Un reportage réalisé par notre correspondant à Brasilia, Rony Curvel.
Au Brésil, le nouveau président, Michel Temer prétend remettre le pays sur les rails, mais doit composer avec une opposition courroucée par une destitution qu’elle considère comme un coup d’Etat. Alors que la popularité de Temer est au plus bas, il doit faire face à de nombreux problèmes, dont une récession économique aggravée.
Les premières semaines du nouveau président brésilien, Michel Temer, revêtent une importance primordiale pour la suite de son mandat. Les partis d’opposition vont sans l'ombre d'un doute s’opposer aux coupes budgétaires, surtout si le gouvernement s’attaque aux aides sociales destinées aux pauvres et aux retraités, que les précédents présidents ont mis en place ces 13 dernières années.
« Le nouveau gouvernement a promis d’adopter une approche néolibérale de l’économie. Pour cette raison, nous résisterons farouchement contre une telle politique afin de préserver les acquis que nous avons obtenus. », promet Lidice de Mata, sénatrice.
Les propos de Jorge Viana, sénateur, n’incite guère à l’optimisme :
« Le Brésil a été déchiré après la destitution, car cette destitution n’est pas une bonne solution pour faire face aux difficultés économiques et politiques. Cela aggrave au contraire les problèmes. Ainsi, nous continuons non seulement à nous opposer au gouvernement, mais nous nous battons également pour préserver les acquis obtenus par les gouvernements de Lula et Dilma. »
De leur côté, les partisans de Temer au Sénat croient qu'un dur chemin se dresse devant eux pour faire accepter les mesures requises pour rétablir la confiance dans l’économie brésilienne, qui connaît une récession depuis deux années.
« D’un côté, le chômage a connu une hausse, et de l’autre, le revenu des travailleurs et le PIB ont diminué. C’est pour cela que nous devons immédiatement voter pour demander une régularisation des comptes publics. » préconise José Anibal, sénateur.
Cassio Cunha Lima, sénateur, donne le point suivant :
« Le Brésil doit maintenant améliorer sa productivité. A cette fin, le pays a besoin de plusieurs réformes. Notre nouveau président doit maintenant créer les conditions pour faire passer les réformes. »
La nation brésilienne, toutefois, ne soutient pas Temer. Selon un sondage de Datafolha, seulement 14% se disent satisfaits de Temer et 62% disent qu’ils veulent de nouvelles élections dès maintenant.
Au cours des prochaines semaines, Michel Temer va chercher à mettre en place des réformes controversées, qui nécessiteront de vives négociations avec le Congrès. Cependant, il devra composer avec sa faible popularité et l’opposition avide de revanche, sans oublier le peu de soutien dont il bénéficie au Congrès. Il semble donc que ce soit une route pleine d’obstacles qui attende le nouveau président.