Ce reportage a été réalisé par notre correspondant Ali Rizq
Les médias israéliens ont fait état d’une campagne médiatique de l’Arabie saoudite destinée à préparer le terrain à une future normalisation des relations entre Riyad et Tel-Aviv. Les dignitaires religieux saoudiens semblent eux aussi soutenir la campagne pour redorer l’image d’Israël.
Le quotidien israélien Jerusalem Post a fait état de ce qu’il voit comme un adoucissement du ton employé par les médias nationaux de l’Arabie saoudite à l’égard d’Israël. Le journal israélien a souligné que les médias saoudiens évoquent de moins en moins souvent la souffrance des Palestiniens. Il a également mis en évidence que, dans la presse saoudienne, des colonnes entières ont été consacrées pour inciter à avoir une vision plus positive d’Israël et à engager des discussions directes avec Tel-Aviv.
Pour, Ali Fadlallah, de l'université américaine de Beyrouth, le fond du problème se loge dans ce qui va suivre :
« Les agissements répétés de journalistes réputés tels qu’Abdul-Rahman al-Rashed, Tareq Hommayed, Jamal Khashoggi, et même de personnalités saoudiennes comme Anwar Eshki et Turki al-Faisal, nous permettent de conclure qu’il existe une sorte de campagne pour convaincre les Saoudiens que l’ennemi est le soufisme, les chiites et l’Iran. »
Cette campagne pour normaliser les relations israélo-saoudiennes ne se limite pas aux médias. Dans un récent discours, le secrétaire général du Hezbollah, Seyyed Hassan Nasrallah, avait prévenu que les dignitaires religieux saoudiens commençaient à défendre l’idée qu’Israël n’était pas leur ennemi. Des personnalités israéliennes ont également évoqué « une paix religieuse » entre Riyad et Tel-Aviv.
« L’ex-ministre israélien de l’intérieur, le rabbin Michael Melchior, a déclaré le mois dernier que, lorsqu’il a rencontré le général saoudien Anwar Eshki, en juillet à Jérusalem, il lui a dit qu’ils devraient intensifier leurs efforts pour instaurer une paix religieuse. C’est cela qui est le plus dangereux. » fait constater Ali Murad, expert de la politique saoudienne.
Au cours de ces dernières années, nous avons assisté à des rencontres publiques sans précédent entre des personnalités saoudiennes et israéliennes de premier plan. Le général saoudien à la retraite, Anwar Eshki, par exemple, a rencontré publiquement à plusieurs reprises le directeur général du ministère israélien des Affaires étrangères, Dore Gold.
Les décideurs politiques à Riyad semblent déterminés à changer l’état d’esprit des Saoudiens à l’égard de l’ennemi israélien. Mais au regard de l’Histoire, cela semble plus facile à dire qu’à faire. En 1979, l’Egypte a signé un traité de paix avec Israël, mais l’antisionisme est encore fermement ancré dans le cœur des Égyptiens.