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L'Iran l'emporte sur l'Arabie saoudite

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L'Arabie perd sa place régionale face à l'influence de l'Iran. ©Oumma #Iran

Dans un article signé Bruce Riedel, le site web Al-Monitor a écrit que l'Arabie saoudite avait laissé la place à l'Iran, son rival de longue date, concernant son influence sur les évolutions régionales.

En effet, le processus du déclin du pouvoir saoudien par rapport à l'Iran prend de l'ampleur de jour en jour.

Selon Al-Monitor, la baisse de l'influence saoudienne dépend des facteurs qui échappent aux Saoudiens, mais sans doute elle témoigne de l'affaiblissement des capacités de Riyad.

L'Arabie saoudite entretenait de bonnes relations avec l'Irak notamment avec le dictateur déchu Saddam Hussein jusqu'à ce que l'Irak attaque le Koweït.

Dans les années 80, les relations irako-saoudiennes étaient au beau fixe et les deux pays marchaient dans le sens de porter atteinte à la Révolution islamique d'Iran.

L'ancien roi d'Arabie saoudite, Fahd ben Abdelaziz Al Saoud, a accordé une aide financière de plusieurs milliards de dollars à Bagdad, destinée à la guerre contre l'Iran. Sans l'aide financière de Riyad, l'Irak aurait dû subir une lourde défaite et le gouvernement de Saddam aurait dû tomber.

Le successeur de Fahd, Abdallah Ben Abdelaziz a exprimé son inquiétude en 2003 quant à la décision américaine de vouloir renverser le régime de Saddam. Les autorités saoudiennes craignaient alors que l'Iran ne prenne la nouvelle place vacante dans la région.

Loin de vouloir établir le moindre contact avec les groupes politiques chiites en Irak, Riyad a ajourné, des années durant, l'ouverture de son ambassade à Bagdad.

Bien que les responsables saoudiens prétendent aujourd'hui, vouloir combattre Daech en Irak et en Syrie, toutefois, ils s'inquiètent surtout de l'échec de Daech et de la prise du pouvoir par les forces chiites et probablement par l'Iran dans ces deux pays.

L'Arabie saoudite s'est transformée en l'ennemi juré du président syrien Bachar al-Assad, alors que l'ancien roi saoudien était considéré comme un ami proche de Hafez al-Assad, père de Bachar al-Assad. En 1990, Damas a pour rappel, envoyé des militaires pour soutenir Riyad face à Saddam Hussein.

L'affaire de l'assassinat de Rafiq Hariri, l'ex-Premier ministre libanais a mis un terme à l'amitié entre Riyad et Damas. En 2011, lors de l'éclatement de la crise en Syrie, l'Arabie saoudite a soutenu les forces sunnites mais puisque son soutien n'était pas ciblé et organisé, les pétrodollars saoudiens sont tombés aux mains des terroristes.

L'intervention des forces iraniennes, russes et du Hezbollah en Syrie pour lutter contre les terroristes, ont neutralisé tous les objectifs de l'Arabie saoudite.

Le Hezbollah est désormais source de problèmes pour Riyad et la prise de pouvoir des forces chiites au Liban et en Syrie ont porté préjudice aux intérêts saoudiens.

Al-Monitor a poursuivi : Comparé à l'Iran, l'Arabie saoudite était loin d'avoir acquis les mêmes aptitudes lors des dernières décennies.

Les Pasdaran (Corps des gardiens de la Révolution islamique, CGRI), n'ont pas d'équivalent en Arabie. Riyad est très loin du compte lorsqu'il s'agit de diriger des groupes tels le Hezbollah et Ansarallah. Ce n'est pas demain que les Saoudiens verront naître un homme audacieux comme le général iranien Qassem Soleimani.

Il existe, certes, des agents de services de renseignements compétents en Arabie saoudite mais pas suffisamment adroits pour accomplir de réelles opérations militaires sur le terrain.

Riedel conclut ainsi son article : "L'Iran ne sera peut-être pas la puissance hégémonique dans la région, mais ce pays est sur le point de devenir l'acteur régional le plus influent de la région qui finira par l'emporter sur l'Arabie saoudite".

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SOURCE: FRENCH PRESS TV