Décidée après la visite du chef du gouvernement de Tripoli à Paris, la réunion dont le but était de «faire progresser l'unité» de la Libye, a échoué. Aucun représentant libyen n'avait été invité et les pays en présence n'ont pas les mêmes intérêts.
La réunion avait été décidée le 27 septembre dernier lors de la visite officielle du Premier ministre du Gouvernement d'union nationale (GNA), dit gouvernement de Tripoli par opposition à son rival, le gouvernement dit de Tobrouk, lequel tient militairement l'est du pays et ses champs pétrolifères. Autour de la table, se sont penchés sur le cas libyen, entre autres, le Qatar, les Emirats arabes unis, l'Égypte, les États-Unis ou encore le Royaume Uni et l'Italie, l'ancienne puissance coloniale en Libye.
A l'initiative de la rencontre, Jean-Marc Ayrault s'était fixé pour but que «toutes les forces libyennes soient unies pour développer la Libye».
«Nous avons besoin d'une Libye stable [...] la Libye est un terrain de passage pour des dizaines de milliers de migrants», avait ainsi martelé le chef de la diplomatie française.
La France est intervenue militairement en 2011 contre la Libye avec pour objectif déclaré de permettre au «peuple libyen de se libérer» du régime dictatorial de Mouammar Kadhafi. Toutefois, cette intervention militaire a eu des conséquences désastreuses tant au niveau national qu’à l’échelle africaine et européenne. Le pays est livré actuellement à un chaos total. Abandonné à son sort, le peuple libyen se trouve dans une situation extrêmement difficile.
Aussi, la réunion décidée quelques jours plus tôt seulement, a bien eu lieu –assez discrètement– lundi, mais n'a abouti à aucun résultat concret, selon des sources proches du dossier sur la crise libyenne. Et ce, en raison de plusieurs manquements.
Première option malheureuse de la diplomatie française: aucun représentant libyen n'a été invité, que ce soit le général Khalifa Haftar, à la tête du gouvernement de Tobrouk, ou du gouvernement de Tripoli, dont le Premier ministre était en visite officielle en Algérie pendant ce temps-là. Deuxième faux pas: la Ligue arabe, interlocuteur presque incontournable dans la région n'a pas non plus été invitée. La faute à un calendrier rapide, s'est justifié le Quai d'Orsay.
Avec RT