Les négociations intenses entre la ministre canadienne du Commerce et le représentant de l’UE avec le gouvernement de la région belge de Wallonie, seul opposant à l’accord de libre-échange, se sont achevées sans qu'aucun résultat concret n’ait été obtenu.
"Il semble évident que l'Union européenne n'est pas capable de parvenir à un accord international, même avec un pays qui a des valeurs aussi européennes que le Canada", a confié la ministre canadienne du Commerce, Chrystia Freeland, avant de prendre la direction de l'aéroport.
Le chef du gouvernement de la Wallonie, région francophone de Belgique, Paul Magnette, a jugé vendredi "insuffisants" les fruits des négociations de ces dernières heures avec l'Union européenne et le Canada sur le traité de libre-échange CETA.
"Il y a de nouvelles avancées significatives qui ont été faites, notamment sur le dossier agricole. En revanche, il reste des difficultés pour nous, en particulier sur le dossier de l'arbitrage et, malgré des progrès sur ce point, ceci me paraît encore insuffisant", a-t-il ajouté devant le Parlement régional à Namur (sud de la Belgique), alors que l'échéance pour la signature de l'accord commercial avec le Canada se fait pressante.
Une source concordante au sein de la Commission européenne (bras exécutif de l’UE) a fait part de l’arrêt du processus de négociations, mais cette question n’est pas encore finie aux yeux de la Commission européenne.
En votant la semaine dernière contre la conclusion de l’accord de libre-échange avec l’UE, le Parlement wallon a mis en échec les négociations visant à conclure ce traité, qui se poursuivaient depuis 7 ans.
Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, était théoriquement attendu jeudi prochain à Bruxelles pour signer le projet de traité à l'occasion d'un sommet UE-Canada.
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada est considéré comme un prélude et un exemple à suivre pour la conclusion d’un accord similaire entre l'UE et les États-Unis (TTIP).
Les partisans du libre-échange, dont certains politiciens et chefs d'entreprise, sont d’avis que ce traité contribuera au renforcement de l’économie, diminuera la bureaucratie et créera de nouveaux emplois.
Les opposants à ce traité, qui supprimera 97% des tarifs et obstacles commerciaux, l’ont accusé d'être antidémocratique et d'entraver la protection de l’environnement, les réglementations bancaires et le droit à la souveraineté nationale.
Avec Le Figaro