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Pétrole: Téhéran réprimande Riyad

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
De gauche à droite: le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namdar Zangeneh, le ministre algérien de l'Énergie, Nouredine Bouterfa, et le vice-ministre iranien du Pétrole, Amir Hossein Zamaninia, quittent une réunion à Téhéran, le 3 septembre 2016. ©Shana

L'Iran a déclaré qu'il serait prêt à aider à rétablir l'équilibre du marché du pétrole, mais qu'il n'y mettait pas trop d'espoir, étant donné que certains producteurs produisent du brut à des plafonds records.

"Évidemment, si un pays veut produire à pleine capacité, il n'y aura pas d'équilibre sur le marché", a affirmé samedi soir le vice-ministre iranien du Pétrole, Amir Hossein Zamaninia.

Le haut fonctionnaire n'a pas a cité le nom d'un pays particulier, mais il faisait de toute évidence allusion à l'Arabie saoudite, qui s'est retirée récemment d'un accord avec la Russie et d'autres pays sur le gel de la production de brut.

Riyad a insisté pour que tous les pays adhèrent à l'initiative de gel, mettant à l'écart l'Iran qui, après la levée des sanctions, a augmenté sa production pour retrouver sa part sur le marché.

Zamaninia a souligné que l'Iran était prêt à la coopération, "mais le pays doit d'abord revenir aux anciens niveaux de production", a-t-il remarqué.

Il a ajouté que les pays de l'OPEP ont besoin de trouver un moyen pour relancer le système de quotas que l'Arabie saoudite a saboté en décembre 2011, pour introduire un plafond de production de 30 millions de barils par jour (bpj).

Ses remarques interviennent après que le ministre algérien de l'Énergie, Nouredine Bouterfa, a rencontré à Téhéran le ministre iranien du Pétrole, Bijan Zangeneh. Bouterfa a effectué une visite en Iran préalablement à la réunion de l'OPEP qui se déroulera en marge du Forum international de l'énergie (IEF, selon l'acronyme anglais), qui regroupera en Algérie les producteurs et les consommateurs, du 26 au 28 septembre en cours.

Zamaninia précise que les recettes pétrolières correspondent à 90% du PIB de l'Algérie. "La baisse des prix met largement sous pression les finances de ce pays d'Afrique du Nord", a-t-il noté.

"Bouterfa avait fait des propositions censées créer un équilibre sur le marché du pétrole et soutenir les prix d'une manière raisonnable."

Après sa rencontre avec Zangeneh, le ministre algérien de l'Énergie a déclaré devant les journalistes qu'un prix de 50 dollars par baril n'était pas acceptable.

"Les membres de l'OPEP tentent de parvenir à un prix de 50 à 60 dollars le baril et nous avons réclamé un consensus sur un prix, c'est-à-dire qu'il y ait une coordination entre les membres à ce sujet."

Le ministre algérien a affirmé que les conditions seraient réunies pour parvenir au consensus sur un prix, lors de la prochaine réunion de l'OPEP, en présence de tous les membres.

Bouterfa a surtout affirmé que la participation de l'Iran à la prochaine réunion serait importante, bien qu'il n'ait pas indiqué si oui ou non, l'Iran accepterait le point de vue des autres membres sur la production et les prix.

Vendredi, on a cité le président russe Vladimir Poutine, qui estime que l'accord sur le gel de la production de pétrole entre les pays exportateurs devrait impliquer un compromis sur les niveaux de production de l'Iran.

"Je crois que du point de vue de la logique et des opportunités économiques, il serait bon de trouver une sorte de compromis  sur le niveau des exportations iraniennes", a déclaré Poutine à Bloomberg.

Selon le président russe, les pays reconnaissent maintenant que l'Iran a le droit d'augmenter son niveau de production que les sanctions avaient réduit. Toujours selon le président russe, il serait injuste de laisser l'Iran rester à ce niveau de production hérité des sanctions.

Les cours mondiaux du pétrole ont chuté de 147 dollars le baril, à environ 25 dollars le baril, le plus bas niveau au cours des dernières années.

Vladimir Poutine a tenu l'Arabie Saoudite pour responsable de l'échec des efforts des pays exportateurs membres ou non-membres de l'OPEP pour trouver un accord sur la stabilisation des niveaux de production.

« Ce n'était pas nous qui avons rejeté le gel de la production, ce sont nos partenaires saoudiens qui, à la dernière minute, ont changé leur point de vue et décidé de demander un délai avant de prendre cette décision", a déclaré M. Poutine.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV