Les gouvernements britannique et français sont accusés de violation du droit des enfants et des adolescents qui, suite au lancement de l’opération de démantèlement du camp de migrants à Calais au nord de la France, sont restés sans abri pour la deuxième nuit consécutive.
Les autorités françaises ont laissé errer aux abords de la Jungle de Calais de 100 à 200 migrants, qui ont dû rester pendant deux nuits dans une cité industrielle à proximité de Calais.
Selon le rapport des agences de secours, ces adolescents ont quitté la Jungle, il y a deux jours, après que les autorités françaises avaient promis de leur permettre de déposer une demande d’asile auprès d’un centre d’accueil en France ou de les laisser rejoindre leurs familles en Grande-Bretagne.
Pourtant, une heure après leur départ, aucun bus n’est arrivé, les forces antiémeute ont tiré des gaz lacrymogènes et dispersé les adolescents dans une rue menant à une cité industrielle tout près de Calais.
Avant l’opération d’évacuation de la Jungle de Calais, le gouvernement socialiste français avait prétendu qu’il allait la fermer pour des raisons humanitaires et que ses occupants seraient transférés dans 450 centres à travers la France.
Le Royaume-Uni avait annoncé pour sa part qu’il accueillerait 1.300 enfants sans famille, mais que d’autres réfugiés du camp, dont certains attendent depuis des années un moyen pour s’en sortir, devraient être transférés vers d’autres endroits en France.
Selon le journal français Le Monde, le sort des migrants mineurs isolés provoque une vive tension entre la France et le Royaume-Uni, à trois jours de la fin du démantèlement du bidonville de Calais.
Une porte-parole du ministère britannique de l'Intérieur a déclaré que sa ministre, Amber Rudd, avait insisté jeudi auprès de son homologue français sur la nécessaire protection des enfants qui ne pourront être accueillis au Royaume-Uni.
"Tout enfant non éligible ou ne se trouvant pas dans la partie sécurisée du camp doit être pris en charge et protégé par les autorités françaises", a-t-elle déclaré au journal Le Monde.