-Nosra en sont désormais à lancer un appel à l'aide pressant à leurs soutiens.
Après plusieurs semaines d'intenses combats de l'armée syrienne et de ses alliés contre les terroristes, le bilan très lourd des pertes et dégâts infligés à ces derniers, leurs chefs multiplient des appels à l'aide "urgents" à l'adresse de l'Arabie saoudite et d'autres émirats du golfe Persique. Or, cet appel semble, cette fois, avoir du mal à passer !
Selon les sites web takfiristes, les "soutiens actifs" des "rebelles", surtout ceux membres de Jaish al-Fatah, accusent ces derniers d'avoir provoqué des défaites consécutives face aux forces syriennes sur différents fronts du sud et de l'ouest d'Alep. Selon Riyad et Cie, ce sont surtout les chefs terroristes d'Al-Nosra qui se trouvent à l'origine des revers successifs de Jaish al-Fatah dans la mesure où l'ex-Front Al-Nosra ou actuelle Fatah al-Cham assure le commandement militaire de toutes les opérations dans la ville d'Alep.
Mais quelle en est la cause?
Selon les sources takfiristes, " la corruption systématique des chefs nosratistes a provoqué une crise financière d'envergure laquelle n'est pas restée inaperçue aux yeux des soutiens saoudiens des milices. Le chef d'Al-Nosra, Al-Jolani, avait même reconnu dans un enregistrement vidéo la perte de quelque 1.5 milliard de dollars de fonds ces derniers mois, bien qu'il soit lui-même en cause. Tout appel à une surveillance financière au sein du groupe terroriste est resté lettre morte, les surveillants ayant été assassinés ou limogés. Les malversations ont même provoqué de nombreuses défections dans les rangs d'Al-Nosra.
Les analystes reviennent d'ailleurs sur l'annonce spectaculaire de Jolani, il y a quelques mois, quand il a rendu public sa décision de se séparer d'al-Qaïda. L'objectif de cette manœuvre aura consisté à aplanir le terrain à ce que les Etats-Unis puissent retirer le nom de ce groupe de la liste des organisations terroristes. Mais l'annonce visait aussi à mobiliser davantage d'aide de la Turquie et des pays du golfe Persique en faveur d'Al-Nosra.
Les récentes offensives contre l'ouest d'Alep ont toutes échoué et le facteur financier n'est pas étranger à ces défaites. Dans un enregistrement vidéo, Abdellah al-Hosseyni demande aux "pays musulmans" ( sous-entendus les émirats du golfe Persique) et à certains "cheikhs arabes" (dont il cite le nom) de voler au secours de ses combattants en desserrant les cordons de la bourse. Ton suppliant, il promet même de "grandes épopées" contre Assad et son armée, si l'argent arrive !
Les commentateurs ne peuvent pas ne pas voir à travers "cet appel pressant" le signe d'un malaise du côté de Riyad, principal bailleur de fonds des terroristes. L'Arabie saoudite a-t-elle commencé à s'interroger sur le bien-fondé de sa stratégie de guerre à Alep? Doute-t-elle de l'efficacité de ses mercenaires? Et enfin, va-t-elle finir par changer de tactique ou de stratégie à Alep?
A l'heure des grandes "incertitudes", attisées par l'élection de Trump à la présidence américaine, aucune hypothèse n'est à écarter, aussi peu probable soit-elle.