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Des Rohingyas disent avoir été violées par des soldats birmans

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les Rohingyas abandonnés à leur triste sort ©Gettyimages#rohingya#birmanie

Des membres de la minorité musulmane Rohingya accusent des soldats birmans d'avoir violé des dizaines de femmes dans un village reculé du nord-ouest du pays.

Les Nations unies ont sonné l'alarme sur la situation dans l'État birman à majorité musulmane de Rakhine, où l'armée est à la recherche de quelque 400 combattants qui appartiendraient, selon les autorités, à la minorité Rohingya et soutiendraient des terroristes à l'étranger.

Huit femmes Rohingya du village d'U Shey Kya ont décrit en détail à Reuters l'irruption de militaires dans leurs maisons la semaine dernière, suivie de pillages. Elles affirment avoir été violées sous la menace d'une arme à feu.

Selon des résidents, qui sont plusieurs à confirmer ces accusations, 150 soldats sont arrivés près d'U Shey Kya le 19 octobre.

Le statut d’apatride des Rohingyas, minorité musulmane birmane, depuis 1982 laisse l’opinion internationale quasi indifférente. Ne relevant d’aucun État, cette population ne reçoit aucune protection puisque l’effectivité et l’applicabilité du droit international dépendent du critère de nationalité.

Fin octobre, un rapport publié par l’université Yale a jugé qu’il existait de « solides preuves » pour dire qu’un génocide est en cours contre les Rohingyas. Les étudiants en droit ayant mené une enquête juridique établissent une liste des violences subies par la minorité musulmane : viols, meurtres, restrictions imposées sur les naissances et instauration de conditions ayant pour conséquence de détruire le groupe (vie dans des camps, privation de nourriture, de soins…). Le rapport estime que tous ces actes s’apparentent à la définition d’un génocide.

Une jeune fille Rohingya dans un camp de personnes déplacées en Birmanie @AP

Aujourd'hui, les discriminations se poursuivent. Les Rohingyas ne peuvent pas travailler, se marier ou étudier. Ils sont régulièrement expropriés, extorqués, privés de soins. Dans les villages rasés par les émeutes de 2012, leur patrimoine culturel a été détruit. Des centaines de milliers de Rohingyas vivent aujourd'hui dans des camps, les autres sont reclus dans leurs villages contrôlés par des policiers. 

Chaque année, des milliers de Rohingyas fuient ces exactions en faisant appel à des passeurs. Ils tentent d'atteindre la Thaïlande voisine.

Les Rohingyas peuvent difficilement compter sur l’aide internationale. Ils semblent abandonnés à leur triste sort. Même la lauréate birmane du prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, n’entend pas défendre la cause de la minorité « la plus opprimée du monde », selon l'aveu même de l'ONU. En effet, icône des droits de l’Homme dans le monde et figure de l’opposition en Birmanie, elle entretient un rapport ambigu avec le dossier Rohingya. Son silence sur la loi de 1982, normalisant l’apatridie des Rohingyas, est très embarrassant venant d’une activiste nobélisée.

Source: Opinion Internationale, Le Monde et Le Figaro

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SOURCE: FRENCH PRESS TV