Aux États-Unis, le jour de vote est un mardi. Rares sont les Américains qui en connaissent la raison.
En 1845, lorsque le Congrès a décidé d'adopter un unique jour de scrutin pour l'ensemble du territoire, il a opté pour le début du mois de novembre, période où les moissons sont déjà terminées et où la neige n'a pas encore rendu les routes impraticables.
Quant au jour de la semaine choisi, le Congrès, tenant compte des moyens de transport de l'époque (cheval ou chariot), a décidé de laisser le temps aux électeurs de parvenir au bureau de vote. Pour les agriculteurs (soit presque tous les Américains de cette époque), le samedi était un jour de travail ordinaire tandis que dimanche constituait le jour du culte. Voter un lundi supposait de partir dimanche, ce qui était donc impossible. Mercredi était un jour de marché. Mardi semblait en revanche un bon compromis : on part le lundi et on est de retour chez soi pour la fin de la semaine.
Ce choix ne convient toutefois pas à la société de salariés actuelle. Il est difficile pour l'électeur de se rendre au bureau de vote un mardi, alors qu'il s'agit d'un jour de travail ou de cours ordinaire.
C'est ainsi que s'explique, en partie, le faible taux de participation aux États-Unis. Selon une enquête conduite lors des élections de mi-mandat de 2014, 69 % des abstentionnistes déclaraient être débordés ou ne pas avoir pu se rendre au bureau de vote en raison de contraintes scolaires et professionnelles. Ces élections avaient enregistré le plus fort taux d'abstention depuis 1942 : seuls 36 % des citoyens en âge de voter s'étaient rendus aux urnes.
Avec Le Figaro