La 4e manifestation pour la fermeture des centres de rétention administrative des migrants (CRA) en Europe s'est déroulée vendredi en France. Les manifestants ont réclamé le rétablissement de la liberté de circulation en Europe.
Une manifestation pour la fermeture des centres de rétention administrative et des centres d'accueil des migrants, ou « hotspots », s'est déroulée vendredi à Palaiseau, à 18 km de Paris, sur l'initiative de la Coalition internationale des sans-papiers, migrants et demandeurs d'asile (CISPM) et du collectif Tanquemelscie, a annoncé à Sputnik Anzoumane Sissoko, porte-parole de la CISMP.
« Depuis plusieurs années, on se bat contre les centres de rétention administrative, les CRA, ou les hotspots dans certains pays, parce que l'humanité telle que nous la vivons aujourd'hui ne va pas dans le bon sens. Pourquoi on empêcherait aux personnes de circuler dans le monde entier et de s'installer ? (…) Nous avons pris l'initiative de manifester cinq mois devant un CRA pour demander la fermeture des CRA en France, en Europe et partout dans le monde », a indiqué M.Sissoko.
Les militants dénoncent les mauvais traitements dans les CRA et les hotspots qui renferment en plus des gens innocents.
« C'est horrible pour ceux qui y sont, parce qu'en fin de compte ils sont privés de liberté, alors qu'ils n'ont ni tué ni volé, simplement parce qu'ils n'ont pas un titre de séjour (…). Dans certains centres il n'y a qu'un repas par jour, il n'y a pas toujours accès aux soins. Ce sont des centres hors la loi, les avocats ne peuvent pas y entrer », a précisé à Sputnik Simone, une militante du mouvement des sans-papiers depuis une vingtaine d'années qui participe au rassemblement à Palaiseau.
Il y a près de 400 CRA en Europe. Ils hébergent les étrangers en situation administrative irrégulière dont certains seront expulsés du territoire après examen. Les centres d'accueil et d'identification des réfugiés (« hotspots ») sont destinés à distinguer les migrants ayant vocation à bénéficier de l'asile dans l'Union européenne et les migrants dits « économiques » qui ne peuvent pas prétendre au statut de réfugiés selon la convention de Genève.
Pour M. Sissoko, le CRA c'est pire que la prison. « Je préfère aller en prison que d'aller dans un centre de rétention. En prison, on peut aller à l'école, on peut suivre des cours d'alphabétisation, d'informatique, on peut faire du sport. Au centre de rétention, il n'y a pas ça. On y reste le temps nécessaire pour qu'on puisse trouver une solution pour t'expulser », a estimé le porte-parole de la CISPM.
Simone qualifie aussi les CRA d'antichambre des expulsions.
« C'est l'antichambre des expulsions, parce qu'ils y restent pendant 45 jours au maximum et puis ils sont expulsés », note-t-elle. Les trois manifestations précédentes contre les CRA se sont tenues le 18 juin, le 22 juillet et le 19 août derniers à Vincennes, à Mesnil-Amelot et à Choisy-le-Roi. Appuyés par d'autres collectifs de Belgique, d'Espagne, des États-Unis, d'Italie, du Mali et d'autres pays, les organisateurs envisagent de poursuivre leur initiative à raison d'une manifestation par mois.
La prochaine manifestation aura lieu le 1er octobre à Calais, devant le CRA de Coquelles.